Le Forum Infra for Africa et l’Assemblée générale d’Africa 50 se sont tenus, les 3 et 4 Juillet 2023, à Lomé, sur le thème : « Bancable, évolutif, reproductible ». Ces assises se sont concentrées sur la mobilisation de flux de capitaux innovants et mixtes pour des projets d’infrastructures en Afrique. Acteurs du secteur privé, experts, décideurs politiques et chercheurs ont passé en revue la dernière décennie de développement des infrastructures en Afrique et discuté de la manière dont le continent peut tracer la voie à suivre. Entre panels et signatures d’accords, il ressort que des efforts coordonnés sont nécessaires de la part des investisseurs institutionnels privés et publics, des prêteurs concessionnaires, des fournisseurs et des experts d’assistance technique. Ceci, afin d’accroître le déploiement et l’investissement à long terme de sources nationales de financement dans des actifs productifs. « Togo : la nouvelle star de l’Afrique » a été l’un des panels animés, le 4 juillet, par Victoire Tomégah-Dogbé, Premier ministre du Togo. Cette session a analysé les développements économiques en Afrique de l’Ouest, en se concentrant sur le rôle du Togo en tant que porte d’entrée commerciale stratégique pour la région.
La journée du 4 juillet 2023, a démarré par une discussion sur le développement économique et des infrastructures dans la région, avec un focus sur le Togo. L’oratrice principale, le Premier ministre Victoire Tomégah-Dogbé, a énuméré les initiatives lancées par le Togo et parlé de la manière dont le gouvernement envisage attirer davantage d’investissements étrangers pour stimuler la croissance économique du pays.
« Nous vivons une concentration de crises qui est associée à de vieilles menaces économiques qui fragilisent nos sociétés et impactent énormément nos finances publiques. Aucune région du continent n’échappe à cette accélération inédite de décroissance des économies. Le piège se referme sur nos économies et ainsi nos repères et certitudes disparaissent. Nous sommes persuadés que le Togo, de par sa position au cœur de l’Afrique de l’Ouest, ses acquis et ambitions affichées, offre des opportunités ainsi que des solutions pour la relance de la croissance économique », a observé, d’entrée, Mme Tomégah-Dogbé. Enumérant les atouts, elle a estimé que le Togo est un pays innovateur, réformateur et stable, qui prend à cœur les questions sécuritaires. Le Togo, relève-t-elle, a démontré sa résilience face aux chocs et n’a pas manqué d’opérer des réformes audacieuses dans plusieurs secteurs. Ceci, grâce au leadership et à la vision éclairée du chef de l’Etat Faure Essozimna Gnassingbé, qui ont permis d’attirer des investissements stratégiques importants dans des secteurs clés, tels que les infrastructures portuaires, aéroportuaires et logistiques.
La stabilité, un élément essentiel pour un cadre favorable aux investissements
Ce leadership, a-t-elle poursuivi, a été hautement déterminant dans l’anticipation et la mise en place de dispositifs pour faire face aux défis sécuritaires dans la sous-région et, particulièrement, au Togo. Ainsi, plusieurs programmes et projets sociaux ont été mis en place, afin de défendre et protéger les populations. « La stabilité est un élément essentiel pour créer un cadre favorable aux investissements. Nous avons pensé qu’il est nécessaire de mettre en place une gouvernance stable, prévisible, qui rassure les investisseurs et leur permet de planifier des investissements sur le long terme, en toute confiance. Nous avons également des politiques cohérentes et essayons de solidifier nos institutions, car elles constituent des éléments importants pour la stabilité économique de notre pays. Je voudrais insister sur le fait que tout ce que je dis, se retrouve dans notre feuille de route gouvernementale qui met l’accent sur un certain nombre de réformes, mais aussi, sur des projets structurants pour le secteur privé. Ce qui nous permet d’allier la rentabilité, l’efficacité et la durabilité », a souligné la cheffe de gouvernement.
Ces dernières années a-t-elle poursuivi, le gouvernement a mis l’accent sur la politique de promotion d’investissements et la protection des investisseurs. Une autre mesure pour favoriser l’investissement est l’adoption de la loi portant statut de la zone franche dans le secteur du textile et de l’habillement, qui permet aux investisseurs de s’installer dans le pays. Elle a également insisté sur la diplomatie agile, hybride et diversifiée, mise en place pour attirer des investisseurs publics et surtout privés, avec l’entrée du Togo dans le Commonwealth, son admission récente au programme MCC des Etats-Unis, ainsi que le dynamisme mis sur pied pour faire de la ZLECAF une réalité dans le pays.
L’autoroute de l’Unité, une des priorités du Togo
S’agissant des secteurs prioritaires où il faudra le plus investir, Mme Tomégah-Dogbé a expliqué que la feuille de route gouvernementale comprend trois axes stratégiques, notamment, l’inclusion, la densification de la création d’emplois à partir des atouts du pays et le développement d’infrastructures de soutien, dont le digital et l’énergie. « En l’espace de moins de deux ans, nous avons réussi à créer plus de 2000 emplois et nous sommes convaincus que quand nous arriverons à identifier de beaux projets, nous pourrons rapidement créer de la valeur ajoutée. L’agriculture est un secteur porteur en pleine transformation au Togo où nous parlons de souveraineté alimentaire. Le Togo est un pays des entrepreneurs réels et nous comptons faire de notre nation, un pays stable, en paix, moderne, ambitieux, avec une croissance économique durable et profitable à tous », a rassuré le Premier ministre.
En dehors de cette présentation, il y avait un panel animé par la ministre des Travaux publiques, Mme Zouréhatou Tcha-Kondo Kassah-Traoré, sur le projet de construction de l’autoroute de l’Unité. Un dédoublement de 637 km de la route nationale N°1 de Davié à Cinkassé, sous le modèle de partenariat public-privé (PPP) qui permettra de désengorger et de fournir des services aux cinq régions du Togo, ainsi qu’aux pays de l’hinterland tels le Burkina-Faso, le Mali et le Niger.
Faustin LAGBAI
Mélissa BATABA
Clémentine PANASSA
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