La Coalition Nationale Togolaise pour l’Education Pour Tous (CNT/EPT) a restitué à la commission éducation du Parlement, les résultats de ses études sur le suivi de la politique éducative au Togo. La première étude concerne la politique des sous-cycles, notamment, le passage automatique dans certains cycles d’enseignement primaire. La deuxième touche la gestion des livres de lecture et de calcul destinés aux apprenants de ce même cycle. De façon globale, les résultats ne sont pas conformes aux effets escomptés.
« Assurer une éducation inclusive et équitable de qualité et promouvoir des possibilités d’apprentissage tout au long de la vie pour tous » d’ici 2030, c’est l’un des engagements pris par le Togo au niveau international et national. Cette vision l’a contraint déjà à revoir le système éducatif au niveau de l’enseignement primaire avec la politique des sous-cycles et la dotation des écoles des livres de lecture et de calcul (CP1 et CP2) conçus par les inspecteurs du Togo.
Dans le but de contribuer à cette éducation de qualité, la Coalition Nationale Togolaise pour l’Education Pour Tous (CNT/EPT) a réalisé le suivi sur le terrain de la mise en œuvre de ces initiatives prises par le gouvernement. Les résultats de ces études ont fait à cet effet l’objet de partage, hier aux parlementaires, afin qu’ils s’approprient les réalités du système éducatif. Il s’agit également, à travers ce partage d’amener les parlementaires à faire des décentes régulières de terrain pour disposer de ces évidences, etc.
Le suivi de l’impact de la politique des sous-cycles sur la qualité a été réalisé donc dans les six régions éducatives et le suivi de la distribution des livres de lecture et de calcul, dans trois régions éducatives, a fait savoir le secrétaire général de la CNT/EPT, M. Amévor Amouzou Glikpa. Présentant les résultats, il a fait savoir que le niveau d’appréciation ou d’acceptation de la politique des sous-cycles reste mitigé, selon les acteurs, tandis que les autorités centrales font l’éloge de cette politique comme étant un moyen de réduire les redoublements. Les acteurs directs de l’école (directeurs, enseignants, parents d’élèves) sont contre ladite politique, dont les retombées sont négatives sur le niveau d’apprentissage, puisque les conditions d’enseignement ne sont pas réunies pour mettre en exécution cette politique de passage automatique. Les données de terrain, a poursuivi M. Amévor Amouzou Glikpa, montrent que, malgré la mise en œuvre de l’arrêté relatif au passage automatique, certains établissements continuent de faire redoubler les élèves dans les premières années des sous-cycles. La moyenne des redoublements de 2011 à 2016 se situe entre 5,75% et 16,50% au CP1 ; 1,80% et 18,80% au CE1 ; 4,72% et 18,50 au CM1. De même, certains chefs d’établissement déclarent de fausses statistiques (100% de réussite) pour voiler les redoublements, a-t-il souligné.
A ce niveau, la CNT/EPT propose au gouvernement de rendre effectives les mesures d’accompagnement de la politique des sous-cycles en mettant en application les conditions de réussite de la politique des sous-cycles définies préalablement, à savoir : l’organisation des cours de remédiation à l’endroit des élèves jugés faibles, la formation initiale des enseignants, la formation des enseignants dans les ENI sur la politique des sous-cycles, etc.
Le suivi des livres de lecture et de calcul effectué par la CNT/EPT, quant à lui, relève des points positifs et des points d’attention, a signalé M. Amévor Amouzou.
S’agissant du ratio guide pédagogique/enseignant, la majorité des enseignants interrogés reconnaissent posséder les guides aussi bien en calcul qu’en lecture. Il ressort d’après l’enquête qu’avec ces manuels, on note l’entrainement régulier des apprenants, la motivation des enseignants à donner plus d’exercices, etc. Des points d’attention touchent l’insuffisance sur le terrain de ces guides pédagogiques, la disparité dans l’attribution des livres due à l’insuffisance des documents au regard du nombre d’élèves bénéficiaires.
Comme plaidoyer, la CNT/EPT suggère de renouveler les dotations des écoles fréquemment, de sensibiliser davantage les parents par rapport aux mécanismes de sécurisation de ces manuels, etc.
Auparavant, la présidente du conseil d’administration de CNT/EPT, Mme Amai-Looky Marie Adjoua avait réitéré l’engagement de la coalition à travailler étroitement avec les parlementaires pour l’atteinte de l’éducation de qualité au Togo.
Bernadette A. GNAMSOU
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