Le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique a animé, le 23 mai 2024, à Lomé, une conférence de presse lançant officiellement les activités du 23e Forum Pharmaceutique International (FPI) prévu, du 3 au 6 juillet 2024, à Lomé, sous le thème « Accès aux soins : défis, enjeux et perspectives pour le secteur pharmaceutique ». Occasion pour les organisateurs de mieux faire connaitre ce forum, tout en amenant le public à maitriser le système d’assurance axé sur la Couverture Sanitaire Universelle (CSU) et à appréhender la contribution des acteurs du secteur pharmaceutique.
L’assistance au lancement du FPI
Environ 30% de la population mondiale n’a pas accès à des services de santé essentiels. Malgré les progrès réalisés, ici et là, de nombreuses inégalités subsistent. En Afrique de l’Ouest, une part importante de la population continue de souffrir d’un accès limité aux services de santé, en raison des facteurs économiques et géographiques, auxquels s’ajoutent des situations de crises récurrentes, en lien avec des épidémies et l’instabilité socio-politique. C’est pour faire face à ce phénomène, qu’au Togo, la politique de l’accès aux soins de santé s’est traduite dans la feuille de route gouvernementale 2020-2025 à travers le projet prioritaire de mise en place de la Couverture Sanitaire Universelle (CSU) sous le leadership du président de la République. C’est dans ce contexte que se tiendront, du 3 au 6 juillet 2024, au Togo, les travaux de la 23e édition du Forum Pharmaceutique International (FPI). L’objectif est d’outiller les participants, notamment les pharmaciens d’Afrique, de sorte que chaque citoyen bénéficie d’une CSU donnant accès à des services de santé essentiels de qualité et à des médicaments sûrs, efficaces et à un coût abordable. Il s’agira spécifiquement, en lien avec le thème, de ressortir les défis, de définir les enjeux des acteurs du secteur pharmaceutique, à l’ère de l’accès universel aux soins, et de dégager des perspectives, en vue d’une meilleure implication de ces acteurs.
Sont attendus à ce Forum, 1000 à 1500 participants d’Afrique, d’Asie, d’Europe et d’Amérique, avec à l’agenda des communications scientifiques, des tables-rondes, des conférences thématiques, des symposiums, des rencontres B to B, des sessions de formation continue, des expositions et des sorties récréatives.
L’accès aux soins et aux médicaments de qualité est un droit fondamental
Selon Dr Mamessilé Agba-Assih, directrice générale de la Centrale d’Achat des Médicaments Essentiels et Génériques (CAMEG), du côté de l’offre de soins, les investissements portent sur le renforcement du maillage territorial en infrastructures délivrant les soins de santé primaires, incluant le renforcement des agents de santé communautaire. S’agissant de la demande de soins, elle a souligné que le Togo a fait le choix d’étendre l’assurance maladie universelle à toute la population et son processus de déploiement est effectif, depuis le 1er janvier 2024. « Dans cette marche vers l’accès universel aux soins, des défis persistent, entre autres, deux transversaux : la mobilisation du financement nécessaire pour couvrir les besoins et l’accès équitable à des médicaments de qualité à un coût abordable. Nous sommes tous conscients que l’accès aux soins et aux médicaments de qualité est un droit fondamental qui doit être garanti pour tous, sans distinction de revenu, de localisation géographique ou de statut social », a-t-elle souligné.
Pour le Dr Sandouidi Alfred, secrétaire permanent du FPI, ce Forum est la rencontre majeure des pharmaciens sur le continent africain. « La finalité du FPI, c’est de formuler de grandes recommandations, pour que chaque pays puisse dire à Lomé quelle est son expérience par rapport à l’accès universel aux soins de santé. Et je suis sûr que nous allons ressortir de ce forum avec de fortes recommandations que chaque pays va implémenter, afin que nos populations puissent bénéficier des meilleurs soins », a-t-il laissé entendre.
De son côté, Dr Koundé Innocent Kpéto, past président de l’Ordre National des Pharmaciens du Togo (ONPT), a indiqué que son pays est dans la marche résolue vers la couverture santé universelle. Pour lui, il s’agit de réduire le risque financier lié à la maladie pour toute la population. « Pour nous, acteurs du secteur pharmaceutique, il est question de nous engager dans la droite ligne de cet objectif majeur, puisqu’il constitue l’axe 1 de l’agenda 20-25 du gouvernement togolais. Quand on parle de médicaments, les défis sont énormes. Notre pays a montré des exemples, en engageant des politiques de haut niveau. C’est l’exemple de l’initiative de Lomé, en 2020, sur la lutte contre les médicaments de qualité inférieure », a-t-il fait savoir.
Firmin DEFALEONA
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