L’Agence Nationale d’Appui au Développement à la Base (ANADEB) poursuit ses séances de validation communautaire des listes de bénéficiaires des transferts monétaires dans les 35 autres quartiers du District Autonome du Grand-Lomé (DAGL). Cette activité s’inscrit dans la phase additionnelle du projet « Filets sociaux et services de base (FA-FSB) », mis en œuvre par l’ANADEB. Une tournée du ministre en charge du Développement à la base, Mme Myriam Doussou d’Almeida et des organisateurs dans les cantons d’Adamavo, de Togblécopé et d’Agoè-Nyivé a permis de constater le bon déroulement de cette opération qui a mobilisé, autorités locales et une foule de population venue certifier les résultats de cette enquête menée par l’INSEED.
Démarrées le 22 juin dernier, les séances de validation communautaire des listes des bénéficiaires des transferts monétaires de 35 autres quartiers, pour le compte du financement additionnel du projet de Filets sociaux et services de base (FA-FSB) se sont poursuivies, le lundi 26 Juin 2023 dans le District Autonome du Grand-Lomé, notamment à Adamavo, Togblécopé, Agoè-Nyivé, etc. Cette opération consiste à soumettre les résultats de l’enquête réalisée par l’INSEED à l’examen et à la discussion des communautés concernées et à obtenir leur consentement et validation. C’est également la 3e phase du processus après l’enregistrement volontaire suivi d’une enquête sur la vulnérabilité réelle de certains ménages. En effet, cette étape est essentielle dans le processus d’identification des ménages nécessiteux ciblés pour profiter de ces transferts monétaires. Ces validations communautaires viennent certifier la transparence et la qualité de l’enquête et des résultats. Après cette opération de validation, viendront l’enregistrement des bénéficiaires sur la plateforme de paiement Novissi et le transfert effectif des fonds aux ménages retenus.
A l’occasion, la ministre Myriam Dossou d’Almeida a confié que le premier souci du chef de l’Etat est de voir sa population épanouie. Pour ce faire, plusieurs mécanismes ont été mis en place, afin de promouvoir l’entrepreneuriat des jeunes et surtout des femmes. A travers ce programme, le gouvernement veut éradiquer la pauvreté et permettre aux ménages les plus vulnérables de subvenir à leurs besoins vitaux. « C’est une satisfaction totale de lire dans le visage des uns et des autres la joie qui les animait », a-t-elle témoigné, avant d’exhorter les populations à soutenir les autorités dans leur politique de paix, du vivre ensemble, de cohésion sociale et d’union. Enfin, elle a invité les ménages retenus à utiliser les fonds qui seront mis à leur disposition, pour entreprendre des activités génératrices de revenus, pour le bonheur de leur famille et le développement durable du pays.
Comprendre comment le système va fonctionner
Selon la directrice générale de l’ANADEB, Mme Mazalo Katanga, les validations communautaires consistent à définir les ménages bénéficiaires, selon le quota retenu par les quartiers, en prenant en compte les observations pertinentes des communautés sur la base des ménages retenus à l’issue de l’enquête SWIFT. Ce qui permet d’assurer la meilleure appropriation des résultats de la sélection des ménages et de faciliter la liste de mise en œuvre des composantes Transferts monétaires et l’inclusion économique du projet FSB. « Au Togo, nous n’avons pas une base de données des populations pauvres. Et donc pour les identifier, il était nécessaire que nous procédions à cette enquête qui a permis à l’INSEED de collecter les données et de mettre à notre disposition la liste des personnes pauvres des quartiers bénéficiaires, en commençant par les plus pauvres. Sur le site de Ziliadji, par exemple, sur plus de 3000 ménages enquêtés, 1150 ont été validés et vont bénéficier de 90.000 FCFA pour leur permettre de faire face à leurs besoins d’alimentation, de soins et d’éducation. Avec ces fonds, certains ménages vont pouvoir réaliser des activités génératrices de revenus. Après cette étape, suivra celle de l’enrôlement des bénéficiaires sur les réseaux de Togocom et de Moov, pour ceux qui ont des cartes Sim en leur nom. Pour ceux qui ne disposent pas de Sim, ils pourront utiliser leurs cartes d’électeurs valides de 2018, 2019 et 2020 pour se faire enregistrer sur la plateforme Novissi, en vue de recevoir les transferts monétaires », a confié Mme Katanga.
Les difficultés à redouter pour cette phase expérimentale
Pour la DG de l’ANADEB, la grande difficulté qui se pose est que certaines personnes n’ont pas le courage de dénoncer les ménages nantis, de peur des réactions négatives. « Cette situation ne nous aide pas à exclure les plus nantis qui ont biaisé les réponses pour se faire retenir comme nécessiteux. J’invite tous ceux qui ne sont pas retenus à faire preuve de maturité, d’autant plus que nous ne sommes qu’à la phase d’expérimentation en zone urbaine. L’autorité a décidé que cela se fasse, cette année, dans le Grand-Lomé. Ceci, pour tirer les leçons et continuer après. Il y’a des négociations en cours avec le gouvernement et ses partenaires pour élargir le nombre de bénéficiaires, les années à venir », a-t-elle rassuré.
De son côté, le chef canton de Togblécopé, Togbui Victor Hola Kpododra IV, a salué cette initiative qui témoigne de la bonne volonté du chef de l’Etat d’assurer un mieux-être à tous les Togolais. « Cette mobilisation montre le besoin réel des ménages. Je salue le leadership, la vision du président de la République pour ce projet qui nous va droit au cœur », a-t-il exprimé, avant d’exhorter les ménages retenus à faire bon usage des fonds qui leur seront donnés
A signaler qu’après la phase pilote dans 10 quartiers du District Autonome du Grand-Lomé (DAGL), au total, 83939 ménages ont été touchés à l’issue de l’enquête, dans les 35 quartiers restants des 45 ciblés par la phase additionnelle du projet FSB. Ce projet compte prendre en compte 125.000 ménages, dont 98.750 en milieu rural et 26.250 en zone urbaine. Financé à hauteur de 18, 92 milliards de FCFA par la Banque Mondiale, L’Agence Française de Développement et L’Etat togolais, le projet FSB ambitionne d’assurer aux ménages et communautés pauvres un meilleur accès aux infrastructures socio-économiques de base, aux filets sociaux et aux opportunités d’inclusion économique.
Clémentine PANASSA
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