« Contrôle citoyen de l’action publique : outils et techniques d’action ». c’est le thème de l’atelier de formation qu’organise la Coalition des Organisations de la Société Civile pour un Développement Inclusive (COSCIDI), à l’intention de ses membres, ce jeudi et demain vendredi, à Lomé. L’objectif, est de renforcer les capacités des organisations de la société civile, en matière du contrôle de l’action des pouvoirs publics, de plaidoyer et du lobbying pour une mise en œuvres efficaces des politiques publiques.
Le processus de décentralisation en cours au Togo, nécessite l’implication de la société civile, afin d’atteindre l’objectif d’un développement local et national. L’un des défis majeurs des Organisation de la Société Civile (OSC) dans ce contexte, est de veiller à la bonne gouvernance, à travers une démocratie participative effective. La gouvernance participative de la chose publique devient ainsi une exigence des intervenants du développement. Pour y parvenir, il s’avère nécessaire de promouvoir cette bonne gouvernance, à travers le renforcement des moyens d’actions des communautés. Ceci, pour une meilleure responsabilité sociale de ces communautés à la base, afin d’améliorer les prestations des services publics. Pour l’instant, l’on constate une participation limitée et marginale des OSC au processus de développement. Les causes de cette faiblesse sont multiples et diverses. Elles sont d’ordre technique, organisationnel, administratif et politique. Egalement, en matière mécanisme de contrôle citoyen de l’action publique, l’influence des OSC est limitée, à cause de leur faible capacité à adopter une démarche professionnelle systématique et méthodique de plaidoyer axée sur les résultats.
C’est donc pour jouer sa partition que la Coalition des Organisations de la Société Civile pour un Développement Inclusive (COSCIDI), voudrait, à travers un atelier de deux jours, accroitre et renforcer les capacités de ses membres en plaidoyer, lobbying et mécanisme de contrôle citoyen de l’action publique. Ceci, en vue d’une participation efficace à l’élaboration et au suivi des politiques nationales. Il s’agit concrètement, pour les participants, de la nécessité de disposer d’une stratégie efficiente de plaidoyer et acquérir des compétences techniques pour son élaboration. Il aussi question les OSC de mobiliser des ressources, afin d’améliorer leur contribution au processus de développement du Togo.
Devoir de contribuer au processus de décentralisation
Le secrétaire général du COSCIDI, M. Richmond Bekley, a relevé que cet atelier est la phase opérationnelle de la mise en œuvre de la recommandation issue de la tournée nationale que son organisation a effectuée, en 2016, pour rencontrer les associations à la base. Pour lui, il s’est avéré que les débats autour de la thématique de la décentralisation ne se faisaient que chez les acteurs politiques, alors que ces derniers ne maîtrisent pas nécessairement les réalités des populations à la base. « Nous ne pouvons pas laisser aux acteurs politiques, à eux seuls, le privilège d’aborder le sujet crucial de la décentralisation. Nous avons le devoir, en tant que acteurs de la société civile, d’apporter notre contribution à ce débat », a-t-il précisé.
Pour M. Gustave Assah, coordinateur du réseau d’organisation de la société civile (Social Watch Bénin), un des formateurs, le rôle des associations n’est pas seulement de critiquer les actions des gouvernants, mais aussi et surtout, d’accompagner les pouvoirs publics dans leurs actions, dans le sens d’amener les niveaux de responsabilités aux enjeux de développement inclusif. « Comment susciter l’enthousiasme de la participation citoyenne au cœur d’une diplomatie non-gouvernementale aujourd’hui, que ce soit au plan national, africain et planétaire, pour qu’il soit un instrument d’accompagnement du développement participatif, doit être le leitmotiv pour tout organisation de la société civile », a-t-il souligné.
Yves T. AWI
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