Le Premier ministre, Komi Selom Klassou, a reçu, vendredi, à la Primature, à Lomé, les membres du groupe de travail du secteur de l’éducation, venus lui remettre les conclusions de leurs travaux. C’est le ministre de la Fonction Publique, du Travail et de la Réforme Administrative, M. Gilbert Bawara, qui a remis le document au chef du gouvernement, en présence du ministre des Enseignements Primaire et Secondaire et de la Formation professionnelle, M. Komi Paalamwé Tchakpélé et de son collègue de l’Enseignement Technique, M. Georges Kwawu Aïdam ainsi que les différents syndicats des enseignants.
En fin de semaine, le chef du gouvernement est donc rentré en possession du document final produit par la commission chargée de réfléchir sur les problème de l’éducation dans notre pays. Depuis le 18 janvier 2017, le gouvernement togolais a mis en place, un groupe de travail sur le secteur de l’éducation, en vue d’examiner les mesures susceptibles de régler les revendications qui sous-tendent les grèves des enseignants, afin de créer un climat de paix dans les écoles. Ainsi, après environ six semaines de discussions, d’échanges et de propositions entre le gouvernement et les différents syndicats des enseignants, sont parvenues à la rédaction de ce rapport qu’ils ont remis vendredi, au Premier ministre. Le chef du gouvernement a saisi, cette opportunité pour féliciter toutes les parties prenantes à ce dialogue et réitéré l’engagement du gouvernement à continuer de favoriser la recherche de solutions idoines aux problèmes du secteur éducatif, par le dialogue.
Nous vous proposons l’intégralité de l’intervention dans laquelle le Premier ministre fait le point de la situation.
INTREVENTION DU PREMIER MINISTRE A L’OCCASION DE LA CEREMONIE DE RECEPTION DU RAPPORT DU GROUPE DE TRAVAIL SUR LE SECTEUR EDUCATIF
Au Togo comme partout ailleurs, l’enseignement est un métier noble qui requiert des valeurs spécifiques. Le rôle déterminant et irremplaçable de l’enseignant est de transmettre le savoir par une approche qui permette à l’apprenant de découvrir les potentialités cachées en lui. Ce faisant, l’enseignant est comme une boussole qui active les aimants de curiosité, de la connaissance et de la sagesse chez les élèves. L’enseignant doit alors exprimer son engagement envers le bien-être, l’apprentissage et le développement cognitif des apprenants.
Dans sa volonté de privilégier le dialogue pour résoudre tout problème qui peut se poser, le Gouvernement, sous le leadership du Président de la République a mis en place le mercredi 18 janvier 2017, un groupe de travail sur le secteur de l’éducation en vue d’examiner les mesures susceptibles de régler les revendications qui sous-tendent les grèves des enseignants.
Après environ six semaines de discussions, d’échanges et de propositions, nous nous réjouissons ce jour de la réception des conclusions de vos travaux.
Je voudrais saisir cette opportunité pour féliciter toutes les parties prenantes en l’occurrence, les responsables et représentants des :
- Fédérations des syndicats de l’éducation membres du Cadre Permanent de Concertation (CPC),
- Centrales syndicales,
- Fédérations d’associations des parents d’élèves,
- L’enseignement confessionnel,
- La Coalition nationale togolaise pour l’éducation pour tous
- Et toutes les personnes ressources.
Tout ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et simplement, dit-on.
Je voudrais réitérer l’engagement du Gouvernement à continuer par favoriser, dans une approche globale, la recherche de solutions idoines aux problèmes du secteur éducatif. Ainsi, au sujet des doléances formulées par les syndicats de l’éducation, relatives à l’intégration des enseignants auxiliaires dans le cadre des fonctionnaires je veux rassurer le corps des enseignants de l’approche pragmatique qui guide le Gouvernement.
@ – Par conséquent, en application des dispositions du statut général de la fonction publique 12 747 enseignants ayant fourni leurs dossiers complets ont reçu leurs actes de nomination avec effet à compter du 1er janvier 2017. Il appartient à ceux dont les dossiers restent à compléter de le faire dans les meilleurs délais.
@- Au sujet de la question des cotisations ou prélèvements opérés sur le salaire de certains enseignants auxiliaires avant leur intégration dans le cadre des fonctionnaires, le Gouvernement décide de mettre en place une Cellule ad hoc chargée de régler le problème des enseignants concernés.
@- En ce qui concerne les émoluments des enseignants je puis vous assurer qu’ils bénéficient d’’’une attention particulière les enseignants. Des mesures incitatives ont toujours été appliquées à ce secteur et continuent d’être améliorées. Par exemple, au sujet de la grille salariale :
A diplôme égal le citoyen qui choisit la profession enseignante est recruté et classé dans une catégorie supérieure par rapport à un autre qui est recruté dans l’administration générale. A titre d’illustration, avec le diplôme de maîtrise obtenu la même année dans la même discipline, l’enseignant est surclassé dans la catégorie A1 indice 1300 tandis que son collègue de l’administration générale est classé en catégorie A2 indice 1100.
Nous tenons à porter à la connaissance du public qu’à l’instar des autres fonctionnaires, les enseignants ont bénéficié d’améliorations substantielles de leurs salaires au cours des dix dernières années, avec en moyenne une augmentation de plus de 70 % pour les enseignants en début de carrière et de plus de 80 % pour leurs aînés en fin de carrière, pour les catégories supérieures (confer tableau).
Mieux, pour les catégories inférieures ces améliorations se situent une moyenne entre 130 % en début de carrière et près de 200 % en fin de carrière.
A ce traitement salarial s’ajoutent d’autres avantages spécifiques en faveur des enseignants. Il s’agit d’une part des primes de rentrée et de bibliothèque et de la prime d’incitation à la profession et d’autre part d’un volume horaire allégé eu égard aux contraintes de la profession.
@- Toutefois, dans le souci de mieux répondre aux exigences particulières de cette noble profession, le Gouvernement étudiera avec beaucoup d’intérêts et dans un délai record la question du statut particulier des enseignants.
Nous voulons rassurer que tous les défis et préoccupations ayant fait l’objet des conclusions du Groupes de travail vont être examinés avec la même attention.
Dans cette optique le Gouvernement étudiera ensemble avec les autres acteurs du système éducatif la situation préoccupante en matière d’infrastructures mobilières et immobilières, d’équipement et de matériels didactiques, des effectifs des enseignants et du personnel d’encadrement pédagogique ainsi que la question de la formation initiale et continue.
Dans le même esprit la situation des enseignants du confessionnel, qui bénéficient déjà de l’appui de l’Etat, sera également examinée.
@- Vous comprenez donc que pour faire face efficacement à tous les défis que nous venons de relever de manière non exhaustive il faut la paix sociale. Le Gouvernement invite tous les acteurs du système éducatifs : enseignants, élèves, parents d’élèves, personnels d’encadrement, syndicats, etc. à œuvrer pour un climat de confiance et de sérénité pour la poursuite normale des activités scolaires. Car comme disait Raoul VANEIGEM « Ce qui s’enseigne par la peur rend le savoir craintif ».
C’est pourquoi nous déplorons les agissements de certains enseignants et responsables syndicaux qui en violation des règles d’étiques pédagogiques disent aux apprenants que : « les cours non assumés les jours de grève sont considérés comme faits ». Non, revenons à la raison.
En tout état de cause la violence n’a pas de place dans les établissements scolaires. A cet effet, le Gouvernement invite les élèves à s’abstenir de toute forme de violence aussi bien dans les établissements scolaires que sur les voies publiques.
En réitérant la volonté du Président de la République et la disponibilité du Gouvernement de continuer par créer les conditions pour un développement soutenu et inclusif, je reste confiant que chaque acteur jouera en toute responsabilité sa partition afin de préserver la paix sociale gage du développement.
Je vous remercie
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