La Banque Africaine de Développement (BAD) mobilise trois instruments pour appuyer le Togo dans la mise en œuvre du projet de transformation agro-alimentaire (PTA-Togo), qui va démarrer en phase pilote dans le bassin de la Kara. Il s’agit de deux prêts, l’un du FAD et l’autre du FAT, et d’un don FAD ; le tout constituant une enveloppe financière de 20,99 millions d’Unités de Compte (UC), soit environ 16,63 milliards de FCFA. Cet appui est entériné, lundi 27 Août 2018, au cabinet du ministre de l’Economie et des Finances, par un protocole d’accord entre le gouvernement et la Banque.
Une cérémonie de signature des accords de prêts et de don, visant à financer le projet de transformation agro-alimentaire (PTA-Togo), est intervenue, lundi à Lomé, entre le ministre de l’Economie et des Finances, M. Sani Yaya, et la représentante pays de la Banque Africaine de Développement (BAD), Mme Diabi Khadidia. Le ministre Yaya avait à ses côtés, son collègue Ouro-Koura Agdazi de l’Agriculture et de l’Elevage. Par cet accord, la BAD mobilise un fonds de financement du PTA-Togo, à travers deux prêts et un don. Ces prêts émanent, du Fonds Africain de Développement (FAD), à hauteur de 6,279 milliards de FCFA et du Fonds d’Assistance Technique pour les Pays à Revenu Intermédiaire (FAT), estimé à 6,498 milliards de FCFA. Le don, qui vient aussi du Fonds Africain de Développement, est un montant de 3,620 milliards de FCFA. L’ensemble constitue un financement cumulé de 20,99 millions d’Unités de Compte (UC), soit environ 16,63 milliards de FCFA.
Selon le ministre Sani Yaya, le PTA-Togo est un projet d’investissement public, qui vise à créer les conditions requises pour accroitre les investissements privés dans les six filières prioritaires, notamment en matière de transformation des produits agricoles, de fourniture d’intrants et de prestations de services agricoles, et de mise en marché. C’est un projet de cinq ans, d’un coût global estimé à 35,19 milliards de FCFA, hors taxes et hors douanes, financé à hauteur de 16,63 milliards par la BAD, 10 milliards par la BOAD, 2,56 milliards par la fondation Seamaul de la Corée du Sud, et 6 milliards par l’Etat togolais.
Les atouts du PTA-Togo
Le PTA-Togo s’inscrit dans l’axe2 du Plan National de Développement (PND), un axe qui vise à développer des pôles de transformation agricole, manufacturiers et d’industries extractives. Mais, selon les explications du ministre Yaya, le secteur agricole a été priorisé dans cet axe par le gouvernement, qui a tenu compte de certains paramètres. En effet, « compte tenu de l’importance de l’agriculture, de son potentiel de création d’emplois et de richesse, le gouvernement a apporté le plus grand soin à la formulation du plan stratégique de développement des agropoles, dont la mise en œuvre passe par le projet pilote qu’est le projet de transformation agro-alimentaire du Togo (PTA-Togo) dans le bassin de la Kara ». A son avis, cette importante opération devrait permettre de créer au moins 25 000 emplois agricoles, industriels et de service; de contribuer, par au moins 2 points, à la croissance du PIB et de réduire le déficit de la balance commerciale agricole de -44% à -38%.
Le ministre Sani Yaya, a rassuré que le gouvernement poursuivra, avec détermination, la mise en œuvre des réformes engagées et a exprimé sa gratitude à la BAD pour sa constante sollicitude à l’égard du Togo.
Pour Mme Diabi Khadidia, ce Projet va favoriser une croissance agricole inclusive, grâce aux mesures d’incitation à l’investissement privé dans les filières clés : riz, maïs, soja, sésame, anacarde, poulet de chair, poisson et produits maraîchers. C’est un projet pilote phare, qui permet de lancer la mise en œuvre du plan stratégique 2017-2025 de développement des agropoles au Togo. Pour la BAD, il est mis en œuvre dans le cadre de l’initiative « Nourrir l’Afrique 2016-2025 ». Mme Diabi Khadidia, estime qu’il épouse parfaitement le nouveau concept de Zones de Transformation Agro-alimentaire (ZTA).
« Avec cette nouvelle opération, le portefeuille du Groupe de la Banque au Togo comptera désormais dix-sept (17) opérations pour un volume total des engagements de deux cents quarante-deux million (242million) d’unités de compte, soit environ cent quatre-vingt-milliards (190milliards) de francs CFA. C’est un portefeuille jeune (2.81 ans en moyenne), qui, de manière générale, se porte bien. Le taux de décaissement global tourne autour de 56% », a-t-elle fait savoir. Elle a salué les excellentes relations entre son institution et le Togo. Par la suite, elle a rassuré que la Banque continuera de soutenir le Togo dans la mise en œuvre du Programme National de Développement (PND) 2018-2022, ainsi que dans le maintien et l’intensification du partenariat actuel.
Bernardin ADJOSSE
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