Le Haut-Commissariat à la Réconciliation et au Renforcement de l’Unité Nationale (HCRRUN) est entré dans le vif du sujet, avec la réparation des dommages et l’indemnisation des victimes de violences à caractère politique. Cette phase d’indemnisation avec des victimes dites « vulnérables » venues des Régions des Savanes, de la Kara et Centrale a démarré ce mardi 12 décembre 2017, à Lomé.
La phase d’indemnisation des victimes des violences à caractère politique de 1958-2005 a débuté. Au nombre de 21 personnes sur les 137 victimes vulnérables identifiées par la CVJR, les personnes concernées étaient là hier, à l’hôtel 2 février pour bénéficier de cette réparation symbolique, juste pour soulager des peines et accepter de pardonner dans l’esprit de la justice transitionnelle.
Ces victimes vulnérables, convoyées de leurs lieux de résidence respectifs, ont été soumis, pour des raisons de transparence, au contrôle du comité de gestion du fonds spécial alloué par l’Etat. Il a été question de la vérification des identités par un huissier, l’enregistrement, l’entretien avec des personnes ressources du HCRRUN pour présenter une fois encore leur compassion et les encourager. S’en suivent des consultations pour identifier la prise en charge médico-psychologique gratuite appropriée à donner à chaque victime, le paiement par chèque de l’indemnisation, ainsi que la certification par un huissier, une dernière étape, pour attester du montant exact à payer à chacune des victimes. Ceci, en fonction des préjudices subis.
Selon le Pr Banla Mèba de l’ONG Aimes-Afrique, en charge du suivi médico-psychologique, les consultations sont d’abord psychologiques, afin de voir quelle intervention médicale il faut. « On les consulte pour qu’elles nous disent ce qu’elles ressentent. Nous allons analyser le degré des lésions ou chocs et ainsi, ces personnes vont suivre les traitements adéquats. Ils peuvent être, notamment chirurgicaux ou ophtalmologiques et les Centres Hospitaliers (CHU Sylvanus Olympio, CHR-Bè, etc.) sont indiqués pour poursuivre ces prises en charge gratuites », a indiqué Pr Banla Méba.
Dans son mot de circonstance, la présidente du HCRRUN, Mme Awa Nana Daboya, a remercié toutes les victimes « vulnérables » présentes. Elle a expliqué que cette première étape, qui concerne cette catégorie de victimes, est très importante, parce que ce sont des femmes et des hommes qui portent encore des séquelles physiques ou morales, qui nécessitent des soins et assistances psychologiques. Selon elle, on ne peut pas « panser des plaies si profondes et douloureuses » mais, il s’agit d’apaiser les cœurs et l’Etat reconnaît sa responsabilité d’où cette démarche.
A préciser que chaque victime a droit à un chèque dont le montant a été arrêté par la CVJR. Ceci, pour permettre aux victimes de subvenir à certains besoins. Il s’agit des chèques dont la durée de validité est de 1 an 8 jours et encaissable uniquement dans les agences de l’UTB sur toute l’étendue du territoire.
Par ailleurs, quelques victimes bénéficiaires ont exprimé leur reconnaissance au gouvernement pour cette initiative. Elles ont signifié avoir déjà pardonné, depuis qu’elles ont été auditionnées par la CVJR, car leurs douleurs ont été extériorisées mais pas effacées. Elles ont émis le vœu que de telles situations de violence soient évitées sur la terre nos aïeux.
Jules LEMOU
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