Une vingtaine de journalistes venus de tout le Togo sont en formation de trois jours à Lomé, sur les informations délibérément tronquées appelées « fake news ». C’est une initiative de l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique au Togo, dans le cadre de son programme de formation de la population sur la gestion de fausses nouvelles ou « fake news », à travers les journalistes et les responsables communautaires. Ce projet dénommé « cette semaine dans les fake News », vise une bonne compréhension du phénomène, ainsi que des alternatives de lutte proposées aux médias et à la société civile.
Le phénomène de la fausse information s’attaque à tous les pays du monde et gangrène les sociétés humaines, exacerbé par les réseaux sociaux. Rares sont les personnes qui ne sont pas tombées dans le piège des informations manipulées ou truquées. Dans le cadre de ses programmes de promotion de la liberté d’information et du civisme, l’ambassade des USA au Togo a initié un programme de formation de la population sur la gestion de ces fausses informations à travers les journalistes et les responsables communautaires. Cette formation qui se déroulera en plusieurs phases à travers le pays a été lancée, hier, à l’hôtel la Concorde, à Lomé. Objectif : outiller les participants à pouvoir, à terme, passer le message que les fausses informations sont dommageables et dangereuses et éduquer les communautés à rester vigilantes face à la menace des « fake news ». Durant trois jours, la vingtaine de journalistes va apprendre davantage sur le phénomène des fausses nouvelles, à identifier des exemples de désinformation, ce qui motive les gens à les créer, ainsi que les dangers liés à leur propagation. Au-delà, ils seront outillés sur les stratégies pour arrêter la propagation de la désinformation. Ceci, à travers plusieurs modules à savoir : « fake news : comprendre le phénomène », « l’anatomie d’un fake news », « les méthodes pour recouper l’information », « comment éviter les pièges des fake news ? » et « quels outils pour lutter contre les fake news ? ».
Pour le rapporteur de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC), M. Badjibassa Babaka, attirer l’attention des professionnels de la communication et des acteurs de la société civile sur le phénomène n’est que très louable, surtout en cette période d’extrême sensibilité, car dit il, on ne saurait mesurer la dimension et les conséquences d’une information fausse, surtout lorsqu’elle est reprise, amplifiée et diffusée par des organes de presse.
« Les nouveaux médias, notamment les réseaux sociaux, sont, pour le journaliste ou le leader d’opinion, une source d’information. Ils ne sont pas l’information. A ce titre, tout message qui passe par eux mérite un traitement professionnel avant diffusion ou publication », a relevé le représentant de la HAAC. M. Badjibassa Babaka a félicité l’ambassade des USA pour cette initiative qui, espère-t-il, inculquera bientôt à chaque togolais, ce sens critique face à tous les types d’information qu’il reçoit ou qu’il partage.
« La grande majorité des gens apprécient encore et veulent des informations véridiques. Face au développement de la désinformation et des fausses nouvelles, notre défi consiste donc à aider les gens à séparer les faits de la fiction », a souligné, pour sa part, l’ambassadeur des USA au Togo, David Gilmour, évoquant à quel point les fausses nouvelles ont exacerbé les tensions causées par la crise politique au cours de l’année écoulée au Togo. Selon lui, il s’agit d’un problème extrêmement grave, car pour qu’une démocratie fonctionne correctement, elle a besoin d’une population bien informée.
Faustin LAGBAI
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