Une étude d’analyse comparative entre la législation en matière de protection de la maternité au Togo par rapport aux dispositions de la Convention n° 183 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) est soumise, à validation, depuis hier, au cours d’un atelier, à Lomé. La rencontre permettra à la quarantaine de participants, issus des structures administratives, du Parlement, des organisations syndicales d’employeurs et de travailleurs, des ONG, d’amender et de faire des propositions sur l’étude, en vue de sa validation. Le document, une fois validé, consolidera les contributions des participants à élaborer une feuille de route conduisant à la ratification de la convention.
L’Organisation Internationale du Travail (OIT), dans sa quête d’une justice sociale dans la sphère du monde du travail, a placé au rang des priorités de ses actions, la lutte contre les discriminations et les abus de tous ordres. Les discriminations au recrutement liées au sexe et leur prolongement dans les relations de travail (par rapport au salaire, à la promotion ou à la carrière…) affectent sérieusement la gent féminine. En outre, la femme, en raison de son rôle de procréation, est plus exposée aux risques en milieu du travail.
Au regard de ce constat, l’OIT a élaboré une série de conventions, en faveur de la protection de la femme dont la convention n° 183 sur la protection de la maternité en 2000. Cette norme vise à promouvoir l’égalité de genre au travail, ainsi que la santé et la sécurité de la mère et de l’enfant. La protection de la maternité étant une composante essentielle de tout système de sécurité sociale et l’une des garanties constituant les socles de protection sociale. Elle reconnaît également la diversité du développement économique et social de ses membres, ainsi que la diversité des entreprises et le développement de la protection de la maternité dans les législations et les pratiques nationales.
La protection sociale représente, pour le Togo, membre de l’OIT, depuis 1960, une priorité ayant été identifiée comme telle dans le Programme Pays de promotion du Travail Décent (PPTD), qui s’est, notamment traduite par la ratification n° 102 concernant la sécurité sociale. S’inscrivant dans cette dynamique et dans le but de ratifier la Convention n° 183 sur la protection de la maternité, le gouvernement du Togo a sollicité l’appui du Bureau International du Travail (BIT) pour la réalisation d’une analyse de la législation et de la pratique nationale, au regard de la convention n° 183, afin d’évaluer la mesure dans laquelle le cadre juridique en vigueur au Togo est en conformité avec les exigences de cette convention.
Le présent atelier de trois jours a pour objectif général de valider l’étude de l’analyse comparative de la législation nationale et de la pratique au Togo en rapport avec la Convention n° 183 de l’OIT, afin de permettre au Togo d’identifier les éventuels obstacles à la ratification de ladite convention. Des observations et propositions seront recueillies des différents participants pour l’amélioration du document.
A l’occasion, la spécialiste des Normes internationales du Travail et du Droit du Travail, Mme Sofia Amaral de Oliveira a martelé aux participants : « …Le projet soumis à votre appréciation ne constitue qu’une base de travail à laquelle vous êtes appelés à contribuer par vos connaissances, perspectives, expériences et à formuler des recommandations, pour pouvoir arriver à produire à la fin de l’atelier un document qui consolidera vos contributions avec l’appui technique des experts du BIT. Ceci, dans le but d’élaborer une feuille de route conduisant à la ratification de la convention ». Mme Amaral de Oliveira a exprimé la disponibilité du BIT à continuer d’accompagner le Togo dans ses efforts de promotion de la mise en œuvre des normes internationales du travail.
En lançant les travaux, le directeur de cabinet du ministère de la Fonction publique, du Travail et de la Réforme administrative, M. Kasségnin Donko s’est exprimé en ces termes : « …l’existence d’un arsenal juridique dans un Etat très protecteur fût-il n’est pas une fin en soi, sa traduction dans les faits reste une œuvre de longue haleine car, souvent, les résistances au changement ne manquent pas ». Il s’est dit convaincu qu’avec l’appui des experts du BIT, les résultats de la rencontre seront pleinement à la mesure des attentes de tous.
Bernadette A. GNAMSOU
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