La 4e édition de la conférence maritime, organisée annuellement par la présidence de la République togolaise, s’est ouverte, jeudi à Lomé par le Premier ministre, Komi Selom Klassou. Elle va permettre des échanges sur le contenu de l’ Organe National chargé de l’Action de l’Etat en Mer (ONAEM) dans le cadre stratégique pour le développement d’une économie bleue durable au Togo.
Placée sous le thème : « Point sur la collaboration entre les acteurs de l’action de l’Etat en mer et opportunités de développement de l’économie maritime au Togo », cette rencontre regroupe divers acteurs des secteurs publics, privés et de la société civile. Pendant deux jours, les participants vont échanger dans un esprit de recherche de synergie, pour l’efficacité des actions de l’Etat en mer. De ce fait, les travaux se proposent de faire la revue des principales recommandations issues de l’audit de l’Organisation Maritime International (OMI) et d’établir le point des différents textes d’application des lois votées dans le domaine maritime. Il s’agit aussi de réfléchir sur les enjeux liés à la gestion efficiente du Port Autonome de Lomé (PAL), qui est « une plateforme dont les infrastructures et les équipements modernes forgent l’attractivité, mais qui doit faire face à la concurrence des autres ports de la sous-région », a expliqué le Premier ministre Klassou. A son avis, la réflexion devrait aussi permettre aux participants de s’imprégner du contenu du projet de document du cadre stratégique pour le développement d’une économie bleue durable au Togo avec l’appui financier de la Banque Mondiale. Invitant chaque acteur à apporter du sien, pour contribuer à l’atteinte des objectifs assignés à la conférence, le Premier ministre a, à cet effet, « exhorté à la diligence, en maintenant cette cohésion indispensable à la coordination tant recherchée dans l’action de l’Etat en mer, et en vous montrant plus disponibles encore, dans la poursuite et la mutualisation des efforts, en vue de trouver les solutions concrètes et adaptées au développement d’une économie fondée sur les opportunités maritimes et portuaires dans notre pays. Par ce travail, et en conjuguant vision et actions, nous pourront relever ce défi de l’émergence du Togo ».
Des réformes entreprises à travers plusieurs textes juridiques
Selon M. Klassou, le Togo poursuit ces réformes dans une démarche volontariste. « L’objectif recherché est d’établir de solides fondements juridiques aux actions de l’Etat en mer ». A cet effet, le Togo a adopté de nombreux textes juridiques. M. Klassou a fait cas de la ratification par le Togo de plusieurs conventions internationales et de son adhésion aux divers protocoles. Il a aussi fait cas du vote des lois portant, notamment code de la marine marchande, règlementation de la pêche et de l’aquaculture au Togo ainsi que la modification de la loi n° 2015-10 du 25 novembre 2015 portant code pénal… Il a aussi évoqué d’autres textes adoptés par le gouvernement, visant à renforcer le dispositif de sécurité et de sûreté maritime tel que prévu par le code international pour la sûreté des navires et des installations portuaires.
Le Premier ministre a particulièrement insisté sur la loi autorisant la ratification de la Charte africaine sur la sécurité et la sûreté maritimes et le développement en Afrique (Charte de Lomé), ratifiée le 30 décembre 2016. « La Charte de Lomé, qui est un véritable cadre juridique harmonisé, constitue un outil contraignant inédit à l’échelle du continent. De ce fait, elle couvre la prévention et la répression de la criminalité transnationale en mer, notamment le terrorisme, la piraterie, les vols à main armée à l’encontre des navires, le trafic de drogues, le trafic de migrants, la traite des personnes et les trafics illicites de tout genre, la pêche illégale, non déclarée et non règlementée et la prévention de la pollution en mer, ainsi que d’autres actes illicites en mer, sous la juridiction d’un Etat partie dans sa zone de responsabilité. Elle couvre également toutes les mesures visant à assurer l’exploitation durable des ressources marines et l’optimisation des opportunités de développement des secteurs liés à la mer et favorise donc l’essor de l’économie bleue », a rappelé M. Klassou. Pour lui, l’ensemble des récents textes adoptés par le Togo prennent en compte les évolutions introduites par les instruments internationaux en vigueur dans les domaines du transport maritime, de la protection de l’environnement marin et des gens de mers. A cet égard, il a invité les acteurs du domaine à se conformer aux dispositions de ces textes, qui « marqueront un tournant décisif dans les contrôles à exercer par l’administration à l’entrée des ports, dans les installations portuaires et sur les activités économiques dans le secteur maritime ».
Dans le même sens, le ministre de l’Environnement et des Ressources forestières, M. André Johnson a rappelé les avancées réalisées par le Togo, depuis la dernière conférence maritime, tant sur le plan juridique que stratégique. Mais, à son avis, il est important de poursuivre la ratification des conventions de l’OMI pour mieux se conformer à la législation internationale. Le Togo doit aussi poursuivre la formation des cadres du secteur, pour leur permettre de lutter efficacement contre la criminalité, à travers l’usage des nouvelles technologies telles que les satellites, les drones, les caméras optroniques de vision jour/nuit, le goniomètre…
Bernardin ADJOSSE
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