
Le ministère des Affaires étrangères, de l’Intégration régionale et des Togolais de l’Extérieur a organisé, le 19 mai 2025, dans ses jardins, une manifestation culturelle donnant l’occasion à l’ensemble des communautés réunies de célébrer leur sentiment d’appartenance à l’Afrique. L’évènement, qui s’inscrit dans le cadre de la journée de l’Afrique célébrée, le 25 mai de chaque année, a été présidé par le maître des lieux, le ministre Robert Dussey, avec à ses côtés son collègue de la Communication, Yawa Kouigan. Des chefs traditionnels, représentants du corps diplomatique et bien d’autres personnalités ont pris part à cette belle manifestation culturelle riche en couleurs, sonorités musicales et artistiques venant des différents pays africains.
Ils étaient au total une quinzaine de pays africains à prendre part à la belle manifestation culturelle organisée, hier à Lomé, par le ministère des Affaires étrangères, pour célébrer, par anticipation, la Journée de l’Afrique, dont l’édition 2025 est placée sous le thème « Justice pour les Africains et les personnes d’ascendance africaine par les réparations ». Placée sous le signe de la culture et de la fraternité, avec au programme des expositions, des prestations artistiques, des dégustations gastronomiques et des moments d’échanges autour des traditions africaines, cette journée festive a été l’occasion de renseigner davantage les personnalités et invités sur l’identité des peuples africains et le riche potentiel que possède l’Afrique, signe de l’intégration africaine. Le passage des groupes folkloriques du Togo et du Bénin, ainsi que la parade des groupes du Cameroun, de la Centrafrique, du Congo Brazzaville, de la Côte d’Ivoire, du Gabon, Mali, Niger, de la Sierra et la Guinée Conakry ont offert un beau spectacle, à travers des sonorités musicales traditionnelles identifiant chaque pays. Ils ont ainsi révélé la beauté des danses traditionnelles africaines, permettant d’apprendre un peu plus sur leur vie en communauté. Que dire des tenues traditionnelles africaines arborées par les communautés présentes. Cette mosaïque de couleurs, de motifs et de styles témoigne, non seulement de l’élégance personnelle, mais surtout de la richesse inestimable du patrimoine culturel africain. Après ces chorégraphies précédées de la prestation du Slameur Crédo, qui a chanté justice et réparation pour l’Afrique, en prônant l’unité et l’intégration, place au discours officiel, plaçant l’évènement dans son contexte.

La communauté guinéenne renseigne les officiels sur les oeuvres exposées.
Une date emblématique pour raviver la flamme de la conscience commune
Dans son intervention, le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, de l’Intégration régionale et des Togolais de l’Extérieur, M. Ousmane Afo Salifou, a rappelé l’origine de la célébration de la journée de l’Afrique instituée par l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), précurseur de l’Union Africaine, depuis sa création, le 25 mai 1963. Selon lui, cette date emblématique ne peut se résumer à un simple rituel protocolaire. Il s’agit de « raviver la flamme de notre conscience commune, réaffirmer notre foi inébranlable en un avenir partagé et renforcer les liens de solidarité panafricaine qui transcendent nos frontières et résonnent, chaque année, comme un appel vibrant à l’unité, à la mémoire collective et à un engagement renouvelé envers les idéaux et nos différences », a-t-il souligné. M. Salifou a mis l’accent sur le thème de la célébration qui s’inscrit dans une dynamique de reconnaissance des injustices passées, de réparations à la fois mémorielles et matérielles et de réaffirmation solennelle de la dignité inaliénable des peuples africains et de leur diaspora. A son avis, le Togo qui est fidèle à ses engagements panafricains, et porté par une diplomatie de paix et de dignité, assume pleinement cette vision. Il a fait savoir que sous l’impulsion duPrésident du Conseil, Faure Essozimna Gnassingbé, « notre pays a été à l’initiative de l’adoption, le 16 février dernier, de la décision historique prise à l’unanimité par les Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine, reconnaissant l’esclavage, la déportation et la colonisation comme des crimes contre l’humanité et de crimes de génocide contre les peuples d’Afrique ».

M. Salifou lors de son discours.
L’Afrique doit prendre son destin en main
De son côté, l’ambassadeur du Niger et doyen des ambassadeurs africains au Togo, M. Sidi Zakari, a retracé l’histoire d’une Afrique opprimée et qui continue de souffrir dans un contexte de mondialisation, de lutte contre le terrorisme ou l’extrémisme violent et d’autres fléaux d’essence exogène. A cet égard, il a invité les communautés africaines à s’interroger sur leur part de responsabilité dans « notre maintien à la traine ». Il les a appelées à « prendre leur destin en main, non pas pour l’autarcie inimaginable, mais pour un partenariat nécessaire et équitable ». Ceci témoigne de la responsabilité des pays africains à créer, pour les générations futures, la passerelle de bonheur et de la dignité dans un monde plus égalitaire.
La manifestation a pris fin avec la visite des stands des pays représentés et la dégustation des mets représentatifs des différentes communautés.
La célébration se poursuivra, le 23 mai 2025, à l’Université de Lomé, avec la conférence-débat autour du thème de l’année. Ce sera un moment privilégié de réflexion académique sur les enjeux historiques et contemporains de la justice pour les peuples africains et leur diaspora.
Patouani BATCHAMLA
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