Un séminaire de présentation du rapport du Fonds Monétaire International (FMI), édition d’octobre 2025, sur les perspectives économiques régionales de l’Afrique subsaharienne a eu lieu, vendredi 19 décembre 2025, à l’hôtel 2 Février à Lomé.
Ayant pour thème « Tenir bon », la rencontre est une initiative du gouvernement togolais, en collaboration avec le FMI. Elle se veut un cadre d’échanges, en vue de mieux comprendre les défis et opportunités du contexte macro-économique régional.
C’est le ministre des Finances et du Budget, M. Essowoè Barcola, qui a ouvert les travaux, en présence de son collègue de l’Economie et de la Veille stratégique, M. Badanam Patoki, de la Représentante résidente du FMI au Togo, Mme Racheeda Boukezia et de diverses personnalités.

Membres du gouvernement, partenaires techniques et financiers, acteurs du secteur privé, représentants de la société civile et experts économiques étaient, vendredi dernier, en séminaire de présentation du rapport du Fonds Monétaire international (FMI), édition d’octobre 2025, sur les perspectives économiques régionales de l’Afrique subsaharienne. La rencontre a permis aux participants d’avoir une meilleure compréhension des enjeux macroéconomiques, pour ajuster les politiques publiques en conséquence.
Avant la présentation du rapport par la représentante résidente du FMI au Togo, Mme Racheeda Boukezia, le ministre de des Finances et du Budget, M. Essowoè Barcola, a salué la tenue de ce rendez-vous annuel, devenu un cadre privilégié d’échanges entre acteurs institutionnels, économiques et politiques autour des grandes tendances économiques mondiales, avec un accent particulier sur l’Afrique subsaharienne, la CEDEAO, l’UEMOA et le Togo. Le thème choisi, a-t-il dit, met en lumière les progrès significatifs réalisés, ces dernières années, par les pays d’Afrique subsaharienne, malgré un contexte économique mondial difficile. Il symbolise également la résilience de la région et sa capacité à persévérer face aux défis actuels.
Selon le ministre, la croissance économique de la région devrait se maintenir à 4,1% en 2025, un peu au-dessus des prévisions initiales de 3,8% formulées, en avril, avec une accélération attendue, en 2026, sous réserve du maintien des efforts pour stabiliser les cadres macroéconomiques des pays. L’inflation, quant à elle, devrait diminuer, grâce à des politiques monétaires plus strictes et à la baisse des prix mondiaux des denrées alimentaires, même si des disparités subsistent entre les pays. Le ministre a toutefois mis en garde contre toute complaisance, rappelant que cette résilience reste fragile, en raison des vulnérabilités internes et d’un contexte mondial difficile.
Les politiques commerciales internationales se sont dégradées, notamment l’imposition de droits de douane américains, ainsi que les conditions d’emprunt extérieur toujours contraignantes, même si certains pays, bénéficiant de fondamentaux solides, connaissent une certaine amélioration de la confiance des marchés. La fragilité budgétaire demeure un défi majeur, en particulier pour les pays à faible revenu. Et bien que les ratios d’endettement se soient stabilisés, le poids de la dette limite encore la capacité de nombreux Etats à financer des dépenses essentielles. Face à ces contraintes, certains pays se tournent vers les marchés financiers intérieurs, où le coût du capital reste élevé, ce qui exige une gestion prudente.
Une dynamique de croissance solide pour le Togo
Le Togo, malgré un contexte international difficile, continue de montrer une dynamique de croissance solide, avec une prévision de 6,2% en 2025, nettement supérieure à la moyenne régionale, a relevé le ministre Barcola. « Cette performance est le fruit d’un processus de réformes ambitieuses menées », sous la très haute direction du Président Conseil, Faure Essozimna Gnassingbé, « visant à soutenir le développement des secteurs primaire, secondaire et tertiaire de notre économie », a-t-il dit.
En témoigne le projet de loi de finances, exercice 2026, actuellement en discussion au Parlement et qui reflète cette vision de transformation, tout en mettant l’accent sur la consolidation budgétaire, avec pour objectif la réduction du déficit à 3% du PIB, conformément aux engagements pris par les pays de l’UEMOA.
Trois principaux leviers ont été mis en avant pour atteindre cet objectif, a confié le ministre. Il s’agit, en premier lieu, du renforcement de la mobilisation des recettes avec les réformes entreprises par l’Office Togolais des Recettes (OTR). Ces réformes, a-t-il dit, seront poursuivies, notamment l’accélération de la digitalisation du circuit de collecte et l’introduction de la facturation électronique, afin de rendre le système fiscal plus efficace et transparent. Le deuxième levier est la maîtrise et la gestion transparente de la dette, avec l’engagement pris de publier trimestriellement les statistiques de la dette sur le site du ministère des Finances. Et enfin, le dernier levier concerne la rationalisation des dépenses de fonctionnement de l’Etat, grâce à une réforme de la commande publique en préparation et dont l’objectif est la dématérialisation complète des procédures de passation des marchés publics.
Par ailleurs, a dit le ministre, les investissements dans les secteurs sociaux, en particulier la protection sociale et l’amélioration des conditions de vie des populations vulnérables, seront maintenus et renforcés. « Ces réformes et investissements visent à doter notre pays d’une économie plus robuste, plus inclusive et capable de faire face aux défis du XXe siècle. Le Togo est résolument engagé sur la voie du développement durable, et nous continuerons à mettre en œuvre des politiques publiques ambitieuses pour assurer le bien-être de tous nos concitoyens », a-t-il dit.
Le ministre a également rappelé l’entrée du Togo dans une nouvelle ère politique, avec l’avènement de la 5ᵉ République, marquée par l’adoption d’un régime parlementaire moderne, plus proche des citoyens et fondé sur la redevabilité. Il a donc salué l’accompagnement constant du FMI dans la mise en œuvre des réformes nécessaires à l’assainissement des finances publiques du pays.
Mélissa BATABA
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