Le Togo et la Banque Mondiale ont signé, mercredi, trois accords de financement, pour un montant total de 65 millions de dollars, avec 51 millions de dollars de ce montant comme don. La cérémonie s’est déroulée au palais de la présidence de la République, en présence du chef de l’Etat, Faure Essozimna Gnassingbé. C’est M. Makhtar Diop, vice-président de la Banque Mondiale pour l’Afrique et M. Sani Yaya, ministre de l’Economie et des Finances qui ont paraphés les documents. Peu avant, cette signature, le président de la République s’est entretenu avec M. Makhtar Diop et la délégation qui l’accompagne.
L’accord que vient de signer le Togo et la Banque Mondiale porte sur des projets sociaux. Il s’agit de renforcer l’accès des populations aux infrastructures de base et à la protection sociale, à la promotion de l’employabilité des jeunes et au renforcement des systèmes régionaux de surveillance des maladies. M. Makhtar Diop a saisi l’occasion pour féliciter le gouvernement togolais, qui sous l’impulsion du chef de l’Etat, Faure Essozimna Gnassingbé, œuvre inlassablement pour la relance de l’économie togolaise, mais également, pour le développement social qui est l’une des priorités du mandat actuel du président de la République. Selon M. Diop, ces actions pour un meilleur épanouissement des populations togolaises témoignent de la volonté politique du chef de l’Etat, mais aussi de son gouvernement, de faire du Togo, un pays tourné vers le développement. Ce qui rassure, a-t-il poursuivi, la communauté internationale et les bailleurs de fonds, dont son institution, qui entend renforcer ses actions dans les mois à venir, avec un appui budgétaire de l’ordre de 50 millions de dollars. Ce qui augure des lendemains meilleurs pour le Togo sur plusieurs plans.
Le ministre de l’Economie et des Finances, M. Sani Yaya, a salué cet appui de la Banque Mondiale à la politique de développement enclenchée par le président de la République. Il a souligné l’importance avéré de ces projets pour les populations togolaises et indiqué que tout sera mis en œuvre pour l’aboutissement de ceux-ci dans l’intérêt de tout un chacun.
Que prévoient ces projets ?
Le premier accord signé porte sur le Projet de filets sociaux et de services de base (PFSSB), d’un montant de 29 millions de dollars, sous forme de don et qui a été approuvé par le conseil d’administration de la Banque Mondiale le 21 mars 2017. Ce projet va soutenir le Togo à poursuivre la mise en œuvre de la politique nationale de développement à la base. Il vise à renforcer l’accès des communautés pauvres aux infrastructures de base et aux filets de sécurité sociale. Il s’appuie sur les bons résultats enregistrés dans le cadre des précédentes interventions de l’institution dans le développement communautaire, depuis son réengagement avec le Togo en 2008, notamment le Projet de Développement Communautaire (PDC) et son successeur PDC plus.
Le nouveau projet sera mis en œuvre dans les cinq régions du Togo et comprend trois types d’interventions que sont la réhabilitation et la construction d’infrastructures socioéconomiques de base, telles que les écoles primaires et les centres d’alphabétisation, les infrastructures sanitaires, les points d’eau potable et les retenues d’eau, les routes secondaires et les infrastructures de marché. Il permettra aussi l’accès au filets de protection sociale, notamment un programme d’alimentation en milieu scolaire pour aider les enfants des communautés les plus vulnérables à accéder à l’enseignement primaire et un programme de transfert monétaire pour accroitre les revenus et la consommation des ménages ciblés, augmentant ainsi leur capacité à faire face aux chocs. Il est également prévu le renforcement des capacités pour aider les communautés à assumer la responsabilité de la mise en œuvre des activités susmentionnées et renforcer la capacité du gouvernement à mettre en œuvre des programmes de protection sociale, y compris le ciblage, les systèmes de paiement et le suivi-évaluation.
Le deuxième accord est relatif au Projet Emploi des Jeunes Vulnérables (PEJV), chiffré à 15 millions de dollars, également sous forme de don. Celui-ci vise à offrir des opportunités économiques aux jeunes pauvres et vulnérables. Il s’agit de jeunes femmes et homme âgés de 15 à 35 ans, vivant dans les communautés pauvres des cinq régions du pays, n’ayant pas achevé le cycle primaire ou souffrant d’handicap. Il vise plus spécifiquement à soutenir l’initiative nationale en matière de volontariat et permettre aux jeunes bénéficiaires d’acquérir des compétences et une expérience professionnelle tout en offrant des services à leurs communautés. Ce qui devra leur permettre de disposer d’une allocation pour les aider à couvrir leurs besoins immédiats et éventuellement à se mettre à leur compte. Parmi ces jeunes, il est prévu de subventionner les plus motivés qui auront préparé un plan d’affaire jugé satisfaisant. Ce projet prendra en compte aussi le volet formation pour aider ces jeunes à acquérir des compétences techniques y compris en gestion de microentreprise.
Le PEJV s’appuie sur l’expérience acquise dans le cadre de l’approche communautaire adoptée par le Projet Education et Renforcement Institutionnel PERI 1 et 2 et par le projet PDC plus tous deux financés par la Banque Mondiale.
Le dernier accord porte sur le Projet de renforcement des systèmes régionaux de surveillance des maladies (REDISSE). Il s’agit d’un projet régional qui couvre la Guinée Bissau, le Libéria, le Nigéria et le Togo et pour lequel le Togo a obtenu un montant de 21 millions de dollars. Sur ce montant, 7 millions sont sous forme de don et 14 millions sous forme de crédit. Le REDISSE a pour objectif de renforcer les capacités intersectorielles aux niveaux national et régional pour permettre une surveillance collaborative des maladies, assurer une meilleure préparation aux épidémies en Afrique de l’Ouest. Il devra aussi s’attaquer aux faiblesses systémiques qui entravent une surveillance et une prise en charge efficace des maladies humaines et animales. Ce projet est primordial suite à la récente épidémie de la maladie à virus Ebola qui a relevé l’absence de collecte systématique, de reportage et d’échange d’information sur les maladies infectieuses à travers les frontières des pays en temps opportun, et le REDISSE compte apporter un appui en ce sens.
Essobiyou AMAH
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