Le gouvernement ne ménage aucun effort pour protéger la population contre la propagation de la pandémie de la COVID-19. Dans cette dynamique, il a lancé, depuis le 28 décembre 2021, la campagne pour l’administration de la 3e dose de rappel pour toutes les personnes ayant déjà reçu leur 2e des vaccins Astrazeneca, Pfizer, Sinovac ou leur dose de Johnson and Johnson, sur l’ensemble du territoire national. Un tour effectué dans certaines formations sanitaires, ce 10 janvier 2022, à Lomé, a permis de constater une faible mobilisation, mais beaucoup croient à l’efficacité des vaccins contre les formes graves de la maladie. Dans tous les cas, il est nécessaire de redéfinir de nouvelles stratégies sur le terrain pour amener les populations à adhérer plus massivement à cette campagne vaccinale, en vue d’atteindre l’immunité collective tant attendue pour la reprise normale des activités.
Depuis la survenue de la pandémie du coronavirus, le gouvernement a mis en œuvre plusieurs actions et stratégies de lutte contre la propagation de la maladie, dont la vaccination qui constitue à ce jour, le seul moyen efficient et efficace en association avec les mesures barrières. Face à l’apparition de nouveaux variants, entre autres, Omicron et à la forte recrudescence des cas de contamination constatés ces derniers temps, les autorités togolaises ne cessent de faire de leur mieux pour protéger la population. Ainsi, il est introduit, depuis le 28 décembre dernier, une dose de rappel des vaccins contre ce mal du siècle, sur toute l’étendue du territoire national pour les sujets âgés de 18 ans et plus. Un tour effectué, hier au Centre Médico-Social de Doumasséssé, à l’hôpital de Bè-Kpota, à la Polyclinique de Lomé et au Centre Médico-Social UTB circulaire, a permis de remarquer que peu de personnes manifestent leur intérêt pour cette stratégie vaccinale visant à préserver la santé de la population. Car, la mobilisation constatée était faible. Les gens n’arrivaient à compte-goutte. Même son de cloche aux CMS d’Adidigomé, de Djidjolé, de Bè-Klikamé, de Cacaveli et autres où en moyenne journalier, il n’est enregistré qu’une vingtaine de personnes. « Nous avons remarqué que l’affluence a quasiment baissé, surtout du côté des personnes qui n’ont pas encore reçu la première vaccination. Mais, du côté de la troisième dose, on vu que les mêmes personnes qui étaient sorties massivement pour recevoir les deux premières doses continuent de venir pour recevoir la dose booster, parce qu’elles ont compris le bienfondé de la vaccination, et veulent se faire protéger contre cette maladie », a fait savoir Dr. Awili-Tchinguli Pamaayo du CMS de Djidjolé
Pourquoi une mobilisation timide autour des vaccins ?
Selon la responsable du Centre Médico-Social (CMS) de Doumasséssé, Dr Ameto Adzo Kogbetsè épouse Kouevidjin, la mobilisation autour des vaccins n’est pas assez forte. Si, certaines personnes manifestent leur intérêt à se faire vacciner, beaucoup au contraire ont peur. Pour ce médecin chef de la commune sanitaire Golfe 3, « cette réticence est due au fait que certains ont eu des effets secondaires lors de la première campagne vaccinale et ils se sont traités par automédication. C’est après qu’ils se sont rendus dans des centres de santé pour le signifier. Toutefois, les ressortissants chinois, les travailleurs internationaux relevant du Système des Nations Unies au Togo, des ambassades et autres sont assez mobilisés pour la cause. Au-delà, ceux qui ont 50 ans et plus manifestent aussi leur intérêt pour ce rappel de vaccination », a-t-elle fait remarquer. A l’hôpital de Bè-Kpota, le responsable du service de vaccination, l’assistant d’hygiène d’Etat, Dodji K. Wagnan, a relevé aussi une certaine réticence au sein de la communauté. « La mobilisation n’est pas comme celle constatée au cours de la première campagne vaccinale, dit-il. Mais dans l’ensemble, certains ont compris le bien-fondé, la nécessité de se faire vacciner, peut-être pour avoir vécu des expériences autour d’eux », a-t-il précisé. Dans ce sens, il a signalé que d’autres, qui n’ont même pas l’âge requis, viennent manifester leur désir de se faire vacciner. Tout compte fait, ça va, et comme c’est le début, il espère que la mobilisation ira croissante.
Sa collègue, Essé Akouvi Amegnona, rencontrée à la polyclinique de Lomé, a également reconnu qu’il n’y avait pas vraiment d’engouement par rapport aux campagnes accélérées du début, où la mobilisation était remarquable.
Se vacciner pour éviter de manifester la forme grave de la maladie.
Tous ces responsables ont relevé l’importance de cette vaccination qui vise à protéger la population contre la COVID-19 et à les éviter de manifester la forme grave de la maladie.
Mlle Gisèle Awadé, étudiante en Droit à l’Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest (UCAO) à Lomé, était à la Polyclinique de Lomé pour prendre sa première dose de Sinovac. Elle a jugé utile et nécessaire de se faire vacciner pour se prémunir contre la maladie. A l’instar de Mlle Awadé, M. Mathias Apétsé, la soixantaine, rencontré sur les lieux, estime qu’il était plus que nécessaire qu’il aille recevoir sa 3e dose pour éviter de manifester la forme grave de la COVID-19 avec l’apparition de nouveaux variants. Il a déploré la faible mobilisation des uns et des autres autour de l’opération de vaccination, qu’il juge titubante. M. Apétsé a confié que toute sa famille a déjà accompli ce devoir civique auquel le gouvernement attache du prix, appelant ainsi ceux qui ne l’ont pas encore fait à emboiter le pas pour leur propre bien être et celui de la nation.
Les récentes données de la campagne vaccinale au Togo
A signaler que selon le dernier relevé publié par le ministère de la Santé, 1.401.558 Togolais sont désormais vaccinés. Dans le détail, 1.040.674 ont achevé leur schéma vaccinal (2 doses) et 6.249 ont reçu une dose de rappel (3e dose ou booster). Par conséquent, le taux de couverture vaccinale est de 35% pour les personnes de plus de 18 ans ayant reçu au moins une dose et de 26% pour celles ayant reçu les deux injections. Selon les informations de Jeune Afrique, plus de 1 000 Togolais avaient déjà reçu leur dose de rappel au 30 décembre 2021. Le Grand Lomé (composé de deux préfectures, Golfe et Agoè-Nyivé, subdivisées en 13 communes) arrive en tête avec 492 personnes, suivi de la région de la Kara – 417 –, 83 dans celle des Savanes et 17 dans celle des Plateaux.
Ces chiffres placent le Togo dans le peloton de tête des pays africains en matière de vaccination. Cette solide protection devrait être une armure efficace contre Omicron.
En effet, même si l’administration de doses de rappel est jugée non « nécessaire » par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), il revient à chaque pays de trancher sur la question selon un universitaire et spécialiste en santé publique qui a requis l’anonymat. « Les orientations restent des orientations, des avis. Il revient aux pays – au nom de leur souveraineté et au regard de la persistante de la maladie – de prendre la décision finale », explique cette source.
Kpinzou EDJEOU
Cyril EKPAWOU
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