Un séminaire de formation sur « l’examen technique des nouvelles variétés végétales » réuni ; depuis hier, à Lomé, les experts relevant des Etats membres de l’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle (OAPI). Cette rencontre vise à renforcer et promouvoir le système de protection des obtentions végétales dans les Etats membres de l’OAPI, en particulier au Togo. L’enjeu étant de stimuler la productivité agricole, d’assurer la sécurité alimentaire et de promouvoir le développement durable.
Ce séminaire de formation des experts de l’OAPI sur l’examen technique de la Distinctivité, l’Homogénéité et la Stabilité (DHS) des nouvelles variétés végétales est organisé, en collaboration avec le ministère du Commerce, de l’Industrie et de la Consommation locale. S’inscrivant dans le cadre du projet de « Renforcement et promotion du système de protection des obtentions végétales de l’OAPI et dans ses Etats membres » (Projet PPOV), cette rencontre permettra aux parties prenantes de comprendre les avantages liés au système de protection des obtentions végétales. Ceci, afin de contribuer à la mise en place de politiques efficientes à leur production et valorisation dans les instituts et centres de recherche.
En effet, le Projet PPOV entre dans le cadre de la mise en œuvre du plan stratégique 2018-2022 de l’OAPI. Il participe à la promotion de l’utilisation stratégique de la propriété intellectuelle pour le développement des Etats membres et le renforcement des capacités des ressources humaines en matière de propriété intellectuelle. C’est aussi une initiative pour renforcer et promouvoir le système de protection des obtentions végétales dans l’espace OAPI, afin de stimuler la productivité agricole et promouvoir le développement durable. A ce titre, cette formation va permettre de renforcer les capacités des obtenteurs et des centres de recherche agricole des Etats membres sur l’examen technique de la Distinction, l’Homogénéité et la Stabilité (DHS) des nouvelles variétés végétales. L’objectif est de leur assurer une meilleure protection en termes de droit de propriété intellectuelle et une compétitivité plus efficace sur les marchés. Pour ce faire, cette assise de cinq jours a inscrit à son agenda plusieurs communications et présentations portant, entre autres sur « les travaux menés dans les centres de recherche en matière d’examen technique DHS (Essaie DHS, collection de référence, inscription au catalogue, protection OV…) », « inscription aux catalogues régionaux des nouvelles variétés en Afrique ; un défi pour le continent (CEDEAO/CEMAC) », « comment mettre en place une étude DHS et élaborer une fiche descriptive pour une espèce dans la zone OAPI ?» , « description d’une variété, interprétation d’un rapport DHS ».
Stimuler les investissements dans l’agriculture par la production des variétés végétales
A l’ouverture des travaux, le secrétaire général du ministère en charge du Commerce, M. Abe Talime, a relevé que nos pays sont généralement confrontés à des défis liés à la santé, à l’agriculture et à bien d’autres secteurs. Face à ces défis, la propriété intellectuelle entend jouer sa partition dans la recherche des solutions y afférentes. Il s’est, à cet effet, réjoui du projet PPOV qui vient soutenir les efforts des Etats de l’OAPI dans leur politique de développement agricole, en contribuant à la création d’un système efficace de production et de protection des nouvelles variétés végétales. « De la mise en œuvre de ce projet, les Etats membres de l’OAPI attendent entre autres, le renforcement des capacités des acteurs techniques impliqués dans le développement agricole, afin de garantir une plus grande disponibilité de variétés performantes, résistantes et qui répondent aux besoins des agriculteurs, dont celui d’obtention des meilleurs rendements », a-t-il expliqué, précisant que dans un contexte marqué par la croissance démographique et l’accentuation des effets du changement climatique, ces variétés joueront un rôle essentiel.
Il a, en passant, rappelé qu’une politique dynamique de la production des variétés végétales, permettra de « stimuler les investissements locaux et étrangers dans le secteur agricole et de mettre à la disposition des agriculteurs africains un large éventail de variétés. Les nouvelles variétés ainsi créées et protégées devraient renforcer la position de nos Etats sur le marché des produits agricoles et horticoles et stimuler le commerce de ces produits à l’échelle mondiale ».
Selon le représentant du directeur général de l’OAPI, M. Boussafou Guy Francis, l’utilisation stratégique et l’exploitation des droits de propriété intellectuelle peuvent contribuer significativement au développement des économies des pays africains et, plus spécifiquement, des pays membres de l’OAPI, afin qu’ils marquent véritablement leur présence dans l’économie mondiale. A cet égard, « la protection des variétés végétales ne doit pas être perçue comme une contrainte, mais comme un atout majeur de la production agricole diversifiée. Il y va de l’intérêt de nos populations », a-t-il fait savoir. Il a réaffirmé la volonté de l’OAPI de poursuivre l’accompagnement de ses Etats membres, à travers la mise en place de programmes ambitieux adaptés à la valorisation de tous les actifs de propriété intellectuelle.
Bernardin ADJOSSE
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