Environnement

Le projet WACA Resip pour améliorer la gestion des risques naturels

Opération de mise en terre de plants pour protéger l'environnement. (photo ARCHIVES
Le projet WACA Resip pour améliorer la gestion des risques naturels

L’érosion côtière et la mobilité du trait de côte observée en Afrique de l’Ouest depuis des décennies, hypothèquent dangereusement les activités et le cadre de vie des populations côtières et impactent négativement les économies nationales. Ces conséquences sociales et économiques sur les communautés et les pays, sont exacerbées par les effets des changements climatiques provoquant les déplacements des habitants. Le gouvernement, ayant pris la mesure de la situation qui menace l’environnement, a décidé d’agir promptement, en coopération avec d’autres pays, pour mettre en place le projet d’investissement de la résilience des zones côtières en Afrique de l’Ouest (WACA ResIP). Il a pour objectif d’améliorer la gestion des risques naturels et anthropiques communs, en intégrant les changements climatiques affectant les populations riveraines des côtes.

Le programme WACA a été conçu en réponse à la demande des pays (Bénin, Côte d’Ivoire, Ghana, Mauritanie et Togo) de recevoir une assistance de la Banque Mondiale pour les aider dans la gestion de leurs zones côtières, en particulier sur les problèmes d’érosion côtière et d’inondation. Dans le cadre de la mise en œuvre du volet régional du projet d’investissement, de Résilience des Zones côtières en Afrique de l’Ouest, le Togo et le Bénin ont procédé, en novembre dernier, au lancement par le Premier ministre, Victoire Tomégah-Dogbé, des travaux de protection côtière. Ces travaux visent à protéger de l’érosion le segment de côte transfrontalier allant d’Agbodrafo (Togo) à Grand-Popo (Bénin). Il s’agit, en effet, des travaux d’enrochement qui vont permettre l’engraissement artificiel de la plage qui augmentera la capacité à protéger la côte, en absorbant l’énergie des vagues et en luttant contre l’avancée de la mer. Ce qui va renforcer, durablement, la résilience socioéconomique de la zone du littoral et la préservation de ses écosystèmes associés. Spécifiquement, il est question de la construction de 7 épis en enrochement, le rechargement en sable des casiers délimités par les épis sur la Zone d’Agbodrafo. Une partie des travaux va aussi consister à réhabiliter et à prolonger de 200 mètres de brise-lames existants à Aného, ainsi que la mise en place d’une digue de sable de mer de 700 mètres, pour lutter contre les submersions marines.

Financée par la Banque Mondiale et le Fonds pour l’Environnement Mondial et administré par la Banque Mondiale à plus de 41 milliards et demi de F CFA, la réalisation desdits ouvrages va permettre aux populations de retrouver la jouissance des ressources que leur apportait la mer et qui constituaient leur principale source de revenus. A terme, le projet WACA ResIP entend soutenir le renforcement de la résilience des communautés et des actifs côtiers dans six pays d’Afrique, consolider le pouvoir d’absorption, d’adaptation et de transformation des pays bénéficiaires, en réduisant les risques communs auxquels ils sont confrontés. A travers ces travaux, 200 000 habitants installés sur le littoral seront protégés d’ici 2023.

A la fin des travaux, 700 personnes des villages d’Edoh Wokui Copé, Attivé, Montsonkopé, Djonou-Kouvé et Attikpoé seront épargnées des risques d’inondations.

Une habitation ravagée par les vagues de la mer. (photo ARCHIVES)

Des efforts de protection de l’environnement

D’année en année, l’Etat multiplie des initiatives pour la protection de l’environnement. En 2020, le Togo réduisait de 27,5% ses émissions de gaz à effet de serre sur une prévision de 17,5%. Les mesures et décisions majeures prises par l’autorité publique dans le domaine visent à assurer aux populations un mieux-être. Et pour cause, les résultats de l’évaluation du coût de la dégradation de l’environnement font état des pertes économiques énormes, estimées à plusieurs milliards de francs CFA. C’est pourquoi, le gouvernement n’a de cesse d’appeler au reboisement et à diverses initiatives tendant à répondre aux nombreux défis environnementaux de l’heure. Cela est d’autant si nécessaire que face à la persistance des problèmes environnementaux, le gouvernement s’active à définir et à promouvoir un cadre stratégique global destiné à intégrer les questions de l’environnement et de développement avec la participation de tous les acteurs. Ce qui justifie la vision d’arriver à l’horizon 2030 à planter un milliard d’arbres pour restaurer le couvert végétal fortement ébranlé par la pression anthropique. C’est pourquoi, le gouvernement opte pour la promotion des bonnes pratiques réputées zéro émission de gaz, notamment le recours aux énergies renouvelables avec la construction de centrales solaires (Blitta et Kékéli Efficient Power).

Chaque année, le Togo perd 3500 hectares de forêt et plus de trois milliards de personnes dans le monde souffrent de la dégradation des écosystèmes. La pollution cause près de neuf millions de décès et plus d’un million d’espèces végétales et animales risquent de disparaitre dans les décennies à venir. Cela étant, chaque citoyen doit prendre ses responsabilités, afin d’éviter une catastrophe liée à la triple crise qui conjugue changement climatique, pollution et pertes de biodiversité.

Zeus POUH-PEKA

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