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La 1re femme pilote du Togo, Ayélé Jessica Kouévi, reçue par le Premier ministre

Mlle Ayélé Jessica Kouévi et le Premier ministre
La 1re femme pilote du Togo, Ayélé Jessica Kouévi, reçue par le Premier ministre

La cheffe du gouvernement, Victoire Tomégah-Dogbé, s’est entretenue, vendredi 8 mars 2024, à la Primature, avec Mlle Ayélé Jessica Kouévi, la toute première femme pilote togolaise. Introduite dans ses bureaux par le directeur général de la compagnie aérienne Asky, M. Essayas Hailu, cette jeune et brave dame est allée exprimer sa gratitude au gouvernement et, particulièrement, au chef de l’Etat, pour toutes les actions en faveur de la jeunesse, surtout de la jeune fille. Mlle Jessica Kouevi a dit avoir saisi l’occasion pour parler au Premier ministre de son parcours émouvant, parsemé de courage et détermination.

A la Primature, le Premier ministre, Victoire Tomégah-Dogbé, a marqué la journée de la femme, par une audience accordée à la toute première togolaise pilote du vol commercial de la compagnie aérienne Asky, Mlle Ayélé Jessica Kouévi. Elle a été accompagnée par le directeur général de cette compagnie, M. Essayas Hailu.

Au sortir de l’entrevue, Mlle Ayélé Jessica Kouévi a déclaré qu’elle est allée remercier les autorités pour leur implication dans la cause de la jeunesse et surtout de la femme. « Je suis venue pour d’abord me présenter au Premier ministre et ensuite remercier le chef de l’Etat et son gouvernement pour l’opportunité qu’ils offrent aux jeunes hommes et femmes togolais de s’épanouir et de mener librement le métier de leur choix. Après avoir parlé de mon parcours, la cheffe du gouvernement a jugé bon aussi de partager ses cheminements très édifiants avec moi. C’est vrai qu’on n’a pas vécu les mêmes choses, mais je peux vous assurer que je me suis retrouvée en elle, à travers ma détermination et mon courage. Ces échanges me motivent à ne pas baisser les bras et à mieux contribuer au développement de mon pays. Elle m’a parlé de son périple, depuis l’obtention du BAC 2, en passant par l’université jusqu’à ce jour, à la tête du gouvernement », a confié Mlle Kouévi.

Un parcours émouvant

De nationalité togolaise, Mlle Ayélé Jessica Kouévi, a obtenu son BAC II au lycée international « Cours lumière ». Ensuite, elle poursuit ses études universitaires préparatoires en ingénierie en France, avant de regagner l’Université de Lilles où elle obtient sa licence en mathématique. Au cours de ce parcours, Mlle Kouévi a eu écho, en 2021, du concours d’aviation lancé par la compagnie Asky et décide de postuler. « Ayant toujours pour ambition de devenir un jour pilote, je n’ai pas hésité à passer ce concours, malgré le fait que je continuais mes études en ingénierie aérospatiale ou en aéronautique. J’ai alors tenté ma chance avec Asky et cela a marché. Je suis donc rentrée au pays, en avril 2021, pour suivre toutes les étapes du concours et c’est plus tard que j’ai été contactée pour passer les examens médicaux dont la validation m’a permis de rejoindre l’autre vague à Addis-Abeba, en Ethiopie, pour la formation proprement dite ».

La formation en aviation et appel des à dépasser leur peur

Selon Mlle Kouévi, la formation en aviation a marqué une nouvelle étape de sa vision. « Les débuts ont été très difficiles pour moi, car tous les cours étaient en Anglais. J’ai, par la suite, compris le système, ce qui m’a permis d’avoir ma licence, en juin 2023, de rentrer au pays où j’ai rejoint le groupe Asky, qui a pris la charge de financer la deuxième partie de ma formation. Après mes cours au sol avec Asky, j’ai été envoyée au Kénya, en Aérobie, pour une qualification en Boeing 737. Mon premier vol au sol, toute seule, sous la supervision de mon professeur, m’a marquée. A cet instant, j’ai eu la sensation de vivre seule au-dessus du monde. Ensuite, j’ai mené des vols assez tumultueux en région montagneuse. Là, on pouvait aussi constater des turbulences fortes qui demandent à dompter et à collaborer avec la nature. Je saisis l’occasion pour faire un clin d’œil à l’académie Ethiopienne lignes, pour sa confiance en ma personne qui, s’est traduite par des cours supplémentaires qu’elle m’a accordés. Grâce à ces cours, j’ai réussi à très bien faire mes vols et atterrissages. Je remercie mes parents qui, malgré les difficultés financières, ont bravé vents et marrées pour la réalisation de ce beau rêve, ainsi que le directeur général de Asky qui m’a obtenu une bourse de la fondation américaine de soutien aux jeunes filles qui aspirent à la vie d’aviation ».

Mlle Kouévi a conclu, en exhortant ses jeunes sœurs togolaises à dépasser leur peur, pour le métier de pilote, tout en espérant que dans les années à venir, elles seront nombreuses à braver les montagnes pour prouver au monde entier qu’elles en sont capables. « J’exerce un métier comme toute personne. C’est vrai que nous ne sommes que 10% de femmes à opter pour le métier de pilote, mais je peux vous assurer que cette spécialisation a été pour moi une belle expérience », a-t-elle laissé entendre.

Clémentine PANASSA

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