Annoncée, vendredi le 10 novembre 2017, la 9e édition des journées africaines de la géotechnique s’est ouverte, ce mardi 14 novembre 2017 à Lomé, par un colloque scientifique et technique autour du thème « pratique d’une géotechnique innovante et pertinence des stratégies de croissance des pays d’Afrique ». Sous la houlette du ministère des Infrastructures et des Transports et du Laboratoire National du Bâtiment et des Travaux Publics (LNBTP), cette rencontre va accueillir jusqu’au 17 novembre, des experts géotechniciens de 18 pays membres de l’Association Africaine des Laboratoires du Bâtiment et des Travaux Publics (ALBTP) et du Comité Transnational des Géotechniciens d’Afrique (CTGA). Ceci, en vue de discuter dans l’optique de lever les obstacles et promouvoir la pratique innovante de la géotechnique pour la construction d’infrastructures durables et rentables dans les pays d’Afrique intertropicale.
Au cours de ce colloque, il est question d’examiner les obstacles et proposer des solutions pour une utilisation des matériaux locaux et autres techniques innovantes dans la construction, l’entretien et la réhabilitation des infrastructures de génie civil en Afrique subsaharienne. Il s’agit également de progresser dans l’exécution du Projet de Révision des Règles Techniques de Génie Civil en Afrique Intertropicale (P2RT), avec notamment l’adoption dans les textes normatifs de 1980, des parties sujettes à révision et de faire le point sur la réalisation des programmes de recherches appliquées adoptées à Yamoussoukro, en 2015, et menées dans le cadre de ce projet par les pays membres de l’ALBTP et du CTGA. Ces journées veulent aussi adopter des solutions pragmatiques pour le financement des programmes de recherches appliquées sur les thèmes transnationaux, en général, et de celui du projet P2RT, en particulier. Des propositions concrètes de classifications adéquates des sols d’Afrique intertropicale, en fonction de leur utilisation, seront faites dans le même temps, ainsi que des formations en parallèle, en matière de sols et autres sujets y afférents.
En effet, selon le directeur général du Laboratoire National du Bâtiment et des Travaux Publics (LNBTP), M. Bawoubadi Tchamdja, si l’environnement du génie civil a évolué depuis les indépendances en Afrique, les 10 référentiels, base essentielle de la construction n’ont pas changé. On ne peut pas, aujourd’hui, parler de construction d’infrastructures sans maîtriser le sol qui supporte ces ouvrages ou les matériaux utilisés, a-t-il souligné. Il a soutenu que les défis pour les pays d’Afrique c’est d’avoir des ouvrages pérennes, de qualité et que les milliards investis dans la construction des infrastructures ne le soient pas à perte.
Toujours en termes de défis, le ministre ivoirien des Infrastructures, président de l’Association Africaine des Laboratoires du Bâtiment et des Travaux Publics (ALBTP), M. Amédé Kouakou, a indiqué que l’Afrique en a d’importants à relever, en ce sens que les normes utilisées pour construire les routes et les maisons en Afrique sont des normes importées d’Europe et d’ailleurs, alors que ces pays n’ont pas les mêmes sols ni les mêmes matériaux. Ce qui pose d’énormes problèmes de durabilité des infrastructures, a-t-il dit. Ainsi, le rôle des géotechniciens d’Afrique, est d’adapter ces normes, de les tropicaliser, en les adaptant au contexte et à l’environnement africain. D’où l’importance de ce genre de réunions qui permettent aux techniciens de réfléchir aux solutions à apporter, en vue d’adapter ces différents référentiels, a-t-il ajouté.
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