
Le ministère de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle et de l’Apprentissage a lancé, mardi 23 septembre 2025, à Lomé, le processus d’élaboration d’un document stratégique sur l’utilisation de l’Intelligence Artificielle (IA) dans la formation professionnelle au Togo. Cette initiative permettra de définir les priorités du sous-secteur, d’encadrer l’usage de l’IA, de manière éthique et responsable, et de renforcer la contribution du capital humain à la croissance économique du pays. Le démarrage effectif de l’élaboration de ce document a été présidé par le ministre en charge de l’Enseignement technique, M. Isaac Tchiakpé.

Une vue des acteurs chargés de piloter le processus.
L’Intelligence Artificielle (IA) représente, aujourd’hui, l’un des leviers essentiels permettant de transformer les systèmes éducatifs, en les faisant gagner encore plus d’efficacité. Elle a tout le potentiel pour relever certains des plus grands défis du XXIe siècles liés à l’éducation, notamment en termes d’innovation dans les pratiques d’enseignement et d’apprentissage. Conscient de ce rôle déterminant dans l’innovation pédagogique et dans l’amélioration de la qualité du service public éducatif, le ministère de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle et de l’Apprentissage a engagé un processus d’élaboration d’une politique nationale d’utilisation de l’IA dans son sous-secteur de l’enseignement. Cette politique s’inscrit dans la dynamique internationale portée par l’UNESCO et dans les orientations régionales de l’Union Africaine et de l’UEMOA, qui encouragent les pays membres à adopter des politiques adaptées aux enjeux et opportunités liés à l’IA. La politique en cours d’élaboration va donc définir les priorités du sous-secteur technique, encadrer l’usage de l’IA, de manière éthique et responsable, et renforcer la contribution du capital humain à la croissance économique. Tout au long du processus d’élaboration de ladite politique, les équipes auront à préparer un avant-projet d’analyse situationnelle, à travers une étude documentaire et une collecte de données, ainsi qu’à procéder à un état des lieux de l’IA à l’ETFP au Togo, avant l’élaboration d’un document de politique nationale fiable.
L’IA dans l’éducation pour innover
Le ministre en charge de l’Enseignement technique, M. Isaac Tchiakpé, en lançant le processus, a rappelé que lors de la conférence de Beijing, en 2019, la communauté internationale, de façon consensuelle, a réaffirmé son engagement à apporter « des réponses politiques appropriées visant à intégrer systématiquement l’intelligence artificielle dans l’éducation, pour innover l’enseignement et l’apprentissage et à l’utiliser comme un levier, afin d’accélérer la mise en place de systèmes éducatifs ouverts et flexibles, offrant à tous des possibilités d’apprentissage, tout au long de la vie ».
Selon le ministre, le Togo dispose déjà de quelques expériences notables dans l’utilisation de l’IA. Il s’agit, notamment de l’utilisation de l’IA lors du projet Novissi, pour identifier les personnes vulnérables qui ont bénéficié des aides du gouvernement pendant la COVID, de son usage dans le domaine de l’agriculture, pour la détection de zones arables, la détermination de cultures adaptées et la qualité des sols.
Par ailleurs, le Togo est en train de mettre en place son Data Lab, en collaboration avec de ses partenaires. « L’ambition du gouvernement, à travers sa feuille de route, est de placer le numérique au cœur des priorités nationales et des enjeux d’un développement inclusif et durable. A cet effet, la politique du digital vise à faire du numérique un moteur de développement économique et social, en se concentrant sur la digitalisation des services administratifs, la création d’un écosystème d’innovation et la promotion de l’inclusion numérique », a-t-il souligné.
Dans cette perspective, a expliqué M. Tchiakpé, dans le sous-secteur de l’enseignement technique, l’IA doit être un levier, notamment pour améliorer la gestion de la mise en œuvre de l’ETFP, renforcer l’autonomie des enseignants, améliorer la qualité de leurs enseignements, favoriser l’apprentissage et l’évaluation des acquis des apprenants, en intégrant des approches personnalisées. « Aujourd’hui, le marché du travail est de plus en plus complexe, exigeant et impose une reconfiguration en profondeur des systèmes de formation devant permettre d’accroître l’accès et d’améliorer la qualité des offres de formations, mais aussi l’efficacité et l’efficience de leur gestion, notamment par l’extension du numérique, dont l’IA », a relevé le ministre.
Le représentant du secrétaire général de la Francophonie, M. Nanguit Atadé, tout en saluant les efforts du Togo, a réitéré le soutien de son organisation dans le cadre de l’initiative panafricaine pour la transformation numérique de l’ETFP.
Alex TEYI
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