Aného, ville historique et balnéaire du Togo a accueilli, vendredi 14 octobre 2022, la cérémonie de lancement de la 3e édition du « Mois du Consommer local ». Placée sous le thème : « Consommation des produits locaux, facteur d’accroissement des investissements en faveur des TPME », cette édition veut susciter la réflexion sur les interrelations entre la consommation des produits locaux, l’investissement, l’intégration régionale et le développement économique et social des populations. La cérémonie a été présidée par le ministre du Commerce, de l’Industrie et de la consommation locale, Kodjo Adedze, en présence de la représentante résidente de la Commission de l’UEMOA, Mme Aminata Lo Paye, des membres du gouvernement, du corps consulaire, des autorités administratives, traditionnelles, religieuses et de diverses autres personnalités.
C’est parti pour la troisième édition du « Mois du Consommer local » qui se veut un cadre de promotion et de valorisation des potentialités productives, agroalimentaires, artistiques, artisanales, textiles, cosmétiques, ainsi que des services et de l’innovation. Lancée, vendredi dernier, cette édition veut encourager la transformation des produits primaires, redresser, un tant soit peu, la balance commerciale des Etats par la réduction des importations. Pour les organisateurs, ce « Mois du Consommer local » devra répondre aux préoccupations et défis en lien avec la consommation locale. Il s’agira, en particulier, d’apprécier les chaînes de valeurs porteuses de l’économie, d’analyser les exigences de la production, de la transformation, du transport et de la distribution des produits locaux dans le respect de l’éthique et des normes de qualité, d’identifier les besoins en investissements des Très Petites et Moyennes Entreprises (TPME) et ainsi envisager des perspectives à court, moyen et long termes. Pour atteindre ces objectifs, plusieurs activités sont prévues telles que des communications, des panels avec un de haut niveau sur le thème : « Quels traitements préférentiels en faveur des TPME pour booster la consommation locale ? », mais également des expositions-ventes de produits à Lomé et dans les chefs-lieux de régions économiques du pays.
Trois temps forts ont marqué cette cérémonie de lancement. Le premier est relatif aux témoignages des jeunes entrepreneurs depuis le lancement du « Mois du Consommer local » en 2020. Pour ces jeunes, le chiffre d’affaires de leurs entreprises a grimpé, considérablement, malgré les crises qu’a connues le monde et ceci, grâce aux accompagnements du gouvernement. Toutefois, beaucoup de défis restent à relever, surtout en matière de financement et d’accès aux marchés. Le deuxième temps fort a été la distinction remise aux surfaces qui ont permis aux entrepreneurs d’exposer et de vendre leurs produits. Le premier prix est allé au supermarché « L’épicerie du levant », la deuxième place est revenue au supermarché « Le Champion » et la troisième marche a été occupée par « Le Samaritain ». Le dernier temps fort a été marqué par les discours. Ainsi, répondant aux préoccupations des jeunes, la ministre du Développement à la base, de la Jeunesse et l’Emploi des jeunes, Mme Myriam Dossou d’Almeida, s’est réjouie de l’impact des différentes actions du gouvernement, pour promouvoir les initiatives locales. S’agissant des défis, elle a relevé que le gouvernement les a anticipés, à travers différentes nouvelles initiatives qui permettront aux jeunes de trouver les réponses à leurs problèmes.
Deux premières éditions qui ont porté beaucoup de fruits
En lançant cette troisième édition, le ministre en charge de la Consommation locale, M. Kodjo Adedze, représentant le Premier ministre, a indiqué que les deux premières éditions ont eu des retombées bénéfiques pour tous les acteurs de la chaîne de consommation locale. Ces éditions ont permis une augmentation de près de 40% du chiffre d’affaires et le renforcement des effectifs dans les secteurs des cosmétiques, de l’habillement et de l’agroalimentaire. Elles ont été également l’occasion pour le gouvernement et les acteurs de se rendre à l’évidence des besoins des consommateurs en termes de traçabilité des produits, de normes et de packaging, a-t-il souligné. La crise de Coronavirus a affecté les chaînes de production et d’approvisionnement entraînant une hausse des prix. Plus encore les économies ont subi et continuent de subir les effets du conflit entre la Russie et l’Ukraine et cette situation interpelle chaque pays. « Pour ma part, nous pensons qu’il faut des solutions endogènes, de nouvelles approches et de grandes ambitions pour faire face à cette situation » a-t-il dit. Pour le ministre Adedze, cette troisième édition du « Mois du Consommer local », est une occasion pour le gouvernement de réaffirmer sa volonté de faire de la consommation locale, un des leviers incontournables pour la transformation structurelle de l’économie. Selon le ministre, afin de valoriser les potentialités du pays et stimuler une production nationale de biens et de services diversifiés et compétitifs, mais également, faciliter leur accès aux marchés local et international, un projet de stratégie nationale de promotion de la consommation locale est en cours de validation. « Par cette stratégie, le gouvernement envisage d’augmenter la production et d’améliorer la compétitivité des biens et services locaux, de sensibiliser les consommateurs, stimuler la demande nationale, renforcer les capacités des acteurs de la promotion de la consommation locale, réduire les importations de certains biens, augmenter les exportations des produits finis et semi-finis, afin de réduire le déficit de la balance commerciale », a-t-il expliqué. Il a donc saisi l’occasion pour féliciter tous les ministères et services de l’Etat, pour l’effort fait, en vue de mettre en application la lettre circulaire du 7 octobre 2020 qui exhortait l’administration à privilégier la consommation des mets locaux dans toutes leurs activités. Il a, également, souligné d’autres initiatives du gouvernement visant à promouvoir la consommation locale notamment des séances de démonstration de l’utilisation des farines locales planifiables dans les produits de boulangerie et de pâtisserie, la mise en place d’une plateforme virtuelle dénommée « Togo Gnim » pour renforcer la visibilité des produits locaux exposés dans le hall du ministère, l’application numérique « Nam Asia » qui veut renforcer la communication régulière des prix des produits de grande consommation, etc.
Accéder aux marchés continental et international, tout en profitant des opportunités et avantages de la ZLECAF
Le thème national retenu qui est tiré du thème régional de l’UEMOA à savoir : « Consommation des produits locaux, un levier d’accroissement des investissements productifs, de développement et d’intégration régionale », cadre parfaitement avec la feuille de route du gouvernement, notamment la réforme 4 relative au renforcement des mécanismes d’appui aux TPME et le projet P20 qui met l’accent sur la transformation des matières premières. Tous ces efforts ont pour finalité de renforcer les biens et services du pays, afin de lui permettre d’accéder aux marchés continental et international, tout en profitant des opportunités et avantages de la Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECAF). Le gouvernement, pour sa part, s’engage à poursuivre ses ambitieuses réformes pour « encourager la promotion de la consommation locale et réduire progressivement notre dépendance des produits importés ». Le ministre Adedze a remercié la Commission de l’UEMOA, l’ensemble des partenaires de développement et le secteur privé pour leur engagement et soutien dans la réussite de ce projet.
La représentante résidente de la Commission de l’UEMOA au Togo, Mme Aminata Lo Paye, a rappelé qu’à travers l’institution de ce mois, les ministres du commerce de la région souhaitaient interpeler les consommateurs à prendre conscience du caractère endogène des politiques nationales de développement. « Il s’agit d’assurer une promotion pérenne de nos produits locaux » a-t-elle souligné. Le thème de cette année a un double avantage, celui d’encourager la transformation des produits primaires, mais aussi de redresser un tant soit peu la balance commerciale des Etats membres par la réduction des importations. La consommation des produits locaux a aussi l’avantage de contribuer à amortir les chocs endogènes et réduire les effets des crises extérieures sur les économies et les populations de la zone. Elle s’est réjouie de savoir qu’une telle initiative est en adéquation avec les orientations du PND et, plus particulièrement, de la Feuille de route gouvernementale. Elle a félicité le Togo qui est l’un des premiers pays à créer un ministère en charge de la consommation locale, démontrant ainsi sa volonté de faire de ce concept un levier de son développement économique. Pour Mme Lo Paye, « le consommer local, plus qu’un concept, est un mode de vie qu’il faudra adopter, afin de créer les conditions favorables à l’initiative privée et l’accroissement de l’entrepreneuriat des jeunes qui sont de véritables leviers de création de richesses et de la lutte contre le chômage. Promouvoir le consommer local, c’est soutenir à la base l’ensemble des politiques qui visent le renforcement et la compétitivité des PME, conditions nécessaires pour leur croissance ». Elle a confié que la Commission de l’UEMOA mène plusieurs actions destinées à accroître les capacités commerciales des Etats membres à travers le projet de règlement portant sur la dématérialisation des procédures et formalités douanières, du commerce extérieur, et du développement. Ceci, avec l’appui du Centre de Commerce International par une plateforme dénommée « Connect UEMOA » destinée à faciliter la rencontre visuelle, l’offre et la demande de produits Made in UEMOA. Mme Lo Paye a salué les actions du gouvernement et réaffirmé la détermination de son institution à toujours accompagner le Togo pour le bien-être de ses populations.
Divers groupes folkloriques et artistes togolais ont donné de l’éclat à cette cérémonie.
Mélissa BATABA
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