Décédée le 16 août dernier, dans sa 65e année, la première femme à la tête de la Commission Nationale des Droits de l’Homme CNDH), Eugénie Noëlle Nakpa Polo, a reçu ce 2 septembre 2021, à la Place des fêtes de Lomé, les ultimes hommages du peuple togolais. Femme battante et fortement engagée dans la lutte contre les violations des droits de l’homme, Mme Nakpa Polo a su faire preuve de courage et de professionnalisme, de rigueur et du sens du devoir, des qualités vantées par le représentant du gouvernement , Christian Trimua et le rapporteur général de la Commission, M. Yaovi Sronvie. Cette cérémonie d’adieu a été présidée par le chef de l’État, Faure Essozimna Gnassingbé, qui avait à ses côtés, le Premier ministre, Mme Victoire Tomegah-Dogbé et la présidente de l’Assemblée nationale, Mme Yawa Djigbodi Tségan ainsi que les responsables des autres institutions de la République. Étaient également présents, des membres du gouvernement, des représentants d’organisations Internationales, des autorités militaires, civiles et traditionnelles. Solidaire du deuil qui a frappé le Togo, le président de la commission sœur du Bénin a aussi été de ces hommages grandeur nature.
Feue Eugénie Noëlle Nakpa Polo, première femme à la tête de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) a tiré sa révérence, le 16 août dernier. Digne femme battante, intègre et engagée dans la matière de promotion des droits de l’Homme, elle a eu droit, hier, à des hommages dignes de son rang, de la part du peuple togolais. C’était en présence du président de la République, Faure Essozimna Gnassingbé, et de plusieurs autres personnalités.
Dans une prière d’ouverture, le Révérend Père Siméon Oloum a prié pour le repos de l’âme de l’illustre disparue et présenté la compassion de l’église catholique au gouvernement, à la CNDH et à la famille éplorée.
Ce fut l’occasion pour le gouvernement et l’institution dont elle fut la présidente de louer les immenses qualités de cette femme qui a marqué d’une empreinte indélébile des actions qui ont contribué au rayonnement du Togo au plan international.
Dans son message d’adieu, le porte parole du gouvernement, ministre des Droits de l’Homme, de la Formation à la Citoyenneté et des Relations avec les Institutions de la République, Christian Trimua, a salué la mémoire de l’illustre disparue et n’a pas manqué de témoignages sur le brillant parcours professionnel de celle que pleure tout le Togo aujourd’hui. « La franchise, la méthodologie inclusive et participative, le sens du bien commun ont été les meilleures armes de l’illustre disparue dans la conduite de ses missions. Eugénie Nakpa Polo était, sans doute, l’un des meilleurs analystes du diagramme des droits de l’homme au Togo. Elle était une mémoire des progrès de notre pays dans la consolidation de sa démocratie et le renforcement de la jouissance des droits de l’homme » a précisé le ministre des droits de l’homme, Christian Trimua.
Devant le deuil qui afflige le peuple togolais, le ministre des droits de l’homme a réitéré les condoléances et le soutien consolant du Président de la République et du gouvernement aux acteurs défenseurs des droits et à la famille éplorée.
« Nous retiendrons de son parcours : la constance, la loyauté, la rigueur… »
En effet, selon le porte-parole du gouvernement, sur trente et un ans de vie professionnelle, Mme Nakpa Polo a consacré près de 29 ans au seul secteur des droits de l’Homme à différentes fonctions et des responsabilités toujours élevées. Bien plus, elle a initié plusieurs actions pour le renforcement des droits de l’Homme durant sa carrière : participation à l’élaboration des différentes législations, formation des défenseurs des droits de l’Homme, collaboration aux missions de haut commissariat des droits de l’Homme et accompagnement au processus justice, vérité et réconciliation. Pour conclure, le ministre Trimua, a indiqué que « nous retiendrons de son parcours : la constance, la loyauté, la rigueur et le professionnalisme. Mais aussi une femme attachante, sensible à la condition humaine et une cheffe à l’écoute de ses collaborateurs et de ses collègues »
A son tour, le rapporteur général de la CNDH, Yaovi Sronvie n’a pas fait économie de la femme vertueuse qui savait concilier le franc-parler qui incommodait certaines fois et sa douceur. Puisqu’elle savait aussi oublier. Ne lésinant sur aucun mot juste, M. Sronvie a présenté sa défunte présidente comme une passionnée des droits de l’Homme, car elle constituait un « bouclier contre l’arbitraire et les violations des droits de l’Homme, d’où qu’elles venaient ». « Pour la figure qu’elle a incarnée et la bataille qu’elle a menée, nous voulons ici lui rendre un hommage mérité. Son immense contribution à la jouissance des droits de l’Homme par les populations et au rayonnement du Togo au plan international est à la mesure de sa rigueur et de son professionnalisme », a souligné le rapporteur général. En dehors de cette forte personnalité, Feue Eugénie Nakpa Polo avait, aux dires de Sronvie, des valeurs sociales : femme au grand cœur, altruiste et charitable, toujours prompte à aider. Fervente croyante, elle savait surtout craindre Dieu.
Une carrière attractive
Première femme à présider aux destinées de la CNDH, depuis sa création en 1987, Mme Nakpa Polo a été élue à la tête de cette institution en 2019. Après son doctorat en droit public à l’Université de Lille 2 et un court passage de deux ans comme chef du personnel au CHU Campus et chargée de cours à l’Université du Bénin d’alors, aujourd’hui Université de Lomé, elle va consacrer sa vie au service de l’épanouissement de l’humain. En témoigne le grand nombre d’années (29 ans) dans le secteur des droits de l’Homme. Directrice de la protection et de la défense des droits de l’Homme, feue Nakpa Polo a été, successivement, directrice des droits de l’Homme pendant près de 19 ans, ambassadeur, représentant permanent de la République togolaise auprès de l’Office des Nations unies et des autres organisations internationales à Genève, Secrétaire d’État auprès du ministre de la Justice et des Relations avec les institutions de la République, chargée des droits de l’Homme. Patriote convaincue, elle a servi en tant que membre du comité d’experts africains sur les droits et le bien être de l’enfant.
Dans une homélie, le Père Siméon Houloum, prêtre franciscain, a prié pour l’âme de la défunte qui, toute sa vie durant, est restée fidèle à Dieu et a œuvré pour le progrès de l’église.
Mercredi déjà, une messe-veillé pour le repos de l’âme de l’éplorée a eu lieu à la Paroisse Saint Antoine de Padoue de Hanoukopé, en présence de nombreuses personnalités, parents et amis. Avant d’être inhumée samedi à Kandé, une cérémonie similaire aura lieu au Stade Aniko Palako.
Zeus POUH-PEKA
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