Lomé, la capitale du Togo, a abrité ce 8 mars, la deuxième réunion du Groupe de Soutien à la Transition au Mali (GST-Mali) consacrée à la recherche des voies idoines pour une issue heureuse de la transition politique dans ce pays. Les travaux, tenus à l’hôtel 2 février, ont été ouverts par le chef de l’Etat, Faure Essozimna Gnassingbé, en présence du Premier ministre Victoire Tomégah-Dogbé, de la présidente de l’Assemblée nationale, Yawa Tségan, des présidents des institutions de la République et des membres du gouvernement. Les représentants des instituions partenaires, notamment la CEDEAO, l’Union Africaine et les Nations Unies ainsi que les diplomates des pays frères et amis du Mali étaient également présents pour apporter leur contribution à la recherche de solutions à la situation malienne.
Le Groupe de Soutien à la Transition au Mali (GST-Mali), coprésidé par l’Union Africaine, la CEDEAO et les Nations Unies, après sa réunion inaugurale le 20 novembre 2020 à Bamako, a tenu sa deuxième rencontre à Lomé. Elle a permis de faire succinctement l’état des avancées enregistrées dans la mise en œuvre de la transition depuis la première réunion, ainsi que l’application de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali issus du processus d’Alger. Les priorités retenues dans la charte, la feuille de route de la transition et le plan d’action du gouvernement ont été aussi examinés.
En effet, c’est le 9 octobre 2020 que le Comité de paix et de sécurité de l’UA a enjoint à la Commission de l’UA de mettre en place, en collaboration avec la CEDEAO, un cadre de solidarité envers le peuple malien et le gouvernement de transition. Depuis, le GST travaille d’arrache-pied pour réussir la transition et favoriser le retour à une vie constitutionnelle normale pour le développement harmonieux du Mali. Pour sa part, le gouvernement malien s’était engagé à poursuivre les efforts en vue de conduire le pays dans le processus inclusif de transition. Ceci, dans les délais fixés en concertation avec la communauté internationale, particulièrement la CEDEAO. Le respect de ses engagements a permis d’enregistrer des avancées dans tous les organes de transition, dans la mise en route des réformes politiques et institutionnelles, de même que la préparation des élections générales, avec pour finalité le retour à une situation constitutionnelle normale.
Le GST ayant pour but de fédérer les initiatives de soutien et de les traduire en action, en harmonie avec les priorités stratégiques du gouvernement de transition, la rencontre de Lomé a permis de faire le point des éléments essentiels de la mise en œuvre de la transition afin de répondre aux attentes des Maliens, notamment dans les domaines économiques et sociaux et la préparation adéquate des prochaines échéances électorales.
Soutien du Togo, devoir de solidarité et une question de communauté de défis
Pour le chef de l’Etat, Faure Essozimna Gnassingbé, le soutien à un pays frère dans un moment aussi délicat que celui d’une transition ne doit pas être un vœu pieux. C’est pourquoi il a salué l’action dynamique de la CEDEAO qui, en concertation avec les autres partenaires internationaux, autorise aujourd’hui d’espérer une sortie définitive de la crise.
«Le soutien indéfectible du Togo au Mali et mon engagement personnel pour une transition réussie dans ce pays, reposent, non seulement sur l’impérieux devoir de solidarité, mais aussi et surtout sur la communauté de défis et des enjeux sociaux politiques et sécuritaires qui se jouent en arrière-plan, avec des conséquences sous régionales et régionales certaines. La partition qu’il nous revient de jouer doit contribuer à la création des conditions nécessaires au développement d’un Etat malien capable de répondre aux besoins de ses citoyens, d’exercer pleinement son autorité sur l’ensemble de son territoire national et d’assumer efficacement ses responsabilités dans la promotion de la sécurité régionale et la recherche de solutions à d’autres défis communs», a souligné le président de la République.
Les enjeux variés de la situation malienne
Le chef de l’Etat, Faure Essozimna Gnassingbé, a insisté sur les enjeux nombreux et variés de la situation malienne. D’abord sa situation géopolitique qui en fait un pays carrefour dont l’instabilité prolongée aura un impact sur les pays voisins. Ensuite, la question de la cohésion sociale et la poursuite du processus de réconciliation. Enfin, la tourmente sécuritaire imposée par les groupes terroristes au nord du pays et qui se répand à grande échelle dans la sous-région.
Le chef de l’Etat a salué le courage et l’engagement des forces de défense et de sécurité déployées au Mali et dans tout le Sahel. Selon lui, le GST représente une aubaine pour rentabiliser l’action internationale en faveur de ce pays. Le président Faure Gnassingbé a réaffirmé la disponibilité et l’engagement sans faille du Togo à soutenir le Mali et à adhérer aux initiatives innovantes et solidaires, à l’image du GST-Mali, qui permettront de remettre ce pays sur la voie de la stabilité et de la paix durable.
Dans leurs interventions respectives, le ministre malien des Affaires étrangères M. Zeini Moulaye, le représentant de l’ONU, M. Jean Pierre Lacroix et le Commissaire à la paix et à la sécurité de l’UA, Smail Chergui, ont rendu hommage au chef de l’Etat pour ce qu’il fait pour le Togo et l’Afrique. Ils ont eu une pensée particulière pour l’armée togolaise qui se bat vaillamment sur le territoire malien et partout en Afrique. Ils ont témoigné leur gratitude aux partenaires qui se sont mobilisés pour la paix dans ce pays qui traverse une crise politique et sécuritaire aggravée par le coup d’Etat militaire du 18 août 2020.
Faustin LAGBAI
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