Le département d’Anthropologie et des Etudes africaines, dans le souci d’être plus proche de la communauté et de rendre plus visible cette science de l’homme et de la société qu’est l’Anthropologie, a organisé, 30 juin 2023, à Lomé, une rencontre d’échanges dénommée « Journée scientifique d’Anthropologie au Togo ». Cette journée vise à informer le monde universitaire, les représentants d’entreprises, les responsables des organisations internationales, d’ONG et les administrations sur cette discipline et de discuter sur ses problématiques actuelles. L’événement a permis également de mettre en lumière l’importance de la science anthropologique et de discuter de ses implications et apports concrets pour un développement inclusif au Togo.
« Anthropologie : quelles contributions au développement inclusif du Togo ? ». C’est le thème retenu pour la première journée scientifique d’Anthropologie au Togo qui a eu lieu, vendredi dernier à l’Université de Lomé. En effet, l’Anthropologie en tant que discipline, rend compte de la complexité de l’homme dans sa diversité culturelle, sociale et socio-économique. Elle permet d’appréhender l’humain dans sa globalité et sa diversité socioculturelle en tant qu’être, en vue d’une meilleure adaptation aux problématiques émergentes de développement. C’est une science qui apporte beaucoup à la transformation actuelle du monde, de par la spécificité de sa démarche méthodologique et ses approches, ont fait remarquer les organisateurs. Selon eux, cette discipline est, aujourd’hui, très sollicitée dans de nombreux pays. Cependant, elle est méconnue dans les pays du Sud, notamment au Togo. D’où, la mise à l’écart de l’anthropologue dans les profils d’emplois des entreprises, la définition, l’implémentation, le suivi et l’évaluation des politiques publiques. Ce qui pose le problème de la contribution de l’anthropologue à l’action de développement dans le pays.
Cette journée scientifique vient donc lancer les actions de visibilité de cette discipline, en dévoilant sa contribution essentielle au développement inclusif du Togo. Les différentes communications présentées ont permis aux uns et aux autres de renforcer leurs connaissances sur la science anthropologique et d’approfondir leur compréhension sur les défis auxquels cette science de l’homme et de la société peut apporter des mesures idoines. L’événement a permis aussi de faire connaître les différents métiers de l’Anthropologie.
Pour comprendre les cultures, les comportements et les interactions humaines
A l’ouverture des travaux, le directeur de la Recherche et de l’Innovation, Pr Essohanam Boko, a souligné que dans un monde en perpétuelle mutation, la science anthropologique devrait être à l’avant-garde des autres disciplines lorsqu’il s’agit de la collecte des données qualitatives et des analyses structurantes et éclairées mettant au centre, les différences culturelles des peuples et la dynamique des sociétés, mais aussi, de toute prise de décision. Selon lui, l’Anthropologie offre une perspective précieuse pour comprendre les cultures, les comportements et les interactions humaines au sein des organisations.
Le doyen de la Faculté des Sciences de l’Homme et de la Société à l’Université de Lomé (UL), Pr Edinam Kola, pour sa part, a précisé que l’Anthropologie, en tant que discipline des sciences humaines et sociales, offre un regard pluriel sur la diversité et la complexité de la société. Elle permet de comprendre les dynamiques socio-culturelles et socio-économiques qui influencent le développement des sociétés, a-t-il dit. Pr Kola a confié, en outre, que face aux enjeux et défis de développement, le concept humain est de plus en plus mis au cœur des actions de développement, pour une durabilité des interventions. Pour le doyen de cette faculté, la responsabilité, aujourd’hui, est de former une nouvelle génération de professionnels conscients des enjeux du développement inclusif mettant l’humain au centre.
De son côté, le chef du département d’Anthropologie et des Etudes africaines à l’UL, Dr Mahamondou N’Djambara, a relevé que la spécificité de l’Anthropologie, c’est l’approche qualitative, en ce sens que ce n’est pas la répétition qui importe, mais plutôt l’occurrence. « Nous sommes dans une société multiculturelle et forcément, on a besoin de l’Anthropologie pour pouvoir avancer dans le processus de développement. Quand, on prend le PND et la feuille de route gouvernementale, toutes les actions qui sont programmées sont des actions culturelles. Donc, sans la dimension culturelle, ces actions ne pourraient pas être menées à bien », a-t-il fait comprendre.
D’autres activités suivront celle-ci pour mieux faire connaître ce département au public et mettre en lumière les contributions qu’un anthropologue peut apporter dans divers domaines.
Bernadette A. GNAMSOU
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