Une cérémonie du lancement de la Stratégie d’Electrification du Togo suivie de la table ronde des bailleurs de fonds et des investisseurs a eu lieu, ce mercredi 27 juin, à Lomé. Organisée par le gouvernement togolais, avec l’appui de la GIZ, de la Banque Mondiale et de la Société Financière Internationale (SFI), ces assises de deux jours, vont permettre de présenter les grandes lignes de la stratégie et d’amener les bailleurs de fonds à appuyer cette politique qui permet l’accès à l’électricité pour tous les Togolais d’ici 2030. L’ouverture des travaux de la rencontre a été présidée par le chef du gouvernement, Komi Selom Klassou, en présence de l’envoyée spéciale du président de la République française pour la mise en œuvre de l’Alliance Solaire Internationale (ASI), Mme Ségolène Royal, des présidents des institutions, des membres du gouvernement, des partenaires technique et financier et des acteurs du secteur privé.
De l’électricité pour tous les Togolais en 2030. C’est le but de l’ambitieuse nouvelle stratégie d’électrification du pays, qui émane de la vision du chef de l’Etat. Elaborée par le ministère des Mines et de l’Energie, avec l’appui de la Société Financière Internationale (SFI), cette stratégie d’électrification du Togo donne lieu à une table ronde dont les travaux ont été ouverts, hier, à Lomé. La stratégie réaffirme la volonté du gouvernement de réaliser l’accès à l’électricité pour tous les Togolais d’ici 2030. Ceci, en faisant la promotion des énergies renouvelables, une bonne combinaison technologique entre l’extension du réseau et les solutions hors réseaux (kits solaires et mini-centrales solaires), avec une forte implication des acteurs du secteur privé. Pour mettre en œuvre la stratégie d’électrification sur les douze prochaines années, le Togo mobilisera 1000 milliards de FCFA d’investissement dont 50% du secteur privé. Ainsi, la table ronde des bailleurs et des investisseurs sur la stratégie consiste à boucler la mobilisation des sommes nécessaires à la réalisation de la phase de démonstration 2018-2021 estimées à 180 milliards de FCFA et d’entamer la mobilisation pour la phase suivante. Dans l’ensemble, le projet vise à faire développer plus de 300 mini-centrales solaires en mode Partenariat public-privé (PPP), à amplifier l’initiative présidentielle CIZO, en électrifiant 555000 ménages par des kits solaires individuels, à raccorder au réseau électrique existant, 800.000 ménages soit par l’extension du réseau dans près de 100 localités, soit via la densification du réseau. Aussi, pour répondre à cette demande d’énergie complémentaire, le Togo développera-t-il des projets de production d’énergie électrique renouvelable, notamment solaire et hydroélectricité. Fondamentalement, la stratégie est découpée en trois phases. Une phase de démonstration (2018-2020) qui permettra de faire passer le taux d’électrification de 40% à 50%, une phase d’accélération (2021-2025) au cours de laquelle le taux d’électrification passera de 50% à 75% et une dernière phase d’accélération (2026-2030) pour faire passer le taux de 75% à 100%.
Une stratégie volontariste et louable
Au lancement de la stratégie ce mercredi 27 juin, l’occasion, le ministre des Mines et de l’Energie, M. Dèdèrivè Abli-Bidamon, s’est félicité de cette vision du chef de l’Etat, celle de mettre en œuvre des actions destinées à répondre aux besoins fondamentaux des populations surtout vulnérables du pays. Après avoir relevé et salué des réalisations des différents projets d’électrification ayant permis de porter le taux d’accès à l’électricité de 18% en 2005 à 40% en 2017, au plan national, ainsi que la réduction du taux de dépendance énergétique de 80% à moins de 50% sur la même période, le ministre Abli Bidamon a indiqué la nécessité d’une disponibilité suffisante et permanente d’énergie de qualité à moindre coût. Selon lui, la stratégie d’électrification, à travers la table ronde, va permettre aux participants d’atteindre une compréhension partagée de la vision du gouvernement d’engager et de renforcer une relation de collaboration entre les institutions financières et l’Etat togolais, afin d’identifier les opportunités de financement.
L’envoyée spéciale du président français, Mme Ségolène Royal, le vice-président Energie de la Banque Africaine de Développement (BAD), M. Amadou Hott et l’ambassadeur d’Allemagne au Togo, M. Christoph Sander, représentant des partenaires techniques et financiers, ont, tour à tour, exprimé leur félicitations aux autorités togolaises pour ce projet ambitieux et porteur. Selon eux, c’est la preuve que le gouvernement a des objectifs louables pour réussir le programme en impliquant le secteur privé. Ils ont estimé que le Togo est un pays très dynamique en matière de mise en œuvre des infrastructures et ont promis s’engager à accompagner le gouvernement dans la recherche des mécanismes attractifs d’investisseurs.
Jules LEMOU
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