Nécrologie

Le monde universitaire salue la mémoire d’une de ses étoiles feu Pr François Messanvi Gbéassor

Membres du gouvernement, présidents d'universités et représentants des universités sœurs d'Afrique.
Le monde universitaire salue la mémoire d’une de ses étoiles feu Pr François Messanvi Gbéassor

La communauté universitaire du Togo a fait ses adieux à l’un de ses pédagogues visionnaires, ce monument à la brillante carrière, Pr François Messanvi Gbéassor, ancien président de l’Université de Lomé, ex-ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, qui a tiré sa révérence, le 10 janvier 2024. C’était au cours d’une cérémonie d’hommage organisée en sa mémoire, mercredi 31 janvier 2024, sur la Scène Bella Bellow de l’Université de Lomé. A l’occasion, membres du gouvernement, anciens et actuels présidents des universités du Togo, enseignants chercheurs, étudiants et personnel administratif de l’Université de Lomé ont salué les qualités exceptionnelles de celui qui aura, de façon indélébile, contribué, pendant 40 ans, au rayonnement des institutions universitaires togolaises et d’ailleurs.

La toge et le portrait de feu Pr Gbéassor.

« S’il y a quelque chose de plus fort que la mort, c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants ». Cette assertion pouvait se justifier, le 31 janvier 2024, au vu de la mobilisation et des nombreux témoignages pathétiques les uns que les autres, des sommités universitaires du Togo et d’Afrique, en hommage à feu Pr François Messanvi Gbéassor, ancien doyen de la Faculté des Sciences (FDS), ancien président de l’Université de Lomé et ancien ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, qui a entamé, le 10 janvier 2024, le voyage solitaire vers l’Eternel. Avec sa disparition, les universitaires ont perdu un homme de génie, l’Université de Lomé pleure un de ses enfants les plus illustres et de ceux qui ont planté les poutres maîtresses de sa construction scientifique, sociale et syndicale. L’assistance était unanime qu’il ne sera pas possible d’oublier cet enseignant chercheur aux qualités scientifiques reconnues, un conducteur d’hommes qui appartient, désormais, au panthéon culturel des universités et dont la vie peut être considérée comme un livre où les jeunes générations pourront trouver leur inspiration.

Le ministre Majesté Ihou Watéba de l’Enseignement supérieur et de la Recherche dira, à l’occasion, que ce qui compte au final, ce n’est pas le nombre d’années passées sur la terre, ni le nombre d’années au cours d’une vie, mais c’est surtout chaque vie qu’il y a eu dans chaque année passée. « Ceci pour dire tout simplement que le vrai tombeau des humains, c’est ce que nous gardons en mémoire, c’est ce que nous gardons dans nos cœurs. La mobilisation de ce jour témoigne de tout ce que le Pr Gbéassor fut dans la vie de chacun », a-t-il indiqué, avant de transmettre les condoléances du gouvernement à la famille éplorée et tous ceux à qui il a été cher.

Amoureux de la science et défenseur de l’université togolaise

Les membres de la famille éplorée reçoivent des salutations d’usage des autorités.

Pour le président de l’Université de Lomé, Pr Adama Mawulé Kpodar, la carrure et la carrière viagère du Pr Gbéassor invitent au devoir de vérité et de sincérité. « Il était un de nos anciens vénérés. Sa carrière universitaire le hissa aux plus hautes fonctions administratives, scientifiques et pédagogiques de notre temple universitaire. Il servit avec autant de foi et de déférence. Ses actions syndicales ont amélioré les conditions de vie des enseignants de l’université. Le président Gbéassor fut un homme d’action, sans le vouloir, presque sans le savoir. Il a préféré l’action par l’exemple. Les universités sont en deuil de la mort de notre collègue, de notre maître, de notre professeur, le président Gbéassor », a-t-il souligné. A sa famille et tous ses proches, le Pr Kpodar a promis que dans cette enceinte universitaire, sa personne et ses exemples ne seront pas oubliés.

Quant au Pr Sanda Komla, ancien président de l’Université de Kara et ancien 1er vice-président de l’Université de Lomé, sous feu Gbéassor, l’illustre disparu était un parrain, un mentor, un guide qui a pris beaucoup par la main pour leur apprendre le métier de chercheur. Pr Gbéassor reste, avant tout, selon lui, un amoureux de la recherche, fervent pilier de l’université togolaise. « Nous perdons en lui un grand chercheur, un érudit, un amoureux de la science et un ardent défenseur de l’université togolaise. Quelqu’un qui voulait tout faire pour que la recherche universitaire soit véritablement au service du développement. Très humain, très généreux, n’hésitant pas à partager son expérience administrative avec les novices. Il nous a appris à connaître l’administration universitaire, il nous a montré à faire attention à la gestion des hommes, lorsque nous sommes à des postes de responsabilité. Qu’à un poste de responsabilité, on n’est pas là pour exercer fondamentalement un pouvoir, on est là pour servir, pour faciliter, aider les uns et les autres à trouver leur chemin, de telle sorte que l’institution universitaire, dans son ensemble, puisse, avec les dynamiques individuelles, avancer vers l’excellence, vers la qualité », a-t-il témoigné.

Né le 30 novembre 1951 à Lomé, au Togo, Pr Gbéassor a marqué de son empreinte indélébile le domaine de la recherche scientifique. Professeur titulaire du CAMES, depuis juillet 1991, il a exercé une carrière exemplaire et a joué un rôle majeur dans la formation de plusieurs générations d’étudiants en physiologie, toxicologie, biochimie et pharmacie. Il a dirigé des recherches essentielles sur l’hypertension artérielle, le diabète, le paludisme, les maladies parasitaires et diarrhéiques, ainsi que l’ulcère.

Feu Messanvi Gbéassor sera inhumé, le 2 Février 2024, au cimetière catholique à Agbodrafo dans l’intimité familiale.

Faustin LAGBAI

 

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