Le Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest (GIABA) a démarré, ce 20 mai, à l’hôtel 2 Février, à Lomé, sa 35ème réunion plénière de la Commission Technique virtuelle et en présentiel.
Pendant deux jours, les experts avisés, partenaires techniques et financiers, observateurs et techniciens des Etats membres de l’espace communautaire vont examiner divers sujets liés aux menaces et défis relatifs à la Lutte contre le Blanchiment de Capitaux et le Financement du Terrorisme (LBC/FT) dans la sous-région.
Cette session plénière, servira aussi de cadre aux participants des Etats membres de plancher sur les résultats des études menées sur les phénomènes de Blanchiment de Capitaux et le Financement du Terrorisme au sein de la CEDEAO.
La 35è réunion plénière de la Commission Technique du Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest (GIABA) se tient, à Lomé, au moment où la conjoncture au plan national et international est marquée par la recrudescence du crime organisé, du terrorisme et des menaces sécuritaires de tous genres. Les organisations terroristes se sont multipliées et se répondent chaque jour un peu plus sur les territoires des Etats. Les Chefs d’Etats et de gouvernement ont pris toute la mesures de la menace et ont réaffirmé, lors de leur session extraordinaire du 14 septembre 2019, à Ouagadougou, l’impérieuse nécessité de prévenir, détecter et réprimer le financement du terrorisme qui est soutenu en Afrique de l’Ouest par des trafics de tout genre et par le blanchiment de capitaux.
C’est toute l’importance de cette session plénière de deux jours du GIABA dont l’objectif est de favoriser des discussions entre techniciens des Etats membres autour des menaces et défis liés à la Lutte contre le Blanchiment de Capitaux et le Financement du Terrorisme (LBC/FT) dans la sous-région. Elle permettra également aux participants des Etats membres d’aborder les questions pertinentes nécessitant une approche concertée et harmonisée dans la mise en œuvre effective des mesures de LBC/FT. Etant aussi une plate-forme de partage d’expériences, cette rencontre sera une opportunité pour établir des partenariats entre experts, représentants des Etats membres, partenaires techniques et observateurs dans le cadre de la LBC/FT. Les réunions du Groupe de Travail sur les risques, tendances et méthodes (RTMG), le Forum régional à huis clos des Cellules de Renseignements Financiers (CRF) sont également à l’agenda de cette 35e session plénière.
Selon le directeur général du GIABA, M. Kimelabalou Aba, les discussions à Lomé, portent sur le Rapport d’Evaluation Mutuelle (REM) du 2nd cycle de la République du Bénin. Il sera aussi question du rapport de suivi du 1er cycle des évaluations mutuelles des Etats membres comme Les Comores et Sao Tomé & Principe, le rapport pays du GIABA sur la LBC/FT. Le Groupe de Travail sur l’Evaluation et la Conformité (GEC) aura également une séance de partage sur les obligations des Etats membres dans le cadre du processus d’évaluation mutuelle. « Les examens de ces différents points tout en vous permettant d’apprécier les efforts déployés et les progrès enregistrés par les Etats membres du GIABA dans la mise en œuvre des mesures de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme conformément aux normes du Groupe d’action Financière (GAFI), vous donnera aussi l’occasion de mettre en relief les déficiences stratégiques qui subsistent dans leurs cadres juridiques et institutionnels de LBC/FT et de recommander des actions prioritaires à mettre en œuvre en vue de les améliorer et de les renforcer », a déclaré le directeur général du GIABA.
La pandémie de la COVID-19 semble profiter aux criminels
Pour M. Kimelabalou Aba, il s’agit « de mesurer l’ampleur des défis auxquels ces Etats sont confrontés dans l’exécution de leurs missions au cours de cette période de la pandémie de la COVID-19 qui semble plus profiter aux criminels au vu de l’émergence des nouvelles menaces de blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme et de la montée en puissance des activités cybercriminelles au moment où les parties prenantes nationales de la LBC/FT, surtout les Cellules de Renseignements Financiers (CRF), voient leurs ressources financières se réduire en raison de la priorité donnée au secteur sanitaire ». Il a invité les experts à mener des réflexions approfondies en vue de trouver des approches de solutions adéquates et permettre aux parties prenantes de continuer à lutter efficacement contre le blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme.
Le Garde des Sceaux, ministre de la Justice et de la Législation, Kokouvi Pius Agbétomey, a, au nom du gouvernement, félicité GIABA pour les efforts déployés dans le sens de la poursuite efficace de ses activités, notamment l’organisation des plénières hybrides, la tenue des activités d’assistance technique et les évaluations mutuelles, ce, malgré les contraintes imposées par la pandémie de la COVID-19. Dans le cadre du renforcement des politiques nationales de lutte contre le financement du terrorisme et l’amélioration de la conformité technique et l’efficacité des dispositifs nationaux de lutte contre le financement du terrorisme, le Ministre Agbétomey a indiqué que le Togo a adopté plusieurs textes règlementaires permettant l’application de la loi de 2018 et renforcé la cadre institutionnel en mettant en place le Comité Interministériel de Prévention et de Lutte contre l’Extrémisme Violent (CIPLEV). Dans le souci de mieux faire, a poursuivi le ministre, le Togo s’est soumis au processus d’évaluation mutuelle de son dispositif de lutte contre le blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme.
GIABA salue l’engament politique du Togo dans la lutte contre LBC/FT
Le président de la Cellule Nationale de traitement des Informations Financières du Togo (CENTIF), Coordonnateur national du GIABA, M. Aquiteme Tchaa, pour sa part, a exprimé sa gratitude au gouvernement togolais pour son engagement politique dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme et pour le soutien sans faille qu’il témoigne à la CENTIF et toutes les autres structures impliqués dans la lutte. C’est grâce à cet engagement, a-t-il relevé, que le Togo dispose aujourd’hui d’un dispositif de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
Le Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest (GIABA) a été établi en 2000 par la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
C’est est une institution spécialisée de la CEDEAO, chargée du renforcement des capacités des Etats membres dans la prévention et la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme dans la région. Outre les Etats membres, le GIABA octroie le statut d’Observateur à des Etats africains et non-africains et à des organisations intergouvernementales qui soutiennent ses objectifs et ses actions et qui ont sollicité le statut d’Observateur.
GIABA protège aussi les économies nationales et les systèmes financiers et bancaires des Etats signataires contre les produits du crime et combattre le financement du terrorisme, renforce les mesures et intensifie les efforts de lutte contre les produits du crime, combat le blanchiment des produits du crime et le financement du terrorisme, veiller à l’adoption harmonisée et concertée de mesures appropriées de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, etc.
El Hadj Moussouloumi BOUKARI
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