La Cour suprême, associée à tout le corps judiciaire, a fait ses adieux, au collègue, ami et parent Nicolas Tchodiyè Kouyou, magistrat conseiller à la Chambre judiciaire de ladite Cour. Passé à l’Orient de l’Eternité, le 17 mai dernier, dans sa 56e année, alors que la veille même, il avait siégé en audience, celui qu’on appelait affectueusement « Parent » a reçu les hommages dignes de son parcours de la part de ses pairs, vendredi à Lomé. La cérémonie pleine d’émotion, de tristesse et d’étreinte, s’est déroulée dans la salle des audiences, en présence des membres du gouvernement, de la famille éprouvée, des amis et proches. A l’unisson, tous les éloges ont reconnu à l’illustre disparu les qualités d’un homme qui symbolisait la foi en la vertu de l’effort et de la ténacité, lesquelles valeurs ont forcé l’admiration de sa hiérarchie qui ne s’est pas fait prier pour l’élever au plus haut sommet de sa carrière.
Le juge Yaya remet les habits de travail du décédé á la famille éplorée.
Depuis le 17 mai passé, le magistrat Nicolas Tchodiyè Kouyou, conseiller à la Chambre judiciaire de la Cour suprême, a abandonné son maillet et tous ses outils, laissant dans la désolation, le désarroi et l’amertume ses camarades, parents et amis. Tout simplement, parce qu’il a été rappelé à son créateur, alors qu’il n’avait que 56 ans. Que c’est dommage! C’est ainsi que dans l’affliction et une profonde douleur, tout le corps judiciaire lui a témoigné sa reconnaissance, pour l’immense travail qualitatif dont il a su faire montre, tout au long dans sa brillante et exaltante carrière.
Les honneurs d’ un détachement de la gendarmerie au de cujus.
Procession du corps judiciaire, entrée de la dépouille et sonnerie aux morts, vibrants témoignages des collègues, remise de la toge et de la toque à la famille et dépôt des lys ont été les moments palpitants de cette cérémonie empreinte de lourdeur et d’émotion. Et c’est avec une voix étreinte de tristesse et de chagrin que le collègue promotionnaire, Kodjo Gnambi Garba, prend la parole pour retracer la vie de ce géant, monument de l’appareil judiciaire du Togo, qui est allé très vite de promotion en promotion. Et à droit, car « Sur le plan professionnel, il était un magistrat exemplaire, bon, loyal, digne et très rompu à la tâche. Cela lui valait l’estime de sa hiérarchie et de ses autres collègues. C’était une belle plume, mais un avare en paroles. Méticuleux et toujours souriant, il aimait examiner chaque élément d’un dossier avant de se faire son opinion. Il acceptait volontiers la contradiction et se pliait s’il venait à être convaincu de la pertinence de la proposition contraire à la sienne ». Pour lui, la grande douleur trouve tout son sens dans la soudaineté de la disparition de l’illustre personnage qui tire sa révérence au lendemain d’une audience à laquelle il avait bien pris part, « abandonnant lui aussi, sur le chantier, tous ses outils », sans crier gare. Quoique le sachant malade, tout le monde estimait, depuis un moment, que la tempête était enfin passée, suite aux épisodes de maladies qu’il a connues. Nanti des expériences acquises dans les juridictions de fond, le défunt, selon les éloges du président de la Chambre judiciaire, Guy Bassa, avait foi en ses ressources et en sa capacité à affronter et à résoudre les équations juridiques et à « servir la justice avec la meilleure de ses ressources ».
Procession
Magistrat aimable, distingué et discret, feu Nicolas Tchodiyè Kouyou recelait de culture, de sensibilité, de bienveillance, de modestie et de sincérité. Pétri de grande humilité, il « était convaincu de la noblesse de la profession de magistrat, a servi avec passion la justice, toujours animé d’un sentiment du devoir, observant et exigeant qu’on observe l’honneur de ce métier », a souligné Guy Bassa, la voix grave, avant de souligner la grande contribution du disparu à l’édification de l’Etat de droit et à la reddition d’une justice juste au profit des justiciables.
Pour l’ensemble des magistrats, feu Tchodiyè Kouyou symbolisait tout simplement la foi en la vertu de l’effort et de la ténacité et sa patiente ascension sur l’échelle de la hiérarchie professionnelle reste digne de servir d’exemple.
Les membres du gouvernement et le corps judiciaire en grand nombre
Et le président de la Cour suprême, Abdoulaye Yaya, d’appeler chacun à considérer la mort comme un fait ordinaire et à se dire que tout le monde mourra. Ce qui rendra les hommes moins prétentieux, moins orgueilleux.
Né le 12 décembre 1968 à Mangoassi, dans la préfecture de Wawa, feu Nicolas Tchodiyè Kouyou, pour ses mérites, a été élevé au grade de Chevalier de l’Ordre du Mono. Jeudi déjà, une veillée de prières et de chants a eu lieu au domicile du défunt.
Il a été inhumé, samedi, dans son village natal à Soumdina-Haut.
Que ses œuvres l’accompagnent !
Zeus POUH-PEKA
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