Santé

Le Premier ministre Komi Selom Klassou a ouvert une assise sur les financements innovants de la santé et décoré deux personnalités du Fonds Mondial

Le Premier ministre Komi Selom Klassou a ouvert une assise sur les financements innovants de la santé et décoré deux personnalités du Fonds Mondial

Le chef du gouvernement Komi Selom Klassou a ouvert, ce jeudi,  une assise sur les financements innovants de la santé.   Cette initiative du gouvernement togolais, du Fonds Mondial et des partenaires en santé, consiste à mobiliser plus de ressources financières, en vue de les utiliser, de façon optimale, pour renforcer le système de santé et progresser vers la couverture sanitaire universelle. La cérémonie d’ouverture des travaux a été marquée par une remise de distinctions honorifiques à deux personnalités du Fonds Mondial.

Sensibiliser les acteurs nationaux clés sur la nécessité de mobiliser des ressources domestiques substantielles pour financer la Couverture Sanitaire Universelle (CSU). C’est l’objectif d’une assise qui a regroupé, ce jour, partenaires et acteurs du secteur de la santé du Togo, à Lomé. La rencontre a permis d’identifier les mécanismes de financement pouvant faire l’objet de mise en œuvre de programmes, d’une plateforme de mobilisation de ces fonds et l’élaboration d’une feuille de route pour l’opérationnalisation effective  de ces mécanismes domestiques.

Ceci est autant fondamental que le financement est  un pilier essentiel du système de santé et nécessite des initiatives audacieuses et innovantes. En tenant des difficultés budgétaires, le Togo a exploré d’autres sources d’investissements additionnels et pérennes à partir des mécanismes de financement innovants.

A l’ouverture des travaux, le Premier ministre, Komi Selom Klassou, représentant le chef de l’Etat, a remercié le Fonds Mondial pour l’accompagnement attentif, dont les différents programmes et politiques en matière de santé font objet. Le chef du gouvernement a félicité le directeur exécutif du Fonds Mondial, le Dr Marck Dybul, pour l’appui constant apporté par son institution  dans la lutte contre le VIH/SIDA, la tuberculose et le paludisme.

« Pour ma part, je prends cet engagement à cœur qui vient étayer à l’échelle continentale, notre vision, conformément à la déclaration d’Abuja, qui est en phase avec les objectifs de développement durable, dont nous avons convenu, sous l’égide des Nations Unies, en septembre 2015. Je me réjouis de l’engagement renouvelé du Fonds Mondial, du soutien des partenaires techniques et financiers et singulièrement qui se traduit par votre présence à Lomé (…). L’objectif est à notre portée et, malgré les difficultés, le contexte peut s’avérer favorable si nous restons tous mobilisés et déterminés à apporter notre contribution à la réussite commune. Le gouvernement togolais contribuera, également à investir dans le système national de santé les ressources nécessaires à une amélioration constante de l’offre de soins et à la généralisation de la couverture sanitaire », a souligné le Premier ministre.

Des progrès mais des défis à relever

Le directeur exécutif du Fonds Mondial, Dr Mark Dybul, a salué l’engagement du gouvernement togolais dans la lutte contre ces maladies et particulièrement pour soulager les populations avec des actions contre le paludisme. Aussi, a-t-il réitéré la volonté du Fonds Mondial à accompagner le gouvernement sur la voie de la couverture sanitaire universelle.

La Représentante Résidente de l’OMS au Togo et porte-parole des Partenaires Techniques et Financiers de la Santé, Dr Lucie Imbua, a relevé que le Programme d’Urgence de Développement Communautaire (PUDC), en cours de  réalisation, est une autre preuve de la volonté politique de mettre le Togo sur l’axe de la couverture sanitaire universelle. Elle a salué l’augmentation régulière du budget de l’Etat alloué à la santé, entre 2010 et 2014, qui se situe, à nos jours, à 7, 85%, ainsi que d’autres actions consenties pour améliorer la disponibilité et la qualité des services de santé et leur accès aux populations.

« Malgré les progrès dans la lutte contre les trois maladies les plus meurtrières que sont le VIH/SIDA, la Tuberculose et le Paludisme, celles-ci demeurent un problème majeur de santé publique. La prévalence du VIH/SIDA dans la population de 15 à 49 ans est de 2,5% ; celle de la Tuberculose à 81,6 pour 100.000 hbts, avec une incidence de 58 nouveaux cas par an. Pour 100.000 habitants (2014), le paludisme représente 44% de causes de consultation, 26,4% des causes d’hospitalisation et la première cause de mortalité », a précisé Dr Imbua. Toutefois, la mise en œuvre du nouveau plan national de développement sanitaire pour la période 2017-2022 contribuera, a-t-elle signifié, à relever sans doute une partie des défis.

Cérémonie de décoration

En signe de dynamisme et d’engagement dans le partenariat entre le Togo et le Fonds Mondial, le directeur exécutif de cette institution, Dr Mark Dybul et M. Youssouf Sawadogo, directeur pays du Fonds Mondial au Togo, ont été élevés respectivement aux grades de Commandeur de l’Ordre national du Mérite et d’Officier de L’Ordre national du Mérite. Avant la remise des insignes honorifiques aux impétrants par le Premier ministre, au nom du chef de l’Etat, une notice biographique de Dr Mark Dybul a été présentée par le directeur de la Communication et de l’Information de la présidence de la République, M. Toba Tanama.

Selon cette notice, Dr Mark Dybul a, depuis 25 ans, travaillé dans les domaines du VIH et de la santé publique en tant que clinicien, scientifique, enseignant et administrateur. Directeur exécutif du Fonds Mondial, depuis 2013, le récipiendaire a, après avoir décroché son diplôme à la faculté de médecine de Georgetown (Washington DC), rejoint l’Institut national américain des allergies et des maladies infectieuses, où il a mené des études fondamentales et cliniques sur la virologie, l’immunologie et l’optimisation du traitement du VIH. Grand praticien pour avoir conduit, notamment le premier essai contrôlé randomisé d’un traitement par association antirétroviraux en Afrique, Dr Dybul est également l’un des architectes du Plan d’Urgence de l’ex-président des Etats-Unis, Barack Obama, dans la lutte contre le SIDA, mieux connu sous l’appellation PEPFAR. Il y a occupé les fonctions de directeur médical, sous-directeur, directeur adjoint et directeur par intérim et a pris ensuite la tête de l’organisme en 2006, devenant ainsi coordonnateur mondial de lutte contre le SIDA pour les Etats-Unis, avec rang d’ambassadeur au niveau d’un sous-secrétaire d’Etat. Professeur de l’Université de Georgetown, il a rédigé de nombreux articles scientifiques et politiques et s’est vu décerner divers diplômes et distinctions honorifiques.

Jules LEMOU

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