Consolider les efforts de l’Autorité Nationale Désignée (AND) en matière de changement climatique et des institutions concernées, en vue de renforcer les capacités nationales à long terme, pour une gouvernance climatique efficace et cohérente. C’est le but d’un atelier de lancement de projet, dont les travaux se sont déroulés, le 29 novembre 2022, à Lomé. Organisé par le ministère de l’Environnement et des Ressources forestières, il a permis aux participants de réfléchir sur les mécanismes financiers en lien avec les conventions sur le climat, afin d’améliorer l’accès du Togo au financement.
Les effets néfastes des changements climatiques s’accentuent au fil des années et compromettent les conditions de vie des populations, la survie des écosystèmes fragiles, la sécurité alimentaire. Au même moment, le financement des changements climatiques reste une préoccupation pour les Etats africains, dans leur quête des modèles de développement économique à faible intensité de carbone et résilients au climat. Face à ces défis majeurs, le Togo, tout comme la plupart des pays les moins développés, a adhéré à plusieurs accords sur l’environnement et les changements climatiques, particulièrement, la convention sur la diversité biologique. Le pays a intégré plusieurs mécanismes liés aux risques climatiques dans son Plan National de Développement (2018 -2022). Cependant, des accords financiers sur le climat, dont le Fonds Vert pour le Climat (FVC) apparait, aujourd’hui, comme l’un des mécanismes mis en place dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique. Ce fonds vise à appuyer les efforts des pays en développement, à travers la mise en œuvre des projets, en l’occurrence ceux permettant l’adaptation aux changements climatiques.
A cet effet, il est constaté que plusieurs facteurs limitent l’accès du Togo à ces financements. Il s’agit, notamment de la faible capacité institutionnelle et technique à gérer les investissements et à développer des projets éligibles. C’est ce qui justifie la tenue, hier à Lomé, d’un atelier de lancement du projet « renforcer la structure de gouvernance de l’Autorité Nationale Désignée (AND) en matière de changement climatique afin de relever le niveau d’ambition de l’agenda sur le changement climatique et d’améliorer l’accès au financement climatique ». Ce projet va contribuer à atteindre les objectifs du programme de préparation du FVC. Les travaux ont permis aux participants d’être édifiés sur le renforcement des capacités, pour la coordination des fonds, de cerner la nécessité de la mise en place d’un cadre stratégique pour des investissements en faveur de faibles émissions de gaz à effet de serre.
Dans son mot de lancement dudit projet, M. Eric Awougnon, représentant le ministre de l’Environnement, a salué la tenue de cette session qui permet au Togo de relever des défis en la matière. Il a indiqué qu’en Afrique et, particulièrement au Togo, les efforts pour améliorer l’accès au financement climatique ont eu des résultats mitigés pendant de nombreuses années. Bien que les fonds de la Convention-Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique (CCNUCC) ciblent tous les pays en développement, les flux actuels restent insuffisants pour répondre aux besoins réels de l’adaptation et de l’atténuation.
Pour sa part, le conseiller au Centre de Suivi Ecologique (CSE), M. Amadou Lamine Diagne, a relevé que l’Afrique, avec seulement 3,8% de totalité d’émission, est malheureusement le continent le plus touché par les impacts négatifs du climat. Il a expliqué que pour nombre de pays affectés, l’urgence réside dans l’identification de véritables réponses aux effets néfastes du dérèglement climatique, l’intégration de ses réponses dans le processus de planification du développement et la mobilisation de financements, pour leur mise en œuvre. Il a salué l’engagement du Togo, qui fait partie des premiers pays à bénéficier du programme Readiness.
Jules LEMOU
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