La Direction nationale de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pour le Togo a animé mardi le 19 février 2019, dans les locaux de l’Agence Principale de Lomé, un point de presse à l’intention des médias publics et privés sur le Franc CFA. Cette rencontre se situe dans le cadre du débat relancé ces derniers temps sur cette monnaie, par « certaines autorités italiennes et africaines qui arguent que le F CFA n’a pas de valeur et qu’il appauvrit les Africains ». Au regard de l’ampleur que prend le débat, le Directeur nationale de la BCEAO pour le Togo, M. KossiTénou, la Directrice générale de l’organisation et des systèmes d’information, Mme Aminata Fall Niang et la Conseillère en communication du gouverneur de la BCEAO, Mme Danielle Benoist, ont échangé avec les journalistes pour montrer la valeur et l’utilité de cette devise dans l’espace UEMOA, en Afrique et sur le plan international.
Par ce point de presse, la Direction nationale de la BCEAO pour le Togo a voulu montrer que bien que le F CFA soit un héritage de l’époque coloniale, il très envié aujourd’hui, de par le monde parce qu’il est solide et assume parfaitement ses fonctions en particulier, les fonctions de réserves de valeurs et donc de stabilité des prix. Cette stabilité de prix assure un niveau d’épargne consistant ainsi que des investissements. « Nous avons aujourd’hui, dans notre zone un taux de croissance de plus de 6%, depuis 4 à 5 ans, nous avons un niveau d’inflation à moins de 2%, des déficits budgétaires réduits, un niveau de chômage qui se réduit régulièrement, bref un niveau de bien-être qui s’élève, bien, sûr, tout cela s’est accompagné d’un certain nombre de structures économiques que les Etats ont menées avec des réformes structurelles.Cela a permis d’avoir des performances qui sont largement au-delà et c’est ce que nous constatons dans certains pays d’Afrique au sud du Sahara », s’est exprimé le Directeur national de la BCEAO pour le Togo. Selon lui, dire que le F CFA est source du sous-développement, ce n’est pas vrai et là, dit-il, il s’agit des propos des personnes qui sont contre le F CFA. Nous pensons qu’il y a des gens qui disent certaines choses sur cette monnaie mais, qui ne savent pas exactement comment fonctionne le mécanisme que nous avons à la Banque Centrale.
Le débat a concerné aussi les réserves d’échanges qui montrent une certaine méconnaissance du mécanisme, puisque ces réserves d’échanges ont déjà leur contrepartie sur l’économie et nous avons expliqué qu’on ne peut pas créer indéfiniment de la monnaie à partir des mêmes quantités de réserves d’échanges, a dit M. Ténou.
Le compte d’opération que nous avons au niveau du Trésor enregistre bien sûr 50% de nos échanges. Mais, ces 50% sont utilisés par la Banque Centrale pour opérer les payements extérieurs. Donc, le solde que nous avons dans ce compte là n’est pas un stock mais, un fruit, puisqu’à tout moment, la Banque a la latitude d’utiliser ces réserves d’échanges dans le cadre des payements. Ce sont des réserves qui appartiennent à la Banque Centrale.
« Il faut donc que chacun comprenne que nous avons une monnaie africaine dont nous devons être fiers, une monnaie utilisée par au moins 120 millions de personnes qui font confiance à cette monnaie là, une monnaie qui assure aujourd’hui, la stabilité des prix, à travers la politique monétaire que la Banque Centrale mène, une monnaie dont chacun de nous est fier aujourd’hui ». Pour l’orateur, « nous devons dépassionner le débat parce que la monnaie est une chose trop sérieuse pour faire l’objet de critiques passionnées et idéologiques ».
Par ailleurs, les échanges ont porté aussi sur le changement de nom CFA. M. Ténou a indiqué que quelque soit le nom qu’on donne à une monnaie, ce qui est important, c’est de savoir si elle joue son rôle. Aujourd’hui, nous pouvons affirmer que le F CFA joue son rôle. C’est une unité de vente, elle assure les transactions, elle assure le rôle des réserves des valeurs et elle assure la stabilité des prix. Pour cela, « focalisons-nous sur l’efficacité de notre monnaie plutôt que sur certains aspects qui engendrent des polémiques inutiles », a conseillé le directeur.
Auparavant, un film avait été projeté pour montrer les différentes étapes historiques connues par le F CFA depuis les années 60 et les grandes personnalités de l’UEMOA et du monde qui ont contribué à son existence et à son évolution.
Vincent K. DENGUEWA
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