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Journée Internationale du Travail : Célébration sobre au Togo avec un cahier doléances en six points

Remise du cahier de doléances au ministre Bawara (à gauche) par M. Agbenou.
Journée Internationale du Travail : Célébration sobre au Togo avec un cahier doléances en six points

 

  • Les Togolais exhortés à faire du travail une valeur essentielle de la société

Le monde entier a célébré, le 1er mai, la journée internationale du travail. Au Togo, cet évènement a été marqué par plusieurs manifestations. En lieu et place du traditionnel défilé, une rencontre a réuni à la salle de conférence de la SAZOF, les membres du gouvernement, les employeurs représentés par le Conseil National du Patronat et les centrales syndicales. Comme il est de coutume, les travailleurs ont présenté leur cahier de doléances aux employeurs. En dehors des revendications énumérées en six points, les partenaires sociaux ont félicité le gouvernement pour les efforts consentis, en vue d’améliorer les conditions de vie des travailleurs et ainsi atténuer les effets de la vie chère, surtout en ce qui concerne la revalorisation du SMIG. A l’occasion, le chef de l’Etat, Faure Essozimna Gnassingbé, a souhaité une bonne fête à tous les travailleurs des différents secteurs du pays. « J’exhorte les employeurs à continuer de mettre l’Homme au centre de toutes choses, en accordant une attention particulière à la protection des travailleurs, à la garantie de leurs droits et à leur épanouissement, dans le respect des lois et règlements. J’invite les travailleurs à cultiver toujours le travail comme une valeur chère à notre nation et comme un repère auquel notre société est profondément attachée », a-t-il lancé.

Les responsables des centrales syndicales attentifs …

 

C’est de façon consensuelle que les partenaires sociaux, le gouvernement et le patronat ont décidé de célébrer symboliquement, encore cette année, la journée internationale du travail par une rencontre qui a été essentiellement consacrée à la remise du cahier de doléances des travailleurs au gouvernement et au patronat.

En présentant ces doléances, M. Emmanuel Agbenou, porte-parole des centrales syndicales, a d’entrée rappelé que le 1er mai est directement attaché à la journée de travail de 8 heures, sans réduction de salaire dans les entreprises, de 8heures de repos et de 8heures de loisirs, arrachée de haute lutte et au péril des vies humaines. Au Togo, des efforts sont faits pour l’amélioration des conditions de vie et des travailleurs. C’est pourquoi, il a exprimé la satisfaction des syndicats par rapport aux avancées observées, ces derniers temps. Parmi ces avancées, on peut noter les dix mesures prises par le chef de l’Etat pour venir à la rescousse des populations et des investisseurs, afin d’atténuer les effets de la vie chère, la revalorisation du SMIG, la tenue du forum national sur le dialogue social assorti d’une feuille de route, dont la mise en œuvre a commencé par le processus d’élaboration d’un Pacte de stabilité sociale. Il a également relevé l’organisation du forum des producteurs agricoles du Togo dans chaque région pour la modernisation de l’agriculture et la promotion des produits locaux, tout en espérant que ce sera une bonne occasion pour la création des emplois dans des conditions du travail décent. Il n’a pas oublié la mise en place des mesures visant la réforme du système éducatif, la promotion et la gestion déconcentrée, participative et inclusive dans tous les domaines socio-économiques.

 

Des doléances pour améliorer les conditions de travail et de vie

 

Malgré ces avancées, a souligné M. Agbenou, « les travailleurs et travailleuses soumettent au gouvernement et aux employeurs les doléances dont la résolution contribuera à améliorer leurs conditions de travail et de vie, à insuffler une émulation et une dynamique dans les entreprises et à apporter des plus-values à l’économie nationale ». Il s’agit de l’application effective du nouveau SMIG par tous les employeurs sans distinction ; du renforcement et de l’amélioration de l’appui de l’Etat aux organisations syndicales, pour assurer la formation et l’éducation ouvrière aux travailleurs ; de l’accélération du processus d’extension de la couverture maladie aux travailleurs de l’économie informelle, de l’opérationnalisation de l’assurance maladie pour tous. Les centrales syndicales ont souhaité des actions visant à renforcer le partenariat entre l’Etat et l’enseignement confessionnel, ainsi que la promotion du dialogue social dans les entreprises et branches d’activités, pour résoudre certains problèmes spécifiques et anticiper sur les conflits sociaux.

 

Le souhait du patronat : « une entente parfaite entre employés et employeurs »

 

Pour le président du Conseil National du Patronat, M. Coami Sedolo Tamegnon, est considéré comme travailleur, « Cet homme ou cette femme qui apporte son expertise, la rentabilise pour en tirer une rétribution. C’est quelqu’un qui s’assure de mettre en œuvre tout son cœur à l’ouvrage et d’utiliser tout son potentiel pour assurer la productivité et la rentabilité de la structure qui l’emploie. Et il convient d’ajouter que tout travailleur doit pouvoir vivre dignement du fruit de ses efforts ». C’est donc une joie qu’en ce jour, les employés et les employeurs fêtent ensemble en se complimentant et en se réjouissant des réalisations enregistrées au cours de l’année. « Notre souhait est qu’il y ait une entente parfaite entre employés et employeurs sur le long terme, mais plus encore en ce jour où l’accent est mis sur les employés qui doivent se sentir valorisés, considérés, car ils sont les artisans qui façonnent la prospérité, la stabilité, la paix sociale et la cohésion de toute nation », a-t-il souligné. Raison pour laquelle, il a salué les efforts du gouvernement pour soutenir les entreprises et ce, malgré la situation économique difficile due à la crise sanitaire et à la guerre russo-ukrainienne. Il a également félicité le gouvernement pour la réalisation du Centre Hospitalier de référence Dogta Lafiè, qui contribuera à offrir aux populations des soins de qualité. « Cependant, il est important de souligner la nécessité urgente de mettre un plan de soutien aux entreprises, en particulier, les Petites et Moyennes Entreprises et Industries (PME-PMI). Le constat est que plus de 50% des entreprises, encore impactées par ces crises socio-économiques, sollicitent des aides financières pour continuer d’exister. Pour ce faire, nous aurions voulu porter devant cette tribune un cahier de doléances assorties de pistes d’améliorations, mais nous choisissons plutôt de les verser aux dossiers du Cadre de Concertation Etat/secteur privé, instance où se mènent des réflexions autour des questions liées au développement du secteur privé », a-t-il dit. La seule doléance des employeurs, a-t-il confié, est que chacun fasse son travail, avec une conscience professionnelle et une assiduité irréprochable, ce qui facilitera l’accroissement et la production au sein des entreprises et la diminution des litiges sociaux que l’on réfère aux tribunaux.

… à la réponse du ministre Bawara (au milieu)

En réponse à toutes ces préoccupations, le ministre de la Fonction publique, du Travail et du Dialogue social, M. Gilbert Bawara, a renouvelé les félicitations du gouvernement à l’endroit des partenaires sociaux pour la qualité exceptionnelle du dialogue, d’écoute et de concertation qui a permis d’obtenir ces avancées reconnues, aussi bien par les travailleurs que les employeurs. Aucune œuvre humaine n’est parfaite et le gouvernement, a-t-il dit, continuera à être à l’écoute, soucieux de répondre aux attentes et préoccupations de la population. Toutefois, a-t-il relevé, ce jour est un jour de fête et donc, le gouvernement prend l’engagement et l’initiative d’une réunion, avant la fin du mois de mai, afin qu’ensemble tous les partenaires puissent parcourir, de manière plus approfondie, les préoccupations et doléances exprimées et ainsi continuer par rechercher des solutions.

 

Mélissa BATABA

 

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