Un atelier de sensibilisation portant sur « les dangers liés à la perturbation des fréquences aéronautiques » s’est tenu, mardi, au siège local de l’ASECNA, à Lomé. Il est organisé à l’intention des acteurs du domaine et les promoteurs des radios FM, afin de trouver des solutions idoines, pour mettre fin à des interférences constatées dans la fréquence VHF dédiée pour la communication de la tour de contrôle de l’Aéroport Gnassingbé Eyadema de Lomé.
Plusieurs acteurs, représentant l’Agence Nationale de l’Aviation Civile(ANAC), la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication(HAAC), l’Autorité de Régulation des Télécommunications et Postes (ART&P), la Société Aéroportuaire de Lomé Tokoin(SALT), les promoteurs des radios FM et bien d’autres sont conviés, ces échanges sur « les risques et les dangers liés à la perturbation des fréquences aéronautiques ».
En effet, l’aéronautique est un secteur qui utilise beaucoup de fréquences. Ces fréquences servent pour des communications mobiles et des aides à la navigation, en permettant d’identifier les routes aériennes et de faire des opérations d’approche d’atterrissage et de décollage. C’est dire que toute interférence dans ces fréquences peut causer des accidents et constituer des sources d’insécurité à la navigation aérienne. De ce fait, le présent atelier tient sa pertinence du constat que, depuis 2015, la fréquence VHF, dédiée pour la communication air-sol, la 120.7 Mhz de la tour de contrôle de Lomé, fait l’objet de plusieurs phénomènes d’interférence par les radios FM de la place. En 2015, cinq cas d’interférence ont été enregistrés ; en 2016, le nombre de cas enregistrés a été chiffré à 18 ; depuis janvier à ce jour, il y a eu 16 cas. Pour les experts de l’ANAC, « ce sont des chiffres alarmants, puisque la tour de contrôle utilise cette fréquence pour gérer les avions. Gérer un avion, c’est assurer une communication entre le contrôleur et le pilote. Si cette communication n’est pas claire, cela peut entraîner des accidents de tout genre », a expliqué M. Yao Kuma Anoba, ingénieur des télécommunications aéronautiques l’ASECNA, à Lomé.
A cet égard, le directeur général de l’ANAC, Col Dokissime Gnama Latta, a fait savoir que l’objectif de cette sensibilisation est de trouver des voies et moyens pour mettre fin à ces interférences. Selon lui, les perturbations des fréquences aéronautiques, en général, et la fréquence de la tour de contrôle, en particulier, constituent une source d’insécurité pour la navigation aérienne. Il a fait comprendre que « l’Union Internationale des Télécommunications(UIT) a alloué des bandes de fréquences pour l’usage dans les services de l’aviation civile. Ces fréquences aéronautiques ne tolèrent pas des interférences, particulièrement, celles utilisées dans les communications fixes ou mobiles, air-sol et sol-sol. La moindre interférence peut entraîner de fausses indications sur les moyens radios, sources d’accidents dommageables à l’industrie aéronautique et à l’objectif stratégique de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale(OACI), qui est de faire de l’aviation civile un secteur sûr et efficace, dont le développement est économiquement durable et écologiquement rentable ». Pour Col Latta, l’organisation de cet atelier permet au Togo d’atteindre les objectifs de l’OACI, de maintenir sa position de leader en Afrique et de montrer, encore une fois, son engagement ferme à résoudre les problèmes à la base.
Bernardin ADJOSSE
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