Un séminaire de formation des assistants associés à la pédagogie universitaire est ouvert ce 2 mars 2022, à Lomé. Cette initiative du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche entend renforcer les compétences des enseignants du privé pour meilleure qualité de la formation dans leurs établissements et une carrière bien réussie. Elle s’inscrit dans le projet gouvernemental visant l’amélioration de la qualité de l’enseignement supérieur dans le privé.
Dans le cadre de la mise en œuvre de la convention de partenariat entre les universités publiques du Togo et le Conseil des Etablissements Privés d’Enseignement Supérieur (CEPES), cinquante-neuf nouveaux assistants associés ont été nommés par arrêté ministériel le 5 octobre 2021. Ces enseignants en quête de carrière universitaire, prennent part, depuis hier à Lomé, à une formation sur la pédagogie universitaire, afin de renforcer leurs compétences et de se préparer aux différents grades pour leur accréditation au CAMES. Cette initiative, en phase avec la vision du chef de l’Etat, vise l’amélioration de la qualité de l’enseignement au Togo, en général, et dans l’enseignement supérieur, en particulier. Cette formation de quatre jours permettra à ces enseignants du privé, qui collaborent avec les universités publiques, de s’imprégner des principes pédagogiques et de se former sur les principes et dispositions des normes de la carrière de l’enseignement.
Concrètement, ils auront à se familiariser avec les modules portant sur les métiers d’enseignant du supérieur, ses spécificités, la carrière de l’Enseignement du supérieur et les différentes étapes, ainsi que les conditions à remplir pour gravir les différents grades dans l’enseignement. L’acte pédagogique de l’enseignement supérieur, la préparation des ressources pédagogiques à l’intention des apprenants, l’animation des séances de cours ou des travaux dirigés avec les enseignants sont, entre autres, communications au menu de la session. Les principes et les normes d’évaluation des apprentissages, les méthodes et techniques pédagogiques, l’utilisation des TIC dans la préparation des enseignements et l’animation des cours sur une plateforme numérique, seront également abordés. Les participants seront aussi édifiés sur la préparation du syllabus de cours, un document devenu incontournable dans la communication entre l’enseignant et les apprenants. Il s’agira également de voir comment les enseignants du supérieur dans le privé peuvent utiliser les technologies pour faire des recherches scientifiques.
Apprendre l’art de transmettre, de communiquer et de véhiculer le savoir
En donnant le ton à la formation, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Pr Majesté Ihou Watéba, a indiqué que cette formation envisage, à long terme, de désengorger les universités publiques qui, en elles toutes seules, ne peuvent pas encadrer ou gérer la pléthore d’étudiants qui viennent frapper aux portes de l’enseignement supérieur. La contribution de secteur privé est d’autant plus que nécessaire, a-t-il souligné. Selon lui, l’initiative du gouvernement, à travers ce programme de formation, est de faire du secteur privé, un secteur compétitif de haut niveau capable de jouer son rôle en formant des étudiants de qualité. « Etre enseignant, ce n’est pas seulement être détenteur de diplôme. Etre enseignant c’est être muni des connaissances nécessaires à apprendre l’art de transmettre, l’art de communiquer et de véhiculer le savoir », a indiqué le ministre Watéba, en conviant les enseignants à tirer le meilleur bénéfice de cette formation. Car, c’est une démarche qui les conduira vers l’accréditation au CAMES, dont les processus est un long parcours plein d’exigences, d’efforts et de sacrifices. Il a annoncé également qu’un travail sera fait dans les prochains jours, pour permettre aux assistants nommés d’être affiliés aux universités, afin de promouvoir leurs recherches, leurs articles et d’évoluer progressivement vers le CAMES.
De son côté, le Pr Séna Yao Akakpo-Noumado, directeur de l’Institut National des Sciences de l’Education (INSE) de l’Université de Lomé et Coordinateur de l’équipe de la formation, a remercié le gouvernement pour cette initiative. Une première, qui certainement va avoir un impact positif sur l’enseignement supérieur privé au Togo, a-t-il signifié. A ses dires, ce programme de formation permettra, dans les sept années à venir, d’avoir des enseignants de rempart dans le privé, afin d’améliorer l’encadrement des étudiants de master et d’organiser des écoles doctorales dans plusieurs établissements du pays. Ce qui va contribuer au développement des ressources humaines de qualité.
Le porte-parole des assistants associés, Dr Déla Sorsy, spécialiste en Ethique et Philosophie, a salué cette initiative qui avantage plus d’uns sur toute l’étendue du territoire. Pour lui, c’est une opportunité à saisir pour mieux se former et permettre aux établissements privés d’avoir des enseignants de rang.
Patouani BATCHAMLA
RSS