Santé

Fin de la réunion du partenariat de Ouagadougou : De nouveaux jalons posés pour repenser les modèles de financement des DSSR

Les intervenants lors de la clôture de la Réunion. On reconnait (2e de la gauche), Dr Wotobé Kokou, SG du ministère en charge de la Santé
Fin de la réunion du partenariat de Ouagadougou : De nouveaux jalons posés pour repenser les modèles de financement des DSSR

Les travaux de la 14e Réunion Annuelle du Partenariat de Ouagadougou (RAPO) ont officiellement pris fin, jeudi 18 décembre 2025, à Lomé, marquant l’aboutissement de trois jours de réflexion autour du thème « Accélérer le financement domestique des Droits de la Santé sexuelle et Reproductive (DSSR) : quelles stratégies pour un engagement durable ? » Cette réunion a permis aux participants de proposer de nouvelles orientations fortes et des recommandations porteuses d’espoir en matière de financement autonome des droits en santé sexuelle et reproductive.

Vue partielle des participants

Lomé a accueilli, du 16 au 18 décembre 2025, la 14e Réunion Annuelle du Partenariat de Ouagadougou (RAPO). Les activités de cette réunion ont pris fin, jeudi dernier à Lomé. Au cours des travaux de trois jours, la RAPO a offert un espace de concertation, de bilan et d’orientations stratégiques. Les participants venus de neuf pays membres du Programme de Ouagadougou (PO), Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Togo, ont mis l’accent sur la souveraineté financière, en matière des Droits de la Santé Sexuelle et Reproductive (DSSR). Ils ont adopté plusieurs recommandations et axes stratégiques, incluant entre autres, l’accélération du financement domestique, qui est un appel lancé aux Etats pour augmenter les lignes budgétaires nationales. Ceci, en vue de réduire la dépendance vis-à-vis des bailleurs internationaux. Ils suggèrent l’innovation des investissements, en explorant de nouveaux mécanismes, l’investissement stratégique où le financement de la planification familiale ne doit plus être vu comme un coût, mais un investissement stratégique à fort impact pour le développement économique et l’équité. La réunion a permis également d’adopter la stratégie « Beyond 2025 » dévoilant la nouvelle boussole stratégique pour la période 2025-2030, ainsi que la mise en place d’un Conseil Consultatif renouvelé. L’objectif primordial étant d’atteindre 13 millions d’utilisatrices de méthodes contraceptives modernes dans la région, d’ici 2030.

Maintenir les acquis et accélérer les progrès

A la clôture, Dr Wotobé Kokou, secrétaire général du ministère en charge de la Santé et l’Hygiène publique, a rappelé que les travaux ont permis de dresser, avec lucidité, un état des lieux de la région. « Nous avons analysé les effets concrets de la réduction des financements extérieurs, exploré les trajectoires nationales de financement domestique, partagé les expériences de résilience des pays en contexte de crise et mis en lumière les innovations possibles. Ceci, avec toutes les parties prenantes, gouvernements, jeunes, société civile et secteur privé. Les panels consacrés à la sécurisation des produits de santé reproductive, à la continuité des financements, à la mobilisation politique, ainsi qu’aux financements innovants, ont rappelé une vérité essentielle : la souveraineté sanitaire commence par un engagement financier endogène fort et assumé », a-t-il indiqué. Il s’est réjoui de la place accordée aux jeunes, aux femmes, aux leaders communautaires et religieux, ainsi qu’aux acteurs du secteur privé, dont la contribution est indispensable, pour maintenir les acquis et accélérer les progrès, en matière des DSSR et de la planification familiale. Pour lui, le Togo, en accueillant cette rencontre, réaffirme son engagement à poursuivre les réformes en cours, dans le cadre de la couverture sanitaire universelle, à renforcer l’intégration de la planification familiale dans les services de santé maternelle et infantile.

De l’avis de Mme Dorcas Essilvi, point focal PO/Togo, cette édition a permis d’avoir des échanges francs autour d’un enjeu central et crucial. Celui d’accélérer le financement domestique des droits de la santé sexuelle. « Une question a traversé tous nos débats : quelles stratégies pour garantir un engagement durable ? De toutes nos discussions, un message fort se dégage. Sans financement durable, il n’y a pas de service durable. Et sans service durable, les droits en santé sociale et reproductive ne resteront que théoriques. Cette problématique nous oblige collectivement à repenser nos modèles. Mais, loin d’être une fatalité, cette situation est aussi une opportunité de renforcer le financement domestique, d’améliorer la gouvernance de nos richesses et de réaffirmer la souveraineté de nos Etats », a-t-elle laissé entendre.

Firmin DEFALEONA

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