Le gouvernement entend mettre toutes les stratégies en place pour faciliter la mise en œuvre de son ambitieux Plan National de Développement. C’est à cet effet que le chef de l’Etat, Faure Essozimna Gnassingbé, a procédé ce lundi 4 mars 2019, à Lomé, au lancement officiel de cette feuille de route quinquennale (2018-2022) qui se donne le défi de faire du Togo, la plateforme économique par excellence dans la sous-région. La cérémonie de lancement s’est déroulée en présence d’un parterre de personnalités, dont le Premier ministre Komi Selom Klassou, la Présidente de l’Assemblée nationale, Yawa Dzigbodi Tségan, des présidents d’institutions et des partenaires au développement.
Le document de référence pour désormais piloter l’action du gouvernement et les relations avec l’ensemble des partenaires du Togo, le Plan National de Développement (PND), a été officiellement mis sur les rails, hier, au cours d’une cérémonie de lancement présidée, à l’Hôtel 2 Février, par le chef de l’Etat, Faure Essozimna Gnassingé. Le PND, qui se veut un programme de développement novateur, est conçu autour de trois grands axes. Il permettra de mettre en place un hub logistique d’excellence et un centre d’affaires de premier ordre dans la sous-région. Cette stratégie se concentrera sur l’amélioration des infrastructures et des procédures au Port de Lomé, pour l’instant, le seul en eaux profondes de la sous-région, le renforcement des infrastructures routières et le hub aérien. Plusieurs projets sont attendus dans le numérique. Des infrastructures clés devraient être renforcées pour augmenter la qualité des services fournis aux usagers dans ce secteur. Le PND ambitionne aussi de révéler le Togo comme un centre de tourisme d’affaires et d’ériger la capitale Lomé, déjà centre par excellence des institutions financières (Boad, Bidc, Orabank, Ecobank, AFG ex-fonds Gari), comme plateforme financière et d’affaires de premier rang en Afrique.
Le deuxième axe va s’atteler à développer des pôles de transformation agricole, manufacturiers et d’industries extractives. Cet axe table sur l’ambitieux projet de création des agropoles, la mise en place de parcs industriels, la stratégie nationale d’électrification, avec un taux de pénétration de 50% à l’horizon 2020 et 75% en 2025, la relance du secteur minier, ainsi que la promotion des entreprises artisanales et des activités commerciales.
Au troisième axe, le gouvernement cherche à consolider le développement social et renforcer les mécanismes d’inclusion. L’attention est ici portée sur le renforcement du système éducatif et de la formation professionnelle, la fourniture des services sociaux de base (soins de santé de qualité, eau, électricité domestique), l’employabilité des jeunes, l’inclusion financière, l’équité et l’égalité des sexes, la protection sociale et de l’environnement.
Pour les cinq ans d’activités planifiées, plus de 4622,2 milliards de FCFA (environ 8,3 milliards $) de ressources devraient être mobilisées, afin de transformer structurellement l’économie pour une croissance forte, durable, résiliente, inclusive et créatrice d’emplois, améliorant le bien-être social.
La participation citoyenne nécessaire à la réussite du PND
Dans son allocution de lancement, le président de la République, Faure Essozimna Gnassingbé, a d’abord relevé et salué le mérite des braves populations laborieuses du Togo, soulignant que « chaque jour, entre le lever et le coucher du soleil -et même plus encore- ce sont elles qui donnent vie à notre devise nationale, dont le premier mot est Travail ». A son avis, le pari du Plan National de Développement 2018-2022 repose sur cette valeur qu’est l’amour du travail qui « génère la croissance », et la détermination à « tout mettre en œuvre pour partager les fruits de la croissance ».
Le chef de l’Etat qui s’est montré optimiste en l’avenir du pays, a fait entendre que « le PND porte de grandes ambitions. Ce n’est pas juste un plan de plus. Ce n’est pas non plus un outil de théoriciens qui seraient les seuls à pouvoir en parler.
Non. Le PND est formulé dans une démarche inclusive et cohérente, dont la trame demeure la recherche de meilleures conditions de vie pour nos populations ». Pour le chef de l’Etat, les appuis extérieurs demeurent des catalyseurs importants dans la mise œuvre du PND.
« Mais je souhaite que nous gardions à l’esprit que notre développement est avant tout un processus endogène par lequel nous devons coordonner nos actions et légitimer nos choix, en mettant l’accent sur la rigueur et la bonne gouvernance. Ce faisant, la participation citoyenne sera également renforcée, car le civisme fiscal est une composante importante pour la réussite de notre PND. Le consentement de tous les contribuables à l’impôt participe de la démarche inclusive recherchée dans le PND, tout en ayant comme pendant naturel l’obligation de reddition de comptes à tous les niveaux»,a-t-il souligné.
Le président Faure a souligné la responsabilité des pouvoirs publics et de l’administration, qui doivent mettre compétence, professionnalisme et dévouement au service de la réussite du PND. Il y a aussi la responsabilité du secteur privé, qui dispose majoritairement des leviers capables d’influer sur l’investissement et de faire éclore les nombreuses potentialités, dont regorge le Togo. Il n’a pas passé sous silence la responsabilité des citoyens dans leur ensemble, dont il est attendu une appropriation du PND et une implication des premières heures, car ils sont tout à la fois le point de départ et l’aboutissement de tout ce qui se fait en matière de développement.
Auparavant, M. Carlos Lopes, un spécialiste des questions de développement aux Nations Unies a fait valoir que la réussite du PND est subordonnée à certains défis à relever, dont la gestion rationnelle du cadre macroéconomique, l’investissement en infrastructures physiques et humaines et une stratégie de croissance par la libéralisation du commerce, notamment. Il faut aussi attirer la mobilisation des ressources nécessaires. Selon lui, le PND « s’attaque à des secteurs promoteurs », dans un pays réformateur de premier plan en Afrique.
Le porte-parole des jeunes à la cérémonie, M. Koudou K. Dovi a dit l’adhésion des jeunes aux objectifs du PND, en faisant cas des valeurs qu’il porte : « l’inclusion » et « la prospérité partagée ».
La cérémonie qui s’est déroulée dans une ambiance de partage, a été marquée par l’animation d’un panel autour du PND. Les panélistes sont composés d’anciens premiers ministres du Togo, Gilbert Fossoun Houngbo et du Bénin, Lionel Zinsou, ainsi que d’autres personnalités telles que le DG du groupe Ecobank M. Ade Ayeyemi et M. Sevaistre, expert en développement. Ils avaient à répondre à trois questions, permettant de savoir, d’une part, si le PND était un programme crédible, d’autre part, comment financer le programme et comment mobiliser le secteur privé autour de ses objectifs. Pour les intervenants, il ne fait aucun doute, le PND est un programme bien ficelé autour des objectifs clairs. La mise en œuvre de ses axes stratégiques, dans un esprit de partenariat public-privé laisse augurer un avenir prometteur pour ce programme novateur qui nécessite la mobilisation de tous les acteurs. Le dynamisme de mobilisation déjà en cours prouve à suffisance que le pays dispose de capacités pour mobiliser les ressources.
La cérémonie a pris fin avec la remise de prix aux trois premiers lauréats du concours logo du PDN ET par la signature d’un accord de partenariat entre le gouvernement et le groupe Ecobank, pour la mise en œuvre de ce plan. Les documents ont été signés par le ministre Sani Yaya de l’Economie et des Finances et M. Ade Ayeyemi.
Bernadin ADJOSSE
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