La Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) et le Dépositaire Central/Banque de Règlement (DC/BR) organisent à Lomé, la 4e édition des BRVM Awards. Un rendez-vous annuel des acteurs du marché financier régional ouvert, le 10 mai 2023, à l’hôtel 2 février, sous le thème « Marchés des capitaux et résilience économique ». Initié depuis 2020, BRVM Awards récompense l’excellence des acteurs de ce marché régional selon des critères de sélection quantitatifs et qualitatifs, tout en offrant l’occasion d’échanges sur les défis liés à ce secteur, en vue de dégager des pistes de solutions pour mieux accomplir la mission de financement à long terme des économies de l’Union. Les travaux de cette rencontre majeure du marché financier régional de l’UEMOA ont été lancés, au nom du chef de l’Etat, par le Premier ministre, Victoire Tomégah-Dogbé, en présence de plusieurs membres du gouvernement et des acteurs du domaine.
Une vue des différentes personnalités autour de Mme Dogbé au lancement des Awards BRVM
Lomé, la capitale togolaise accueille, les 10 et 11 mai 2023, les activités marquant la 4e édition des BRVM Awards sous le thème « Marchés des capitaux et résilience économique ». Plusieurs acteurs relevant des institutions financières régionales de l’UEMOA et des pays membres participent à ce rendez-vous qui célèbre les meilleurs animateurs du marché boursier régional, en se distinguant par leur performance et surtout, en cultivant l’excellence dans la diversité. Au-delà des récompenses, les BRVM Awards, c’est aussi un cadre d’échanges et de débats de haut niveau consacrés au développement des marchés financiers, ainsi qu’aux défis liés à l’intégration. Débats qui visent à atteindre un marché financier régional efficient dans un environnement macroéconomique et des affaires plus favorable.
Selon le directeur général de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM), M. Edoh Kossi Amenounvé, la remise des Awards se fera lors de la soirée dînatoire, aujourd’hui à l’Hôtel 2 Février. Concernant le thème de l’édition, il a dit que c’est un sujet d’actualité dans un contexte macroéconomique mondial et régional très perturbé, dont les évolutions sont de plus en plus imprévisibles à moyen et long terme. « Les marchés de capitaux se retrouvent, en effet, depuis la crise financière internationale de 2008 jusqu’à la guerre russo-ukrainienne de 2022, en passant par la crise de la zone euro et la crise sanitaire, soit depuis plus de 15 ans, dans un étau de politiques monétaires, tantôt accommodantes, tantôt restrictives, de politiques budgétaires expansives des Etats, et de frilosité des investisseurs institutionnels et particuliers », a-t-il fait noter. Aussi, la présente rencontre se propose-t-elle d’examiner les défis du marché à travers des questions telles que « Comment s’organiser pour mieux faire face aux chocs que nous imposent les crises successives ? Qu’est-ce que l’évolution technologique peut nous apporter comme solution pour le développement du secteur financier ? Comment mieux accompagner les PME, mieux les financer pour en faire de véritables champions nationaux capables de soutenir la concurrence africaine et mondiale ? ».
Innover pour ouvrir le marché boursier aux PME/PMI
M. Amenouvé a souligné le contexte du marché financier.
En ouvrant les travaux, le Premier ministre, Victoire Tomégah-Dogbé, a fait remarquer que depuis plusieurs années, la BRVM, qui est ouverte à l’internationale, a réussi à attirer un nombre croissant d’entreprises cotées et a pu lever quinze mille milliards de francs à travers des emprunts obligatoires et des offres publiques de vente d’actions.
Mais, selon elle, « le marché boursier ne doit pas être uniquement associé aux grandes entreprises cotées, mais doit se positionner pour rayonner sur l’ensemble de l’économie de nos pays ». Elle revenue sur le contexte de cette édition des BRVM Awards, fortement marqué par des incertitudes sur tous les plans. « En effet nous sommes, aujourd’hui, confrontés à une raréfaction des grosses bourses financières qui a, bien évidemment, un impact sur la quête de nos ambitions de développement durable. Nous sommes plus convaincus que nous pourrons surmonter ces défis. Nous devons, pour cela, croire en notre capacité d’innovation et de résilience. Une résilience que nous avons toujours su démonter face aux divers chocs. Notre capacité d’innovation doit nous permettre d’augmenter les ressources disponibles pour répondre aux besoins changeants, rendre notre marché beaucoup plus accessible, voire le démystifier au service d’une économie réelle, en prenant en compte les forces et les atouts des secteurs comme l’agriculture, l’économie, l’industrie, etc. Je pense particulièrement aux petites et moyennes entreprises qui représentent près de 80% du tissu économique de nos pays », a relevé Mme Tomégah-Dogbé.
En cela, plusieurs actions doivent être menées pour mieux expliquer les opportunités qu’offre la BRVM et qui invitent les PME/PMI à s’organiser, afin de trouver des ressources des marchés financiers. Pour le Premier ministre, « l’innovation permet aux acteurs financiers de s’adapter à ces changements. Ceci est indispensable pour bénéficier de toutes les opportunités de la ZLECAf ». De ce fait, elle invite les acteurs du marché financier à continuer de proposer des produits et services innovants et à conquérir de nouveaux segments, afin de contribuer à bâtir un environnement propice à l’activité économique et à l’inclusion financière. « J’exhorte également le secteur financier à améliorer la gestion des risques et la résilience des systèmes financiers pour se protéger contre les fluctuations des marchés. Notre ambition commune est de permettre au marché des capitaux de contribuer à la résilience économique en fournissant un financement aux entreprises, en diversifiant les sources de financement », a-t-elle lancé, rassurant que le Togo va continuer par promouvoir un environnement des affaires attractives, afin de relever les défis, ensemble avec le secteur privé. L’objectif étant d’avoir plus de sociétés cotées à la BRVM.
L’économie de l’UEMOA restera sur sa dynamique positive malgré les risques
Dans son intervention de circonstance, le président du Conseil des ministres de l’UEMOA, le ministre ivoirien de l’Economie, Adama Coulibaly, a exprimé sa profonde gratitude au président de la République, pour son appui constant au développement du marché financier régional, traduisant ainsi la vision des chefs d’Etats qui appellent de tous leurs vœux une intégration plus poussée des économies, en vue d’accélérer le développement de l’Union. Il a aussi salué initiative qui contribue à la promotion, à la vulgarisation et au développement de la culture financière dans l’UEMOA. Pour lui, « bien que la reprise post-Covid-19 de la sous-région ait été quelque peu affectée par les nouveaux chocs mondiaux et régionaux, l’économie de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) devrait rester sur sa dynamique positive, malgré la persistance des risques auxquels elle est soumise ». En effet, selon les prévisions effectuées par la BCEAO, le PIB réel de l’UEMOA ressortirait à 5,1% au premier trimestre 2023 et à 5,3% au deuxième trimestre 2023, après une réalisation de 5,4% au quatrième trimestre 2022. « Les performances économiques des pays de l’UEMOA seraient tirées par la bonne tenue de la demande intérieure. En ce qui concerne le niveau des prix, les informations disponibles font état d’une poursuite de la décélération du rythme de progression du taux d’inflation, du fait de la poursuite de la commercialisation des nouvelles récoltes et de la modération des prix des produits alimentaires sur les marchés internationaux. La résilience observée, depuis la pandémie à la COVID-19, est salutaire, mais il nous faut faire davantage pour mieux amortir les chocs et consolider notre croissance et notre développement », a-t-il indiqué, avant d’inviter l’ensemble des participants, ainsi que les futurs lauréats de cette quatrième édition des BRVM Awards à contribuer activement au développement de cette œuvre collective, afin de développer le marché financier régional au profit d’un financement plus soutenable et plus durable des économies de l’Union.
Bernardin ADJOSSE
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