Nécrologie

L’ancien chef d’Etat intérimaire El Hadj Abass Bonfoh inhumé dans son village natal Kabou

le chef de l'Etat immobilisé devant la dépouille mortelle de l'illustre disparu
L’ancien chef d’Etat intérimaire El Hadj Abass Bonfoh inhumé dans son village natal Kabou

L’ancien chef de l’Etat par intérim, ancien président de l’Assemblée nationale, El Hadj Abass Bonfoh, a rendu l’âme dans la nuit du 29 au 30 juin dernier. Il a été inhumé, jeudi 9 juillet 2021, à Kabou, son village natal à l’issue d’une cérémonie funèbre chargée d’émotion, de recueillement et de prières. Ceci, en présence du chef de l’Etat Faure Essozimna Gnassingbé entouré, pour la circonstance, de la famille biologique et politique du défunt, des personnalités administratives, militaires, civiles et des garants des us et coutumes du pays Bassar. La population de Kabou, très affectée par la disparition de leur « digne fils » était massivement représentée pour accompagner leur frère à sa dernière demeure.

Il était 11H 05, hier, quand la dépouille de l’ancien président de la République par intérim, ancien président de l’Assemblée nationale, El Hadj Abass Bonfoh, portée par des éléments de la Gendarmerie nationale, entrait, drapée du drapeau national, dans le stade municipal de Kabou apprêté pour la circonstance. Un silence de plomb s’abattit sur les lieux où étaient rassemblés plusieurs personnalités, responsables, membres de la famille et invités visiblement affligés, au-devant desquels, le chef de l’Etat, Faure Gnassingbé. Ce moment d’intenses émotions a été suivi du dépôt de gerbe de fleurs par le président de la République, de la sonnerie aux morts et de l’exécution de l’hymne national. La famille rassemblée était inconsolable, ne comprenant toujours pas le départ soudain de leur fils. Car rien ne présageait de cette disparition qui laisse un immense vide au sein de la grande famille Bonfoh à Kabou. Le discours du porte-parole de la famille, le Col Bouraïma Bonfoh, a particulièrement ému l’assistance. Du récit des dernières heures de la vie d’El Hadj Abass Bonfoh, on retient que celui-ci s’est adonné, comme à son habitude, à ses activités champêtres sans aucun signe annonciateur de la mauvaise nouvelle. « Le mardi 29 juin 2021, il s’est réveillé normalement, a mené ses activités quotidiennes, jusqu’à 17h. La soirée en famille comme à l’accoutumée fut l’une des plus paisibles. Mais aux environs de 23 h, la situation a viré. Et telle une traînée de poudre, la nouvelle de la disparition d’El Hadj Abass Bonfoh s’est répandue, laissant penser à un canular », a raconté le porte-parole. Face à la soudaineté du décès de leur fils, la famille très pieuse et croyante en Allah le Tout Miséricordieux s’en remet à celui-ci. « Devant ce triste sort qui vient de s’abattre sur la famille Bonfoh, nous sommes impuissants et n’avons d’autres solutions que de nous en remettre à Allah, le Tout Puissant. Car, c’est de lui que nous venons et à lui nous retournerons », a laissé entendre le Col Bonfoh.

Dépôt de gerbe de fleurs devant la dépouille mortelle par le chef de l’Etat

UNIR a perdu un grand fidèle et loyal serviteur

El Hadj Abass Bonfoh aura servi son pays et surtout sa famille politique, l’Union pour la République (UNIR) avec engagement, fidélité, loyauté et dignité, sans aucune ambition personnelle, ni démesurée, jusqu’au soir de sa vie sur terre. C’est en substance ce que l’on retient de l’oraison funèbre lue par le Pr Charles Kondi Agba, président du Mouvement des Sages du parti Union pour la République (UNIR). Selon lui, l’engagement politique d’Abass Bonfoh date des années 1958, qu’il a qualifiées de « temps héroïques » et sa fidélité inébranlable dans le parti qui défend les valeurs dans lesquelles il se reconnaît. « El Hadj Abass bonfoh restera gravé vivant dans nos mémoires comme un homme de devoir, un grand militant d’une loyauté sans faille », a lancé Charles Kondi Agba. Aujourd’hui, a-t-il ajouté, le parti Unir pleure un grand militant qui avait un esprit sportif. «Un esprit sportif signifie : respect des règlements, souci de l’équité, travaille d’équipe et d’efforts », a expliqué le représentant du parti UNIR.

Les honneurs rendus à l’illustre disparu par un détachement de l’armée

C’est à l’issue de ces témoignages poignants que la dépouille d’Abass Bonfoh a quitté l’assistance pour être inhumée dans l’intimité familiale.

Pour rappel, mardi déjà, un hommage national avait été rendu à El Hadj Abass Bonfoh à Lomé. Cette cérémonie avait été présidée par le chef de l’Etat, en présence d’éminentes personnalités. A l’issue de la cérémonie, le président de la République a, une fois encore, salué sur sa page Facebook, la mémoire de l’illustre disparu à qui il a rendu un hommage « distingué ». «En ce moment solennel chargé d’émotion, je tiens à m’incliner devant la mémoire d’un patriote dont nous saluons le dévouement à la République. Au nom du peuple togolais, du Gouvernement togolais et en mon nom propre, je réitère à sa famille mes condoléances les plus attristées », peut-on lire en substance.

Feu El Hadj Abass Bonfoh est né le 23 novembre 1948 à Kabou. Après ses études primaires, secondaires et supérieures, respectivement à Kabou, au Collège moderne de Sokodé, à l’Institut National de la Jeunesse et Sport d’Abidjan et à l’Institut d’Administration Scolaire à Paris, il commence sa carrière dans l’enseignement à Lomé. Puis, il servit comme directeur régional de la planification de l’éducation à Kpalimé et à Kara jusqu’en 1999, où il fut élu député dans la 3è circonscription électoral de Bassar. Grâce  à son travail, son abnégation et sens élevé du devoir, Abass Bonfoh a été élu successivement pendant trois scrutins législatifs au cours desquels, il a rapidement gravi des échelons au sein de l’Assemblée nationale. Ainsi, il y a occupé les postes de premier vice-président et de président de 2003 à 2013. En 2005, à la suite du décès du Père de la Nation, Gnassingbé Eyadéma, il fut désigné président de la République par intérim, afin d’organiser l’élection présidentielle, tâche qu’il accomplit avec brio.

Yves T AWI

 

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