La Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) avec à sa tête son président, M. Willibronde Pitalouni Télou, a eu, ce 9 mars 2022, une séance de travail avec une délégation du Conseil de l’Ordre National des Médecins du Togo (ONMT) conduite par son vice-président, Dr Joël Ekoue Ametitovi. Les deux parties ont échangé sur des domaines d’activités où elles peuvent collaborer pour assainir le secteur de la médecine.
A l’issue des travaux, Dr Ametitovi a confié qu’un nouveau conseil a été élu au niveau de l’ONMT, en juin 2021, et il était normal pour ses membres de prendre attache avec les institutions et organes de la République pour une meilleure collaboration. Concrètement, cette rencontre a permis aux membres des deux institutions de discuter des domaines d’activités où leurs institutions se rejoignent. En effet, a expliqué Dr Ametitovi, la HAAC qui est l’autorité régulatrice de tout ce qui concerne l’audiovisuel et la communication a des attributs, dont celui d’autoriser les productions et les publicités. Dans le domaine de la santé, il y a une loi dans le Code de la santé et de l’éthique qui dit que la publicité en santé est interdite. Malheureusement, on assiste sur plusieurs médias à des formes de publicité directe ou indirecte à travers des émissions de personnes non autorisées à exercer la médecine au Togo. « Nous avons débattu de ces points. Nous, nous venons avec la technicité pour dire qu’en matière de santé telle ou telle personne est habilitée à parler ou pas, parce qu’étant reconnue par la loi et la HAAC pour faire appliquer la loi en matière de publicité, surtout dans le domaine de la santé », souligne Dr Ametitovi qui met l’accent sur les pratiquants de la médecine dite traditionnelle. Un domaine consacré par le code de la santé qui spécifie les conditions pour exercer cette médecine. Mais on déplore, le non-respect de ces règles par ceux qui passent sur les télévisions.
« Nous allons d’une certaine façon aller en guerre contre toutes ces personnes. D’abord, réglementer le secteur de la médecine traditionnelle qui est notre rôle avec le ministère de tutelle et ensuite revoir leur passage sur les médias par la mise en place d’une commission ou d’un groupe de travail conjoint entre le ministère de la Santé, la HAAC et l’ONMT », a-t-il souligné.
Réguler la publicité sur la santé dans les médias revient à sauvegarder la santé publique
Le président du Comité technique Publicité, Affiche, Agence de communication et de production audiovisuelle à la HAAC, M. Komla Mensah Agbéka, a rappelé que la régulation de la publicité fait partie des missions de la HAAC et si on parle de réguler la publicité sur la santé dans les médias, c’est pour sauvegarder la santé des populations. « Vous savez tout ce qui sort des médias, que ce soit la radio, la télévision, la presse, les gens croient facilement. Et c’est pour cela qu’en matière de santé, les dispositions sont prises pour protéger cette santé, en interdisant les publicités sur les médicaments, aussi bien de la pharmacie moderne que de la médecine traditionnelle », a-t-il dit. Depuis 2006, a-t-il confié, des arrêtés sont pris par le gouvernement pour appuyer ces dispositions. Cependant, il y a des médias et autres personnes qui essaient de contourner ces dispositions, surtout dans le cas des radiothérapeutes. Ce qui a justifié la mise en place d’un comité au niveau de la HAAC, qui vérifie les papiers et les attestations de ces radiothérapeutes, garantissant qu’ils sont reconnus par le ministère de la santé. Toutefois, il a reconnu l’efficacité de la médecine traditionnelle dans le cas de certaines maladies, dont les chiffres tournent autour de 50% pour le Togo et 80% pour l’Afrique. De toute façon, il est évident que l’on tend vers une certaine collaboration entre la médecine traditionnelle et moderne pour le bonheur des populations, a-t-il rappelé. Et la HAAC veille à ce que les dispositions du gouvernement soient respectées quant à ce qui concerne la diffusion de publicité dans le domaine de la santé sur les médias.
Mélissa BATABA
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