« Les migrants africains dans le monde : itinéraires, déboires et perspectives » constitue le thème au centre d’une table-ronde organisée, ce 18 décembre 2017, par l’Université de Lomé (UL), sur le Campus. Il s’est agi, pour les initiateurs de ces assises, de sensibiliser la jeunesse estudiantine aux risques liés aux migrations dites illégales ceci, à l’occasion de la célébration, hier, de la journée internationale des migrants.
Les migrations africaines « illicites » d’origine subsaharienne principalement, occupent aujourd’hui, une place importante dans les discours politiques et médiatiques portant sur l’immigration, devenue plus que jamais, un défi et un enjeu majeur pour les communautés nationale et internationale. Hier, à la célébration de la Journée Internationale des Migrants, l’Université de Lomé a jugé important de rassembler différents acteurs : universitaires, organisations de la société civile, étudiants, victimes des migrations illégales pour réfléchir ensemble sur la question. Ainsi, un panel portant sur le thème « Les migrants africains dans le monde : itinéraires, déboires et perspectives », a été animé à l’auditorium sur le Campus universitaire par quatre orateurs avertis.
Ils ont, d’entrée, défini la migration comme étant un déplacement d’une personne ou de populations d’un territoire à un autre. Aussi, ont-ils fait le tour de la question du drame migratoire africain à travers le monde. De l’avis des panélistes, des facteurs sociaux, économiques et politiques sont les causes liées au départ des jeunes. Pendant de longs mois, des jeunes africains, hommes, femmes avec enfants, risquent tout, y compris leur vie, pour entreprendre un périlleux périple qui leur fait traverser des dizaines de frontières et les dangereux courants de la Méditerranée, à la recherche d’une vie meilleure dans un pays du Nord. Certains y laissent leur vie. D’autres sont renvoyés chez eux et d’autres encore qui atteignent leur destination, comprennent que leur existence n’y sera plus forcément plus facile. Mais, étant donné le manque d’emplois (parfois les crises sociopolitiques) et les sombres perspectives auxquels ils sont confrontés dans leur pays, des millions de jeunes africains préfèrent encore l’exode, souvent clandestin.
Pour M. Joseph Tsigbé, maître de conférences d’histoire contemporaine à l’UL, la migration clandestine constitue le nouveau trafic humain, l’exploitation de l’homme par l’homme menée par de véritables réseaux constitués.
« La diffusion des images furtives d’une vente aux enchères nocturne de jeunes africains dans la région de Tripoli en Libye a suscité un choc, une grande indignation et un véritable émoi. Et l’Université de Lomé a organisé cette table ronde pour pousser un cri de cœur contre ce qui se passe en Afrique », a-t-il précisé. Cette traite des noirs s’inscrit dans les déboires que subissent les migrants africains sur le chemin de leur migration vers l’Europe où ils espéraient vivre mieux. Les drames survenus dans le désert et dans la Méditerranée ne sont un secret pour personne.
Devant cette situation « dramatique », les panélistes ont joint leur voix à celles déjà élevées de par le monde, pour exhorter les dirigeants africains à la bonne gouvernance politique et économique.
D’autres solutions relatives à la création d’emplois, à la gestion efficiente des richesses, à la prise en compte de la jeunesse et à la promotion de la mobilité intra régionale ont été préconisées.
Quant aux dirigeants occidentaux, il leur est suggéré d’ouvrir leurs frontières aux migrants.
Régine AKONGA
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