Le ministère de la Communication, des Médias et de la Culture a abrité, vendredi 11 octobre 2024, le 2e numéro de « Rendez-vous avec le gouvernement », une rencontre destinée à échanger avec les journalistes sur les actions que mène le gouvernement. Consacré au domaine de la santé, l’exercice a permis aux ministres Tchin Darré de la Santé et de l’Hygiène publique et Koffi Tessi de l’Accès universel aux soins et de la Couverture sanitaire de présenter l’état des lieux des efforts dans ce secteur, afin de susciter une meilleure compréhension par les hommes de médias, lesquels se chargeront de relayer les informations auprès des populations. La séance s’est déroulée sous les auspices de la ministre en charge de la Communication, Mme Yawa Kouigan.
Journalistes et collaborateurs des ministres suivent des explications
Le gouvernement déploie de grands efforts pour moderniser le secteur de la santé. Malheureusement, ses actions sont souvent ignorées des populations qui peuvent aller à toutes sortes de commentaires. Pour briser cet état de chose, il est prévu une nouvelle approche de communication dénommée « Au cœur de l’action ». Dans cette dynamique, les ministres en charge de la santé étaient les invités, vendredi, pour parler des actions en faveur des formations sanitaires : infrastructures sanitaires, renforcement du plateau technique et du personnel, programme Wezou et l’Assurance Maladie Universelle (AMU).
Dans sa présentation, le ministre Tchin Darré a parlé des efforts d’augmentation des capacités d’accueil des infrastructures sanitaires avec le projet Ellipse pour les CHU Campus et de Kara, dont les travaux, en cours d’exécution, permettront d’offrir des soins de santé à toutes les couches de la population. Hormis ces deux structures, de nombreuses actions sont également faites en direction des centres hospitaliers secondaires (CHR, centres de districts) avec des travaux de construction, de rénovation et de réhabilitation des formations sanitaires. Six hôpitaux mère-enfant, en construction dans les régions du pays sont, pour certaines, quasiment finies et attendent d’être livrées.
Concernant le plateau technique, Pr Darré a indiqué que son renforcement a consisté à doter des formations sanitaires d’équipements, de matériels et mobiliers médicaux, acquis grâce à l’appui financier de la Banque Mondiale. Ces équipements sont composés, parmi tant d’autres, de 7442 lits d’hospitalisation mécaniques et électriques, dont 500 électriques, de 330 tables d’accouchement mécaniques et électriques, d’appareils de radiodiagnostic mobiles numérisés. Les capacités d’accueil ayant sensiblement évolué, les ressources humaines connaissent également une augmentation, avec des effectifs de 12.945 en 2023, comprenant toutes les catégories. Il a souligné que des réflexions sont en cours pour faciliter l’intégration des agents nouvellement recrutés.
Du programme Wezou et de l’AMU
Démarré en 2021, le programme Wezou vise à améliorer l’accès financier aux soins maternels, néonatals, au cours de la grossesse, de l’accouchement et de la période post-natale. Dressant le bilan à mi-chemin, le ministre a révélé que sur la période du 26 août 2021 au 31 août 2024, les résultats enregistrés font état de 606.009 femmes enceintes ayant bénéficié de diverses prestations. Selon lui, l’ambition est d’étendre le programme à d’autres interventions, notamment la planification familiale, les complications obstétricales, afin d’amoindrir considérablement les risques d’accouchement difficile. Cependant, les commissaires du gouvernement ont tenu à rappeler que l’éligibilité au programme Wezou passe obligatoirement par un enrôlement dans la base de données et que c’est dans les formations publiques que la prise en charge se fait. Soutenu par l’UNFPA, le programme a mobilisé un budget de trois (03) milliards de FCFA, depuis son lancement en août 2021. Quoique des défis existent, le ministre a fait remarquer que l’accès aux soins s’est considérablement amélioré, en particulier dans les zones rurales et semi-urbaines. Le taux d’accès aux soins s’est considérablement amélioré, passant de 71% en 2020 à 90,7% en 2023.
S’agissant de l’Assurance maladie universelle (AMU), le ministre de l’Accès aux soins et de la Couverture sanitaire, Jean-Marie Koffi Tessi, a donné des éclairages sur les fondements de cette assurance, qui reposent sur les principes de solidarité et de mutualisation des risques. En la matière, il a dit que deux organismes sont chargés de la gestion des prestations, à savoir : l’Institut National d’Assurance Maladie (INAM) et la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS). Il a énuméré les assujettis à ces organismes, avant de mettre l’accent sur les conditions de jouissance, le panier de soins et les taux de base de remboursement par chacun des organismes, soit 80 à 100% et 20% pour les assurés. Toutefois, fait-il observer, les prestations garanties ne peuvent être prises en charge que si les soins ont été prescrits et exécutés sur le territoire national, sauf dispositions contraires.
Par ailleurs, il est indiqué que les soins de confort sont exclus dans les prises en charge. A la date du 30 juin dernier, l’INAM comptait, selon les explications du ministre, 420.000 assurés, contre 380.000 pour la CNSS pour des prestations d’un coût total de 3.340.000 000 FCFA.
A l’issue de toutes les présentations, l’occasion a été donnée aux journalistes pour exprimer leurs préoccupations permettant aux membres du gouvernement d’apporter plus d’éclairage.
La ministre de la communication, Yawa Kouigan a, à cet effet, indiqué que cette épreuve qui devient une tradition, a pour objet de mettre les médias à contribution, par leurs critiques constructives, et informer les populations des actions du gouvernement. Elle les a invités, en outre, à s’approcher toujours des ministres, pour davantage de précisions sur des aspects spécifiques.
Zeus POUH-PEKA
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