Le 1er Bataillon d’Intervention Rapide (1er BIR) a un nouveau commandant en chef, le Lt-col Tchangani Atafaï qui a pris fonction samedi 9 Mai 2020, au cours d’une cérémonie de prise de commandement présidée par le chef d’Etat-major de l’Armée de Terre, le col Kpatcha Sogoyou, à la base de ce bataillon, dans la préfecture d’Agoè-Nyivé. C’était en présence de plusieurs officiers supérieurs des forces armées togolaises(FAT) et d’autres invités. Le Lt-col Tchangani Atafaï remplace ainsi à la tête de ce bataillon d’élite le Col Bitala Madjoulba, retrouvé mort tragiquement le 4 mai dernier dans ses bureaux.
Dans un contexte marqué par ce deuil et par la crise sanitaire liée à la COVID-19, le cérémonial de prise de commandement au 1er Bataillon d’Intervention Rapide (1er BIR), empreinte d’émotion, a été réduit aux strictes formalités protocolaires respectant les mesures en vigueur pour contrer la redoutable et mortelle Covid-19.
L’assistance a observé d’abord une minute de silence en mémoire du commandant défunt de la BIR, puis le col Sogoyou a procédé au déroulement du cérémonial proprement dit pour concrétiser la prise de commandement de ce régiment par son nouveau maître. Pour ce faire, Col Sogoyou a appelé à la mise en place du nouveau commandant et de celle des couleurs nationales portées par un élément des forces armées togolaises (FAT), dans une ambiance de circonstance. La remise du drapeau au nouveau commandant par le chef d’Etat-major de l’armée de terre, signe de prise de commandement effective de ce camp et de soumission aux institutions de la République, a été Suivie de l’exécution de l’hymne national. Dans ses mots du moment, col Sogoyou a appelé les officiers, sous-officiers et hommes de rangs à reconnaitre désormais le lieutenant-colonel Tchangani Atafaï et à l’obéir en tout ce qu’il leur recommandera pour le bien du service, l’exécution des règlements militaires, l’observation des lois et le succès des armes du Togo.
Nommé par l’arrêté n° 20-00111/MDAC/CAB/20 du ministre de la Défense et des Anciens Combattants, en date du 05 Mai 2020, le Lieutenant-colonel Tchangani Atafaï, est né le 17 Juin 1973 à Kara. Il fut enfant de troupe au Collège Militaire de Tchitchao, aujourd’hui Collège Militaire Eyadema. Engagé dans les Forces Armées Togolaises à l’âge de 20 ans, il a effectué sa formation initiale d’officier à l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr de 1995 à 1998 et l’Application Infanterie Troupes Aéroportées à Montpellier (France). Breveté de l’Ecole de Guerre de Paris en 2018 et titulaire d’un Master professionnel « Défense et Dynamique industrielle » obtenu à l’Université Panthéon-Assas Paris II, le nouveau chef de corps du 1er Bataillon d’Intervention Rapide a fait l’Ecole d’Etat-major au Mali en 2012 et le Cours Capitaine en Chine. Ses premiers pas d’officier ont été fait au 2ème Régiment d’Infanterie d’Adidogomé en tant que Sous-lieutenant avant d’être affecté au 1er Régiment d’Infanterie de Zowla comme Adjoint au Chef Corps. Le Lieutenant-colonel Tchangani Atafaï a pris part à plusieurs opérations extérieures sous l’égide des Nation-Unies, au Soudan/Darfour (UNAMID), au Mali (MINUSMA) et en Côte d’Ivoire où il a commandé le 22ème Bataillon togolais de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire. Il est Officier de l’Ordre du Mono et Officier de l’Ordre National du Mérite. Jusqu’à sa nomination à la tête du 1er Bataillon d’Intervention Rapide ce quadragénaire commandait le Corps des Surveillants de l’Administration Pénitentiaire.
Une nomination dans un contexte de deuil
La nomination du Lt-col Tchangani Atafaï à la tête du 1er BIR fait suite à la triste et accablante nouvelle qui a pris de court tous les Togolais aux premières heures de ce lundi 4 mai 2020, le décès tragique du colonel Col Bitala Madjoulba. Ce dernier aura été l’un des plus valeureux officiers, selon l’avis de ses frères d’arme et de tous ceux qui s’intéressent à la question militaire, précise un communiqué. Ce texte reconnait au colonel défunt tant de qualités, dont celle d’un officier « très réglementaire, juste et généreux, qui savait mener et diriger ses hommes, avec beaucoup de prévoyance et d’anticipation dans l’action ». Le texte est conclu par la prière demandant « qu’il repose en paix et que Dieu veuille l’accueillir dans son vaste paradis ». Un vœu, somme toute, commun à tous les Togolais.
Bernardin ADJOSSE
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