Une rencontre artistique intitulée « Arbre à palabre » a eu lieu, le 15 décembre 2022, à la bibliothèque de l’Université de Lomé, en présence des acteurs culturels et des étudiants. C’est un débat informel autour de l’exposition « Réconciliation des mémoires ou la chronique d’une mère » du photographe Jacques Do Kokou qui s’est tenue, du 24 novembre au 16 décembre.
L’exposition photographique « Réconciliation des mémoires ou la chronique d’une mère » a été présentée aux étudiants et acteurs culturels dans les jardins de la bibliothèque de l’Université de Lomé, jeudi 15 décembre 2022. Pour l’auteur de l’exposition, Jacques Do Kokou, « Réconciliation des mémoires » explore par le regard, le patrimoine de l’époque coloniale. « Mon ambition est de parcourir, à travers les documents d’archives, les photos des ruines, des constructions anciennes, les témoignages et les écrits des historiens, mais aussi les récits personnels des métis issus de l’union entre les ressortissants des pays colonisateurs/administrateurs à savoir : allemands, anglais, français et ceux du Togo colonisé, pour arriver à mettre en valeur les traces qui subsistent de cette période qui n’a pas une histoire d’amour pour les colonisés ». Parmi les photos exposées, il y a « Ecole de la mission catholique » à Aného, « Bungalow de fonctionnaire de l’administration 1909 » au quartier administratif à Lomé, « Ex-polyclinique de Lomé », « Bureau des douanes (1903) Lomé », « Wharf après la réparation de 1912 », « Restes du Wharf français », « Vue d’Atakpamé du village de Djama Todji ». En tout, cinquante photos, à savoir : dix sur des panneaux publicitaires dans les rues de la ville de Lomé et quarante sur le site de l’exposition à l’Université de Lomé et une vidéo documentaire. « À travers ce projet, je présente les matériaux photographiques produits et recueillis lors de mes pérégrinations à travers le pays : les ruines des constructions anciennes et les bâtiments encore debout, les cartes postales, les documents d’archives, les témoignages et les écrits des historiens…qui nous renvoient à des histoires singulières et collectives », a déclaré Jacques Do Kokou. Selon l’artiste, cette exposition est destinée à tout le monde et surtout à la jeune génération, parce que la réconciliation passe par un devoir de mémoire, pour permettre le vivre ensemble. « Mon intérêt pour immortaliser le temps par la photo a fait qu’à ce jour, je possède des archives composées de négatifs, de diapositives, de fichiers numériques de 1970 à 2022, dans lesquelles, je choisis de la matière, pour partager avec le public, en particulier les jeunes, ma préoccupation pour la préservation et la conservation de la mémoire par la photographie, parce que la connaissance du passé permet de libérer le présent et l’avenir ».
Il a souligné également que sa démarche consiste à amener le débat sur la période avant l’arrivée des blancs, la colonisation et ses répercussions sur l’ordre mondial, d’une part, à mettre l’accent sur la conservation et la préservation des archives qui ne transmettent de « valeurs » que par rapport au passé, d’autre part.
La visite de cette exposition a été suivie de la projection de la vidéo documentaire, portraits et récits personnels des métis issus de l’union entre les ressortissants des pays colonisateurs (Allemagne et France surtout) et ceux du Togo colonisé. Il y a eu aussi un débat informel animé par Jacques Do Kokou qui avait à ses côtés des enseignants de l’UL tels que MM. Kangni Alem, Azamédé Kokou, Henekou Patron. Ces derniers ont salué le travail de l’artiste et ont invité chacun à œuvrer pour la sauvegarde du patrimoine culturel.
Notons que la concrétisation du projet est le résultat de la collaboration entre la Présidence de l’UL, de la Bibliothèque et le département d’Histoire et d’archéologie.
Dorothée BROOHM
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