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Le CIPCRE-Togo se mobilise contre le phénomène d’exploitation sexuelle et trafic des enfants

Table d'honneur lors de l'atelier
Le CIPCRE-Togo se mobilise contre le phénomène d’exploitation sexuelle et trafic des enfants

Un atelier de présentation des résultats de l’étude diagnostique sur la situation des enfants victimes d’exploitation sexuelle et de trafic dans la zone sud-est de la Région Maritime s’est déroulé, vendredi 3 janvier 2025, à Lomé, à l’initiative du Cercle International pour la Promotion de la Création (CIPCRE).

Cette rencontre a permis de décrypter l’effectivité de la pratique dans les préfectures de Yoto, Bas-Mono et dans les cantons d’Adoéta et d’Agoégan dans les Lacs, en vue de rendre compte aux décideurs des difficultés que rencontrent ces enfants.

Le phénomène de la traite des enfants n’épargne aucune nation. Selon les estimations des Nations Unies, il toucherait plus de 1.200.000 enfants, chaque année. Les enfants sont déplacés pour être exploités sexuellement sous le couvert d’activités normales comme celles de domestique, des travailleurs agricoles ou travailleurs dans le secteur informel urbain. Ils sont de plus en plus nombreux, ces enfants qui, malgré leur jeune âge, sont soumis aux rapports sexuels des adultes. Ceci crée en eux des traumatismes à vie. Pour venir à bout de cette situation, le Cercle International pour la Promotion de la Création (CIPCRE) a organisé, le 3 janvier 2025, à Lomé, un atelier de restitution de l’étude diagnostique sur la situation des enfants victimes d’exploitation sexuelle et de trafic dans la zone sud-est de la Région Maritime. L’objectif étant d’amener les acteurs concernés à se pencher sur les défis à relever, en vue de procurer à ces enfants la dignité et la sécurité.

L’assistance à la rencontre

En effet, cette étude a procédé par une approche mixte : quantitative et qualitative. Elle a privilégié un croisement de différents instruments de collecte de données, à savoir : des questionnaires adressés aux populations cibles. Les questionnaires ont été administrés à 112 personnes (67 femmes et 55 hommes). Quant aux entretiens individuels, ils ont concerné des parents, en tant que premiers responsables de l’éducation de ces enfants, ainsi que les autorités locales. Ainsi, les résultats confirment qu’aucune région n’est épargnée par cette pratique. Cette étude a également pris en compte l’impact de ce phénomène sur les enfants. Les conséquences comprennent, entre autres, des dommages physiques, émotionnels et psychologiques graves et persistants pour le reste de la vie de ces enfants. En plus de faire souffrir les enfants qui en sont victimes, l’exploitation sexuelle crée des fractures au sein des familles et compromet le futur des communautés entières.

Au terme de cette étude, des recommandations ont été faites, notamment la nécessité et l’opportunité de renforcement des mesures de lutte contre l’exploitation sexuelle, le renforcement de la capacité de résilience des populations concernées, l’accompagnement des ONG dans leurs activités sur le terrain, l’implication des enfants dans les activités de lutte contre le phénomène, l’organisation des séances de sensibilisation et d’éducation, etc.

Apporter une solution nationale durable

A l’occasion, le directeur général de la Protection de l’enfance, M. Kondoh Kandalé, a souligné l’engagement des acteurs concernés aux côtés du gouvernement, en vue d’apporter une réponse nationale durable à la question de l’exploitation sexuelle des enfants. « Les résultats de cette étude diagnostique nous réconfortent. Dans le souci de lutter contre l’exploitation sexuelle, le gouvernement a pris, dans une approche globale, des mesures diversifiées pour protéger les femmes, les filles et les enfants. Au lendemain de la ratification de la convention relative aux droits de l’enfant par notre pays, le 1er août 1990, le Togo a signé et ratifié la quasi-totalité des instruments de protection de l’enfant contre l’exploitation sexuelle, aux plans africains, sous régional et international », a-t-il indiqué. Pour lui, les enfants sont encore plus susceptibles d’être victimes de la traite, dans un contexte où les conditions socioéconomiques sont exacerbées par les implications de la crise sécuritaire dans la partie septentrionale du Togo.

De l’avis du directeur général du CIPCRE, Rév. Jean Blaise Kenmogne, cette initiative vient du constat que beaucoup de mineurs togolais travaillent dans les pays limitrophes comme le Bénin, dans les restaurants, des rues et débits de boissons. Pour lui, il fallait faire une étude diagnostique pour mieux comprendre le phénomène et voir comment apporter une solution, en vue de réduire les souffrances et l’exploitation des enfants.

En ce qui concerne le choix de cette localité, il a fait comprendre qu’il ne fallait pas trop embrasser, au risque de faire un travail de surface. « Nous avons voulu faire un travail approfondi et mener un programme de lutte contre le phénomène par la sensibilisation, l’éducation, la formation et préparer les acteurs et les parents à s’engager dans cette lutte », a-t-il fait savoir.

Firmin DEFALEONA

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