Annoncé depuis un peu plus d’un an, le Cinquième Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH-5) se précise. Le dénombrement de la population est prévu pour la période, du 23 octobre au 12 novembre 2022, sur toute l’étendue du territoire national. En vue de la réussite de ce processus, le gouvernement a eu, le 7 octobre 2022, une séance d’information et de sensibilisation des élus du peuple sur leurs missions, celles d’obtenir l’adhésion et la mobilisation massive de leurs communautés aux opérations.
Le succès du Cinquième Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH-5) repose sur la participation de tous les acteurs. Et la sensibilisation est critique pour obtenir cette participation de tous. Ainsi, pour permettre aux parlementaires de mener à bien cette mission, le gouvernement est allé, le 7 octobre 2022, à l’Assemblée nationale, leur rendre compte du processus en cours. Ils ont été, à cet effet, informés du contexte général du recensement et ses différentes phases, du budget et de la mission qui leur incombe, en tant qu’élus et leaders communautaires. « Les parlementaires sont ainsi un des multiplicateurs et acteurs majeurs de la sensibilisation du RGPH-5. Ils joueront un grand rôle dans la mise en œuvre du plan de communication, en saisissant chaque opportunité d’échanges avec les populations pour véhiculer des messages de sensibilisation sur l’opération. Leurs messages viendront en appui aux efforts de sensibilisation des Comités Locaux du Recensement, présidés par les préfets et regroupant les leaders communautaires et autorités locales », note-t-on dans les échanges.
Selon le ministre conseiller du président de la République, chargé de la Planification du Développement, M. Pré Simféitchéou, les activités du RGPH-5 ont été lancées par l’adoption du décret n°2018-176/PR du 10 décembre 2018. Il se déroule au moment où le gouvernement met en œuvre la feuille de route 2020-2025. M. Simféitchéou a précisé que ce RGPH-5 est un outil, par excellence, qui permet de collecter les données indispensables pour la planification et le suivi-évaluation des politiques, programmes et projets de développement. Pour le ministre Simféitchéou, l’opération de recensement permet au système statistique national de procéder à l’actualisation de l’information statistique et de produire les données permettant de prendre à bras le corps les enjeux de développement. Ceci, dans le contexte actuel où les priorités sont centrées sur la feuille de route gouvernementale 2025, les Objectifs de Développement Durable (ODD), l’agenda 2063 de l’Union Africaine, l’analyse et l’exploitation du dividende démographique, le processus de décentralisation et de développement local qui nécessite des données désagrégées au plus fin niveau de la subdivision administrative et l’actualisation des bases de données pour diverses enquêtes intercensitaires.
Par ailleurs, le ministre a fait comprendre que ce recensement, à terme, permettra de disposer de certaines informations essentielles, comme les résultats détaillés et désagrégés de l’effectif et des caractéristiques de la population et de l’habitat, des cartes des communes et cantons, ainsi que des croquis des grandes agglomérations. Le RGPH-5 contribuera, également, à établir un système d’information géographique, prenant en compte les infrastructures socio-collectives de base, pouvant servir d’outils d’aide à la décision dans le processus de décentralisation et de l’aménagement du territoire, un atlas démographique, etc.
Des progrès enregistrés dans le processus du recensement
A ce jour, a dit le ministre Simféitchéou, des progrès ont été enregistrés dans le processus du recensement. Il s’agit de la mise en place et l’opérationnalisation des organes du recensement, l’élaboration des applications informatiques nécessaires pour l’opération, notamment les questionnaires et guides, ainsi que les documents méthodologiques et applications informatiques relatifs à la cartographie censitaire et au dénombrement. Le test des outils de collecte et des applications informatiques et la réalisation des travaux cartographiques sur la période, de juillet 2021 à avril 2022, sur l’ensemble du territoire national sont également faits. Selon le ministre, cette activité a mobilisé 325 agents cartographes, 50 chefs d’équipe, 6 superviseurs techniques et 6 superviseurs des technologies de l’information et de la communication (TIC). L’opération de la cartographie a permis de géolocaliser près de 74 629 infrastructures socio-collectives de base (éducation, santé, commerces/banques, eau/assainissement, cultures/loisirs), et de disposer d’une base de 10.637 zones de dénombrement, dont 4.198 en milieu urbain et 6.439 en milieu rural. D’autres progrès concernent l’acquisition du matériel informatique, des motos et des véhicules, le recrutement des agents de terrain, de janvier à août 2022 et la formation des superviseurs, du 15 au 31 août 2022 à Lomé.
Augmentation du budget initial à cause de l’envolée des prix
D’après le ministre Simféitchéou, parallèlement à ces aspects techniques, les activités de sensibilisation sont entreprises et se poursuivent avec les émissions sur les médias, ainsi que la sensibilisation de proximité, en vue de mobiliser toute la population pour la réussite de ce recensement. Pour ce qui concerne les ressources financières, le budget global initial évalué pour l’opération était de huit milliards six cent quatre-vingt-dix-huit millions cinq cent vingt mille (8.698.520 000). En tenant compte de l’évolution des prix sur le marché international et de l’inflation, ce budget a été révisé et s’élève à huit milliards sept cent quatre-vingt-dix-sept millions six cent quinze mille huit cent trente-cinq (8.797.615.835) francs CFA, soit une augmentation de 1,1% par rapport au budget initial. La stratégie de plaidoyer et de mobilisation des ressources mise en place a permis de mobiliser huit milliards deux cent quatorze millions huit cent trente-deux mille cent huit (8.214.832.108) francs CFA provenant, essentiellement, du budget de l’Etat, de la Banque Mondiale et des agences du système des Nations Unies. Ces fonds mobilisés ont permis, non seulement de payer les dépenses effectuées dans le cadre des travaux déjà réalisés, mais financeront, également, les dépenses du dénombrement proprement dit, dont le montant s’élève à trois milliards huit cent quarante-cinq millions (3.845.000.000) de francs CFA. Il reste à mobiliser cinq cent quatre-vingt-deux millions sept cent quatre-vingt-trois mille sept cent vingt-sept (582.783.727) francs CFA, pour prendre en charge les dépenses des travaux post dénombrement, a fait savoir le ministre.
Les débats ont permis ensuite aux parlementaires de mieux appréhender leurs rôle et responsabilité dans la réussite de cette opération.
A l’issue de ces échanges, qui se sont déroulés dans une ambiance conviviale, la présidente de l’Assemblée nationale, Yawa Djigbodi Tségan, a félicité le gouvernement pour tous ses efforts, en vue de la réussite de cette opération. Tout en rassurant de l’engagement et de la disponibilité de la Représentation nationale à mobiliser la population, elle a invité ses collègues à se mettre au travail.
Cette rencontre va s’étendre aux confessions religieuses, aux chefs traditionnels, etc. pour une adhésion massive de la population au processus.
Komla GOKATSE
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