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L’APTV et l’OIF offrent un accompagnement aux jeunes filles-mères dans 9 communes

Ici, les filles-mères apprennent à fabriquer le savon.
L’APTV et l’OIF offrent un accompagnement aux jeunes filles-mères dans 9 communes

100 jeunes filles-mères adolescentes, issues de trois communes de la préfecture de Yoto, quatre communes du Grand Lomé et deux communes de la préfecture du Zio, ont bénéficié, de février à novembre 2022, d’une formation en entrepreneuriat, développement d’activités génératrices de revenus, leadership et éducation financière. Cette formation est réalisée par l’Association Précieux Trésor de Vie (APTV), dans le cadre de son projet « Autonomisation économique et promotion sociale de la jeune fille mère adolescente vulnérable », financé par l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), à travers le Fonds de solidarité Francophonie Avec Elles (FAE).

Au Togo, 1244 filles ont abandonné l’école, en 2021, pour cause de grossesses et le phénomène ne cesse de s’amplifier. Ce phénomène ajouté aux nombreuses vulnérabilités dont sont victimes les filles-mères dans leurs communautés ont amené l’Association Précieux Trésor de Vie (APTV) à conduire une petite étude de terrain dans certains villages, à travers des actions de sensibilisation et d’écoute, entre 2015 et 2016. Cette étude reconduite, d’août 2020 à janvier 2021, sous la forme d’un projet pilote intitulé « DEUXIEME CHANCE-Jeunes filles-mères », a permis de suivre 37 jeunes filles-mères du Grand Lomé. Le projet « Autonomisation économique et promotion sociale de la jeune fille-mère adolescente vulnérable » mis en œuvre, cette année, à la suite de ce projet pilote comprend deux axes principaux. Le premier axe vise l’accompagnement de 100 jeunes filles-mères vulnérables pour leur autonomisation économique et sociale, à travers échanges, formations, sensibilisations et accompagnements financiers et sanitaires, suivi-accompagnement technique, afin de faciliter la mise en place des Activités Génératrices de Revenus (AGR). Le second axe est tourné vers la prévention des grossesses chez les adolescentes.

Cent (100) jeunes filles issues de (09) communes, dont quatre du Grand Lomé, deux de la préfecture du Zio et trois de la préfecture de Yoto ont bénéficié de ce projet. Il s’agit des jeunes filles-mères adolescentes des communes Yoto 1, Yoto 2, Yoto 3, Zio 1, Zio 2, Golfe 1, Golfe 5, Golfe 7 et Agoényivé 5.

Ecoute, sensibilisations, formations en activités génératrices de revenus

Les cent (100) jeunes filles-mères adolescentes ont bénéficié de plusieurs formations sur différentes thématiques. Plus d’une soixantaine de rencontres ont été organisées. Selon la directrice exécutive de l’APTV, Mme Essivi Mimi Bossou-Soedjede, toutes les formations organisées à l’endroit des filles-mères ont pour but de les accompagner à devenir, progressivement, autonomes financièrement et socialement.

Les formations en différents types d’Activités Génératrices de Revenus (AGR) ont pour objectifs d’aider les bénéficiaires à avoir un choix élargi dans la mise en place de leurs propres initiatives entrepreneuriales. Il s’agit, entre autres, de la fabrication de savons, de pommade antiseptique, de sacs, de galettes et de formation en art culinaire et restauration. Ces formations ont été associées à la mise en valeur des activités endogènes de chaque milieu.

Par ailleurs, Mme Bossou-Soedjede a fait comprendre que les jeunes filles-mères trainent en elles des blessures intérieures, issues de leurs histoires de vie respectives et de leur situation.  Pour les guérir de certaines douleurs enfouies et leur permettre de rebondir, des séances d’écoute individuelle, des causeries débats, ainsi qu’une formation en « Mind education » ont été organisées autour de quatre thématiques : « Projets de vie à court, moyen et long terme », « comment se projeter dans l’avenir pour sortir de l’état de précarité actuel ? », « la motivation » et « le changement de mentalité ».

Par ailleurs, des rencontres et échanges avec les enseignants et les parents, et des sensibilisations sur les comportements à risque, les causes et les conséquences des grossesses des adolescentes en milieu scolaire à l’endroit des élèves ont été organisées dans la préfecture de Yoto où la prévalence des grossesses précoces est la plus élevée.

Les jeunes filles-mères ont été initiées à l’utilisation de l’outil numérique, afin de pouvoir faire la promotion de leurs activités. Il s’agit, notamment, de la prise de photos attractives de leurs produits à vendre, le tournage des vidéos, l’utilisation de WhatsApp comme plateforme de promotion et de vente de leurs produits. D’autres formations ont porté sur la vie en coopérative, la mise en place des groupements, le vivre ensemble et la gestion efficace des AGR, pour un meilleur rendement.

Des subventions et appuis personnels pour le bien être

A l’issue des formations, les filles-mères ont reçu de petites subventions, pour démarrer leurs AGR, afin d’évaluer leur capacité à gérer les fonds, avant l’octroi de prêts garantis entièrement par le projet auprès des microfinances.

Chaque bénéficiaire a bénéficié au cours de la période du projet de kits d’accompagnement, pour faire face à ses besoins nutritionnels et de santé personnels, ainsi que ceux de leurs enfants. Ainsi, les kits alimentaires ont été distribués, couplés de test +traitement préventif de paludisme pour les filles et leurs enfants, des consultations gynécologiques pour les filles, des supplémentations en fer pour leurs enfants. Des sensibilisations sur les maladies transmissibles et non transmissibles (IST, VIH Sida, les hépatites, le cancer…), en santé sexuelle et de reproduction, sur les grossesses précoces et non désirées, les moyens de prévention des IST, ont été organisées. Un manuel d’éducation sexuelle avec des histoires choisies des filles-mères intégrées a été produit dans le but de sensibiliser la cible. Les sensibilisations ont touché les familles des jeunes filles bénéficiaires, pour qu’elles offrent un accompagnement moral et psychologique à leurs enfants.  

L’OIF remerciée pour cette opportunité

Au nom de tous les membres de l’APTV, Mme Essivi Mimi Bossou-Soedjede a exprimé sa reconnaissance à l’OIF pour cette opportunité donnée à sa structure de réaliser ce projet qui, au-delà des activités réalisées pour accompagner les bénéficiaires, a été une vraie étude de terrain sur le phénomène des grossesses des adolescentes qui ne cesse de prendre de l’ampleur. « Les écoutes individuelles, les rencontres d’échanges avec les parents et les leaders locaux ont permis d’identifier les vraies causes sur lesquelles il faut agir. A travers ce projet, nous voulons, dès que les moyens le permettront, aller à un après-projet qui sera de compléter l’étude, en l’élargissant à d’autres régions pour sortir un rapport sur le phénomène des grossesses des adolescentes que nous mettrons à la disposition de qui de droit. Nous retenons, également, la complexité de sortir les jeunes filles de la situation dans laquelle elles se retrouvent, parce qu’en marge d’une autonomisation économique, il faut un vrai travail psychologique de guérison de blessures intérieures et de changement de mentalité, qui d’ailleurs sera la base de la réussite des activités économiques des filles. C’est une nécessité absolue », a-t-elle noté.

Les bénéficiaires ont également remercié l’APTV et l’OIF pour cet accompagnement, qui va changer beaucoup de choses dans leur vie. « J’ai appris à faire quelque chose. Les gens vont me respecter et je serai une fille de valeur », a confié l’une des bénéficiaires.

Pour rappel, le Fonds « La Francophonie Avec Elles » a pour objectif de donner aux femmes et aux filles les moyens de renforcer leur accès au développement économique, à l’éducation, à la santé, en les protégeant contre toute forme de violence. Ce dispositif de solidarité finance des actions de terrain menées par des acteurs de l’espace francophone à destination des femmes vulnérables, notamment celles qui se trouvent à l’intersection de plusieurs discriminations (jeunes femmes, femmes âgées, femmes migrantes et réfugiées, filles-mères et mères célibataires, femmes vivant avec le VIH-Sida, femmes en situation de handicap, etc.).

Komla GOKATSE

 

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