Le Conseil National de Lutte contre le Sida et les IST (CNLS-IST) organe national de coordination et de suivi de l’ensemble des activités de lutte contre le VIH/SIDA organise, ce jeudi 28 juin, un atelier de revue annuelle des activités de lutte contre le VIH/SIDA au Togo en 2017. Les travaux se tiennent jusqu’à vendredi 29 juin, en présence de toutes les parties prenantes pour faire le point sur les principaux indicateurs du Plan Opérationnel 2016-2018, en vue de mieux orienter la lutte pour l’atteinte des objectifs 90-90-90 de l’ONUSIDA.
Revue annuelle des activités de la riposte nationale au VIH/SIDA : bilan des activités après deux années de mise en œuvre du Plan Stratégique National (PSN 2016-2020). Tel est l’exercice auquel ont été conviés tous les acteurs et partenaires de lutte contre les IST/VIH/SIDA au cours d’un atelier ouvert, à Lomé.
Ainsi, après deux ans de mise en œuvre du Plan Opérationnel où en est-on dans l’accélération de la mise en œuvre des interventions dans la perspective des objectifs 90-90-90 de l’ONUSIDA en 2018 ?
Selon le coordonnateur du CNLS, Pr Vincent Pitchè, la prévalence du VIH estimée en 2017 est de 2,1%. Sur le plan programmatique, des services accrus de prévention ont été délivrés aux populations cibles du PSN à savoir : les populations clés, les jeunes adolescents et les femmes. En matière de conseil dépistage sur les 105000 PVVIH estimés, 66% connaissent leur statut. Des progrès ont également été enregistrés en termes de couverture géographique des services de Prévention de la Transmission VIH de la Mère à l’Enfant (PTME) au niveau national. En ce qui concerne les soins, 59752 PVVIH étaient sous traitement ARV à la fin de l’année 2017, soit un taux thérapeutique de 57%. Toujours en matière de prise en charge globale du VIH, grâce au dynamisme de la société civile, le ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, des efforts sont effectués pour intensifier la lutte contre les problèmes de stigmatisation et de discrimination dans le cadre de la création d’un environnement favorable. En matière de financement, le Togo dépense en moyenne, chaque année depuis 5 ans, environ 10 milliards de FCFA dans la réponse nationale. L’augmentation des financements disponibles a été significative, cette année, avec plus de 19 milliards de F CFA contre 14 milliards en 2016, et une amélioration notable du taux de consommation de ressources, même s’il persiste encore quelques goulots d’étranglement pour être plus performant, a indiqué, M. Pitchè.
Des défis à relever
En effet, les besoins non couverts en matière de PTME sont respectivement de 20% et 43% dans Lomé Commune et Maritime contre 8% et 2% dans les régions de la Kara et des Savanes. En matière de soins, l’accès de l’offre de services à la charge virale est encore le grand tendon d’Achille, avec seulement 14% des PVVIH sous ARV en 2017. En ce qui concerne la suppression de la charge virale par le traitement ARV, le niveau d’atteinte de cet objectif reste le plus faible en 2017, avec 55%. Par ailleurs, si le niveau de performance reste très élevé depuis plusieurs années dans la prise en charge de la co-infection Tuberculose/VIH, celle des autres co-infections VIH/hépatites virales reste un parent pauvre.
Ouvrant les travaux au nom du ministre de la Santé et de la Protection sociale, Mme Eugénie Akakpo, directrice de cabinet, a souligné que les résultats encourageants cités plus hauts ont été rendus possibles grâce à l’implication des plus hautes autorités de l’Etat, l’engagement des acteurs et des partenaires. Malgré ces résultats positifs, il reste d’énormes défis à relever pour parvenir à l’élimination de la transmission du VIH de la mère à l’enfant à l’horizon 2020, à l’amélioration de la qualité de l’offre de services pour les personnes qui en ont besoin et à améliorer significativement la mobilisation des financements pour accélérer la riposte nationale, afin d’atteindre les objectifs 90-90-90 en 2020. Mme Akakpo a exhorté les participants à trouver ensemble des solutions opérationnelles pour relever tous ces goulots d’étranglement qui handicapent l’efficacité de la réponse nationale.
Dr Angèle Maboudou, représentant le directeur pays de l’ONUSIDA, a salué les progrès enregistrés par le Togo dans la riposte au SIDA. Tout en garantissant le pays qu’en plus d’être une priorité intrinsèque la lutte contre le SIDA figure encore en bonne place dans le document cadre de coopération des Nations Unies présent et à venir. Elle a réaffirmé la disponibilité de l’ensemble des agences à accompagner le gouvernement et les différents secteurs, pour qu’ensemble, la vision zéro décès lié au SIDA, zéro discrimination et zéro nouvelle infection à VIH, soit traduite dans les faits, ainsi que celle des trois 90 d’ici à 2020 pour mieux mettre fin au SIDA d’ici 2030.
Blandine TAGBA-ABAKI
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