Le ministère du Développement à la Base, de la Jeunesse et de l’Emploi des Jeunes, en collaboration avec le Programme Alimentaire Mondial (PAM) a organisé, vendredi 4 Août 2023, à Lomé, un atelier, afin de présenter la vision et les orientations du gouvernement sur l’alimentation scolaire. C’était également l’occasion, pour les participants, de valider les principaux éléments de la politique actualisé, du programme et des outils de gestion d’alimentation scolaire, en vue de son adoption par le gouvernement.
Garantir à chaque élève de l’enseignement de base, surtout aux élèves situés dans les zones les plus vulnérables, l’accès à une alimentation scolaire suffisante et équilibrée reste un moyen pour l’Etat d’accroître le taux de scolarisation. C’est dans cette perspective qu’il a institué les cantines scolaires, dans un contexte qui a évolué. Aujourd’hui, il est question de procéder à la relecture de la Politique Nationale d’Alimentation Scolaire (PNAS) ainsi qu’à l’actualisation de ses outils de gestion et de pilotage. C’est ce qui a réuni, le 4 Août 2023, à Lomé, partenaires et représentants des ministères sectoriels impliqués dans la mise en œuvre de ces documents.
En effet, le Togo a pris plusieurs initiatives qui visent à renforcer sa politique nationale d’alimentation scolaire. Il s’agit, entre autres, des avantages fiscaux offerts aux opérateurs économiques participant au programme et de l’adhésion du Togo à la Coalition mondiale pour l’alimentation scolaire.
Pour Mme Mazalo Eleonore Katanga, directrice générale de l’ANABEB, la grande spécificité de cette politique actualisée est de travailler plus sur la production locale, les sources d’énergie qui respectent la politique de l’environnement, en préparant en même temps les « mamans cantines » à leur utilisation. L’autre aspect est la mobilisation des ressources, car le gouvernement togolais seul ne peut pas le faire. « L’alimentation scolaire a fait du chemin. S’il faut parler en termes de chiffre, l’on retient que nous sommes partis de cent écoles. De 2008 à 2022, le projet de cantines scolaires a pris une allure plus engagée et plus soutenue, avec plus de 94,3 millions de repas chauds offerts gracieusement à plus de mille écoles et de façon continue aux écoliers des zones les plus pauvres de notre pays. Ceci, à travers, successivement, le PDC, le PDC-Plus et le projet FSB. Plus de 24 milliards de FCFA d’investissement ont été consentis conjointement par l’Etat togolais et la Banque mondiale sur cette période. Au cours de l’année scolaire 2021-2022, le programme a touché, de façon globale, 182 028 élèves dans 1121 écoles, dont 906 pour l’ANADEB, 202 pour CRS et les reste pour les Organisations de la société civile. En tout, 17 867 144 repas ont été servis sur toute l’étendue du territoire national », a-t-elle indiqué.
Togo, bon élève en matière de cantines scolaires
De l’avis de M. Aboubacar Koisha, représentant-résident du PAM, le Togo est une référence dans la mise en œuvre de l’alimentation scolaire en Afrique de l’Ouest. Ceci, à travers l’adoption d’une loi qui définit clairement le cadre juridique. « C’est pourquoi le PAM a répondu rapidement à la demande du gouvernement, car l’alimentation scolaire est l’un de ses objectifs. Le modèle du Togo s’appuie sur la production locale. En faisant un tel programme, l’on améliore la santé et l’hygiène des enfants. Ce modèle est vraiment exemplaire, avec des activités connexes qui se créent, à commencer par les repas chauds en quantité et en qualité servis. Mais aussi les jardins potagers scolaires qui fournissent des aliments, tout en permettant aux enfants de se former en agriculture et en élevage», a-t-il dit avant d’ajouter que sa structure va aussi renforcer les petits producteurs.
A l’occasion, M. Yawotsè Vovor, directeur de cabinet du ministère en charge du développement à la base, a exprimé la gratitude du gouvernement au PAM qui s’engage à ses côtés dans la réalisation des ambitions en matière d’alimentation scolaire. Il a fait savoir que l’ambition du Togo est d’atteindre, à l’horizon 2025, 300.000 écoliers bénéficiaires des cantines scolaires. Une ambition qui requiert un financement annuel de 7,8 milliards de FCFA. « Pour ce faire, le Togo se donne progressivement les moyens de ses ambitions, à travers, le renforcement du cadre institutionnel de l’alimentation scolaire, la diversification des sources de financement… », a-t-il relevé. Dans ce sens, le pays mobilise le secteur privé, la société civile et les communautés bénéficiaires autour du financement du programme, de la promotion des jardins scolaires et d’unités d’élevage ainsi que de transformation pour alimenter les cantines scolaires en vivres.
Yankolina M. TINGAENA
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