FEMME ET DEVELOPPEMENT

Institutionnalisation du genre dans l’UEMOA : La plateforme « e-genre » au cœur d’une formation à Lomé

Photo de famille des participants.
Institutionnalisation du genre dans l’UEMOA : La plateforme « e-genre » au cœur d’une formation à Lomé

Un atelier de formation sur la plateforme « e-genre » et le Schéma Organisationnel Type d’Institutionnalisation du Genre (STIG) a ouvert ses travaux, le 19 Février 2024 à Lomé. Initiative de la Commission de l’UEMOA, la rencontre réunit les cadres des Etats membres et se veut un lieu d’échanges, en vue de permettre aux parties prenantes de découvrir et d’accéder à la plateforme, tout en acquérant des compétences pour une prise en compte de la dimension genre dans la réalisation des missions.

Dans le cadre de l’opérationnalisation de la stratégie genre de l’Union Economique et Monétaire Ouest africaine (UEMOA) adoptée en 2018, la Commission a pris pleine conscience de la nécessité de renforcer ses capacités, afin de disposer d’une masse critique de cadres rompus aux questions de genre. C’est pourquoi, elle a développé, depuis quelques années, un certain nombre d’outils et de mécanismes pour favoriser l’institutionnalisation du genre. Ainsi, avec l’accompagnement du Programme d’Appui au Renforcement des Capacités Institutionnelles (PARCI) financé par l’union Européenne (UE), la Commission a mis en place une plateforme « e-genre ». Pour une utilisation efficiente de cette plateforme, elle a organisé, hier à Lomé, un atelier de formation à l’intention des cadres de ses Etats membres sur le « e-genre » et le Schéma Organisationnel Type d’Institutionnalisation du Genre (STIG).   

Mme Lo Paye a expliqué le fonctionnement et l’importance de la plateforme e-genre pour les pays.

Cette plateforme est un support de formation développé pour le renforcement des capacités des acteurs des Etats membres et de la Commission de l’UEMOA. Destinée à abriter l’ensemble des outils conçus par la Commission en matière de genre, la plateforme permet un apprentissage autonome, ainsi que des cours interactifs. En effet, la mise en place de « e-genre » s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie genre de l’UEMOA à travers le schéma organisationnel « STIG ». Elle va permettre, à cette ère de révolution en technologie, de faciliter les échanges d’informations et de stratégies, pour accélérer le déroulement des initiatives en matière de genre dans les différents pays. La rencontre de trois jours se veut un cadre, en vue de partager le contenu de la plateforme aux participants, de les former sur son utilisation, de leur permettre d’échanger sur le STIG et sa contextualisation au niveau pays. Il s’agit également d’adopter une feuille de route pour la vulgarisation de la plateforme dans le cadre de l’implémentation du STIG.

Accompagner les Etats à corriger les insuffisances constatées

En ouvrant les travaux, le directeur de cabinet du ministère en charge de la promotion de la femme, M. Kofi Gani, a salué les diverses actions de l’UEMOA visant à instaurer véritablement une base harmonisée sur l’institutionnalisation du genre dans les Etats membres. Le STIG, a-t-il dit, est un mécanisme mis en place par la Commission de l’UEMOA, pour accompagner les Etats à corriger les insuffisances constatées dans la gouvernance, en prenant en compte les questions de genre dans une perspective de développement inclusif et harmonieux. Il vise la révision des politiques publiques et les méthodes d’intervention, pour intégrer la sexospécificité. « Avec les multiples outils de la Commission en matière de genre qui seront disséminés sur la plateforme, la voie sera véritablement balisée et le travail sera simplifié pour l’ensemble des acteurs intervenant à divers niveaux dans la conduite des programmes et projets de développement au sein de notre espace communautaire », a-t-il dit. Le Togo, a-t-il rappelé, est inscrit dans l’institutionnalisation du genre, depuis plusieurs années, à travers la mise en place des cellules focales genre dans les départements ministériels et institutions, grâce à la volonté politique des plus hautes autorités. Cet engagement, a-t-il confié, s’est accru au fil des années et a abouti, en 2021, à la création d’une ligne budgétaire pour la mise en œuvre des activités portant sur le genre dans les ministères et institutions de la République. « C’est donc dire que le Togo est sur la bonne voie de l’institutionnalisation du genre. A cet égard, le schéma type élaboré par l’UEMOA nous permet de revisiter le mécanisme national dans une approche à la fois corrective et de consolidation en tenant compte de l’écosystème administratif du moment », a-t-il souligné, en réaffirmant le ferme engagement des autorités à accompagner cette initiative, afin qu’elle connaisse un aboutissement heureux.

Le document du STIG au cœur de l’atelier de formation.

Assurer des auto-formations sur le genre

La représentante résidente de la Commission de l’UEMOA au Togo, Mme Aminata Lo Paye, a expliqué que la mise en place de la plateforme a débuté, en 2018, et est alimentée par des supports de formation et d’informations sur le concept genre et son intégration dans les politiques publiques. Elle vise à assurer des auto-formations sur le genre, destinées au personnel de la Commission et aux Etats membres et sert de support d’information sur les réalisations de la Commission en matière de genre et d’autonomisation de la femme. « L’approche d’apprentissage autonome est également possible et permet aux apprenants de suivre les cours à leur rythme, tout en surveillant leur propre progression au fil du temps et ceci dans les limites imparties. La Commission de l’UEMOA, soucieuse du renforcement des capacités des acteurs dans les Etats membres, a tenu à étendre l’accès de la plateforme. Ceux-ci peuvent aussi s’auto former et acquérir automatiquement un certificat généré à l’issue des tests de validation de compétences. Aussi, sur cette plateforme, vous pourrez obtenir, dans les jours à venir, des informations sur les réalisations et les chantiers futurs dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie genre de l’UEMOA », a-t-elle confié.

Mélissa BATABA

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