Le ministre Sandra Ablamba Johnson, secrétaire général de la présidence de la République, a procédé ce jeudi 27 mai, au lancement officiel du Projet d’Harmonisation et d’Amélioration des Statistiques en Afrique de l’Ouest (PHASAO), financé par la Banque Mondiale. La cérémonie s’est déroulée en visioconférence au palais de la présidence à Lomé II, en présence de la représente-résidente de cette institution au Togo, Mme Hawa Cissé Wagué. Ce projet vise à soutenir le système statistique national en matière de production des statistiques de qualité dans les secteurs sociaux, économiques et administratifs, tout en facilitant leur utilisation.
Le lancement officiel du Projet d’Harmonisation et d’Amélioration des Statistiques en Afrique de l’Ouest (PHASAO) marque l’aboutissement d’un travail conjoint entrepris par l’Etat togolais et la Banque Mondiale (BM) depuis 2018. Ce travail a permis la concrétisation du financement dudit projet, d’un montant global d’environ 380 millions de dollars américains, dont 3O millions pour le Togo, soient 15 millions à titre de prêt et 15 millions de don.
Sont bénéficiaires de ces fonds, l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques et Démographiques (INSEED), l’Office Togolais des Recettes (OTR, la Direction des Statistiques agricoles, de l’Informatique et de la Documentation (DSID), celle chargée des prévisions, ainsi que les autres structures du Système Statistique National (SSN), notamment les sectoriels à travers l’INSEED.
D’après le ministre Sandra Ablamba Johnsonn, secrétaire général de la présidence de la République, ce projet intervient à un moment où le Togo vient d’adopter sa Stratégie Nationale de Développement de la Statistique de deuxième génération (SNDS 2020-2024) avec comme ambition, de contribuer à la production des données statistiques de qualité. Ceci devant aider à la « formulation des politiques, plans et programmes de développement et au suivi des stratégies nationales et internationales de développement permettant à notre pays de répondre efficacement aux enjeux de l’heure », a-t-elle confié. Aussi apportera-t-il un appui substantiel au 5e Recensement Général de la Population et de l’Habitat dont les travaux préparatoires sont en cours.
Par ailleurs, a-t-elle relevé, le projet intervient également au moment où le gouvernement a adopté la feuille de route pour la période 2020-2025 en lien avec le Plan National de Développement (PND) et la Déclaration de Politique Générale de
Premier ministre. Ce dernier comporte des priorités d’action de développement sur les cinq prochaines années, qui visent faire du Togo un pays de cohésion, de paix et une nation moderne, avec une croissance économique inclusive et durable. Elle a réaffirmé « l’engagement du gouvernement togolais à saisir toutes les opportunités qu’offre le projet PHASAO pour accélérer le développement de la statistique, en vue du pilotage stratégique de l’action publique de l’agenda 2063 de l’Union Africaine et, naturellement, des Objectifs de Développement Durable (ODD) ».
Le ministre Ablamba Johnson a enfin rappelé que la pandémie de COVID-19, qui frappe actuellement tous les pays, n’a pas épargné de nombreux systèmes statistiques nationaux, en révélant les limites de la collecte traditionnelle des données en la matière. Elle a saisi l’occasion pour rendre un hommage mérité au chef de l’Etat Faure Essozimna Gnassingbé et à l’ensemble du gouvernement pour les mesures vigoureuses de riposte prises pour limiter la propagation et juguler cette crise sanitaire au Togo.
Outil d’intégration régionale
Selon la représentante-résidente de la BM au Togo, Mme Hawa Cissé Wagué, ce projet est aligné sur la stratégie de l’Union Africaine pour l’harmonisation des statistiques en Afrique pour la période 2017-2026, et sur la stratégie régionale de la CEDEAO pour la période 2019-2023. Elle a souligné que c’est une initiative à l’échelle du continent que les chefs d’Etats ont adoptée pour faire face aux contraintes auxquelles les systèmes statistiques africains sont confrontés et promouvoir le programme d’intégration régionale. « Le PHASAO rejoint également les 2e et 3e piliers de la stratégie d’aide à l’intégration régionale de la BM pour l’Afrique subsaharienne, à savoir la coopération institutionnelle pour l’intégration économiques et les interventions coordonnées pour fournir des biens publics régionaux », a-t-elle signifié.
Au niveau national et régional, a détaillé Mme Wagué, les activités de ce projet comprennent, entre autres, le recensement général de la population, la production régulière des données socioéconomiques, l’amélioration des statistiques administratives, la dématérialisation des déclarations statistiques, le renforcement et la modernisation des infrastructures informatiques. « De bonnes données statistiques vont également aider la BM ainsi que les autres partenaires techniques et financiers du pays à formuler, en étroite collaboration avec les autorités et les bénéficiaires, des stratégies et interventions de qualité », a-t-elle rassuré.
Selon les propos du directeur général de l’INSEED, M. Koame Kouassi, le PHASAO est structuré en trois composantes. La première a trait à l’harmonisation des outils de production des statistiques, la collecte d’un ensemble de statistiques sociales, économiques et administratives de base, tout en améliorant leur qualité et utilisation. La composante 2 est un volet spécifique au pays pour les lacunes qui ne sont pas nécessairement communes à tous les pays, mais qui permettront aux SSN de tirer parti des activités régionales. Quant à la composante 3, elle concerne le management dans le cadre de la coordination des activités et suivi-évaluation du projet.
Le PHASAO regroupe sept pays de la sous-région : Burkina Faso, Liberia, Sierra Léone, Cap vert, Côte d’Ivoire, Ghana et Togo.
Martial Kokou KATAKA
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